L'iPhone, un produit mondialisé
Dissertation : L'iPhone, un produit mondialisé. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar BriceR • 7 Octobre 2019 • Dissertation • 1 402 Mots (6 Pages) • 1 355 Vues
La problématique
En quoi l’exemple d’un produit mondialisé rend-il compte du fonctionnement de la mondialisation, de ses processus, de ses flux, de ses acteurs ?
Produit mondialisé | Produit élaboré dont les étapes de fabrication, d’assemblage, d’acheminement, de distribution et de consommation reflètent l’intégration des acteurs économiques mondiaux et révèlent la complexité des liens économiques qui unissent différentes parties du monde. C’est un produit qui fait l’objet d’une distribution massive sur les marchés mondiaux. |
Mondialisation | Processus de mise en relation des différentes parties du monde par des flux, résultats de stratégies globales mises en œuvre par des acteurs (firmes transnationales au premier rang, États…). |
INTRODUCTION
[Accroche] Qui n’a pas regardé, l’œil halluciné, ces hordes de geeks se ruer dans les rayons d’un Apple Store pour arracher la dernière version de l’iPhone, le produit phare de la célèbre marque à la pomme, Apple ? Qui ne les a vus, sur une chaîne de télévision, brandir, essoufflés mais comblés, la précieuse boîte dont la possession signe leur entrée dans le club très fermé des gens in, ceux qui ont « le dernier iPhone » ?
[Problématique] Enfin, pas si fermé que cela, ce club. C’est d’ailleurs là tout le paradoxe : comment donner l’impression à un client d’entrer dans un cercle très privé alors qu’il a été vendu 52 millions d’iPhones en trois mois ? C’est simple : il faut le vendre cher et partout dans le monde. Exemple emblématique de ces produits mondialisés qui accompagnent les pérégrinations urbaines d’une humanité connectée, l’iPhone peut rendre compte, à lui seul, de l’ensemble des logiques de la mondialisation.
[Annonce du plan] L’iPhone est en effet un produit made in world dont la production suit les stratégies des firmes mondialisées. Mais c’est aussi un produit qui, loin d’être universel, laisse transparaître les logiques sélectives, uniformisatrices ou contestables d’une mondialisation débridée.
I. L’IPHONE, MADE IN WORLD
1. Une firme globale, Apple
Info
Le NASDAQ est la bourse des valeurs technologiques de New York.
Lancée en 1976 dans leur garage par Steve Jobs et Steve Wozniak, Apple est aujourd’hui une firme transnationale (FTN) d’une ampleur particulière. Cotée au NASDAQ, sa capitalisation boursière atteint 900 milliards de dollars : c’est la première au monde.
Conseil
Veillez à donner de temps à temps à votre étude de cas une portée générale.
Apple est implantée depuis l’origine à Cupertino, en Californie, au cœur de la Silicon Valley, le premier technopôle du monde. C’est là que sont conçus les iPhones, dont les derniers modèles, les 8 et X, ont permis à la société de générer 52 milliards de dollars en un trimestre d’activité. Apple se révèle ainsi être une firme extraordinairement profitable, avec une marge brute de 38 % : deux caractéristiques qu’elle partage, quoiqu’à des degrés divers, avec les autres FTN de la planète.
2. La stratégie des avantages comparatifs
Si la conception des iPhones se fait en Californie, de même que l’élaboration de la stratégie de l’entreprise ainsi que la réalisation des activités à plus forte valeur ajoutée, comme le logiciel (software), le marketing ou la publicité, la production de l’objet matériel (hardware) est éclatée à travers le monde : l’iPhone est fabriqué à 90 % hors des États-Unis.
La firme fait jouer les avantages comparatifs de chaque zone de la planète : le processeur A8 est produit en Corée du Sud, les composants semi-conducteurs en Allemagne ou à Taïwan, les composants mémoire au Japon et en Corée du Sud, l’écran haute définition à Taïwan et en Corée du Sud, les métaux rares viennent essentiellement d’Afrique et d’Asie, l’acier de Russie.
3. La nouvelle division internationale des processus productifs
La division internationale du travail (DIT) permet donc de produire dans des lieux différents et éloignés les uns des autres les composants qui seront ensuite assemblés en Chine par le sous-traitant principal d’Apple, le Taïwanais Foxconn. Dans le Henan, au sud de Zhengzhou, se trouve « Apple City », l’immense zone industrielle dédiée aux activités d’assemblage des produits Apple. 300 000 ouvriers y travaillent.
Info
La DIPP est l’intervention simultanée de plusieurs pays dans un même processus productif, le faible coût du transport maritime par conteneurs permettant l’assemblage final dans un lieu d’où le produit sera réexporté, souvent la Chine. La DIPP est un terme plus technique et précis que la DIT.
La division internationale des processus productifs (DIPP) s’applique pour l’iPhone comme pour les autres produits de la mondialisation. Des firmes comme Apple profitent ainsi des faibles salaires – mais de moins en moins faibles à présent – chinois, du coût très réduit du transport maritime et de l’efficacité des chaînes logistiques actuelles. Au final, la part de la valeur ajoutée par le travail chinois est inférieure à 4 % de la valeur finale de l’iPhone, alors qu’Apple en empoche près de 60 %.
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