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Le travail social où l’amour porté vers le prochain

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Par   •  12 Octobre 2019  •  Discours  •  1 406 Mots (6 Pages)  •  516 Vues

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Le travail social où l’amour porté vers le prochain

 

Quoique difficile à concevoir dans la réalité, l’« amour du prochain » nécessite du cœur mais aussi de l’intelligence, comme le proposent quelques penseurs positifs. Le travail social est donc un amour porté inexorablement vers le prochain, l’amour du prochain comme vous avez certainement fait l’expérience ne choisit pas qui aimer.

Les philosophes posent pour principe que l’amour du prochain s’adresse aux humains sans exception : les proches, certes, mais aussi les lointains, et, plus difficile encore, les personnes qui sont indifférentes à notre égard, voire hostiles. Même nos pires ennemis – si nous en avons – doivent être compris parmi ces « prochains » englobés dans la notion de ce qu’on appelle l’« Agapé », c’est-à-dire l’amour spirituel, qui n’est, selon les Grecs, ni l’Éros (attirance complète des êtres entre eux, et pas seulement des corps), ni la « Philia » (amitié élective et grande estime mutuelle).

« L’amour du prochain ne choisit pas qui aimer, il aime toute l’humanité. Quand il fait du bien à un homme particulier, c’est au nom de son amour pour tous les hommes », indique le philosophe François Housset. On pourrait alors vite en conclure que l’amour du prochain est une fiction, une idée, un concept, mais qu’il ne peut pas exister. Dans la perspective d’un monde meilleur.

Car autant il est normal d’aimer ses proches, famille et amis, voire relations, autant il semble inconcevable d’aimer des gens qu’on ne connaît pas, ou qu’en réalité l’on déteste, soit parce qu’ils nous déplaisent sans qu’on sache vraiment pourquoi, soit parce qu’ils nous ont fait du mal, soit parce qu’ils figurent pour quantité de raisons, personnelles, politiques, idéologiques, parmi nos adversaires ou même nos ennemis.

Pourtant, dans la perspective d’un monde meilleur auquel aspirent la plupart des gens, comment balayer d’un revers de main cette injonction : « Aime ton prochain » qui, souligne le P. Étienne Grieu, jésuite et professeur de théologie au Centre Sèvres, à Paris, « existait déjà dans la tradition juive » ?

Plus largement, dit-il, « la règle d’or selon laquelle ‘‘fais ce que tu voudrais que les autres fassent pour toi et ne fais pas ce que tu ne voudrais pas qu’on te fasse’’ est incluse dans la sagesse universelle, et on le trouve dans bien des cultures différentes ». Ce qui est propre au christianisme est la radicalité de l’attitude de Jésus par la manière dont Il a vécu l’amour du prochain « jusqu’à s’exposer lui-même, ce qui l’a conduit à la croix, même si des non-chrétiens peuvent aussi aller jusque-là », dit le P. Grieu.

Tout ceci paraît abstrait mais on l’expérimente dans le travail social et ceci au quotidien dans la rencontre de l’autre. Nous sommes en présence de l’autre en permanence dans les petites sollicitations comme dans les grandes. Le travail social est une urgence permanente de l’amour sans interrogation, dans l’écoute et la recherche de solution ; dans l’écoute et la réhabilitation de l’autre, dans sa reconstruction.

PRÉDISPOSÉS POUR AIMER

Le psychologue Jacques Lecomte[1] se contente, lui, de croire que « nous sommes prédisposés pour aimer ». En témoignent, selon lui, des travaux contemporains en psychologie du nourrisson, en neurobiologie et en anthropologie sur les peuples premiers montrant que « les fondements de la bonté et de l’amour pèsent davantage que ceux de la violence et de la haine ». Certes, les guerres et toutes les horreurs perpétrées par les hommes suffiraient à démontrer le contraire. En fait, elles sont plus le fruit de pulsions et de peurs immaîtrisées puis érigées en système que celui d’une construction froide. Et pour peu que les humains mettent en action leurs facultés de réflexion et d’intelligence, ils verront vite où se situe leur réel intérêt.

 « Lorsque l’on adopte des valeurs telles que l’empathie, la coopération, le respect, la confiance en l’autre, non seulement cela change les relations interpersonnelles, mais cela a aussi un impact sur la société », poursuit Jacques Lecomte. Un exemple illustre ce propos : la différence entre la justice pénale traditionnelle et la justice restaurative mettant en présence sous le regard de tiers bienveillants la victime et son agresseur. Robert Cario, professeur de criminologie à l’université de Pau, explique que la justice restaurative « permet de socialiser le désir de vengeance de la victime comme la culpabilité de l’infracteur, lesquels deviennent alors réparateurs ». Ainsi, « elle tente de reconstruire l’avenir en associant à la réponse pénale un accompagnement psychologique et social des intéressés ».

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