Trois types d'éveil
Commentaire de texte : Trois types d'éveil. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar pedrolemexicain • 14 Février 2015 • Commentaire de texte • 1 142 Mots (5 Pages) • 878 Vues
Le mot bouddha est, en sanskrit, le participe passé passif de la racine verbale budh, बुध् (de l’étymon hypothétique *bhudh par application de la loi de Grassmann). On explique la désaspiration budh-ta → bud-dha par la loi de Bartholomae.
La racine signifiant « s'éveiller » serait de même étymon indo-européen que le lithuanien bundù, bùsti « éveiller », que le polonais budzić « éveiller » (racine bud' des langues slaves, cf. Dictionnaire étymologique du proto-indo-européen, Pokorny, racine bheudh) ou que le grec ancien πυνθάνομαι (punthánomai) « s'informer » (ou encore, après des évolutions sémantiques profondes, l'allemand bieten « demander »), entre autres nombreux dérivés dans les langues indo-européennes. Le terme buddha signifie donc littéralement « qui s'est éveillé ». Les langues occidentales ont emprunté le terme sanskrit, en l'adaptant à leur orthographe (bouddha en français, Buddha en allemand, buda en espagnol, etc.).
Le mot sanskrit a été transcrit phonétiquement en moyen chinois (consulter cet article pour plus de détails) par les caractères 佛陀, se lisant alors phjut-thwa, actuellement fótuó, et abrégé en 佛 fó. Les Japonais l'ont emprunté sous la forme 仏陀 budda, transcription également phonétique, souvent abrégée en 仏 (butsu), lue également hotoke.
Trois types d'éveil[modifier | modifier le code]
Statue de Bouddha prise au temple des Six Banians à Canton.
Statue du Bouddha, non localisée
Dès l'origine, les textes pālis distinguent trois voies vers l'éveil3:
Est śrāvakabuddha (sanskrit ; pāli sāvaka-buddha), auditeur, celui qui a atteint le nirvāņa grâce à l'enseignement d'un bouddha. Il est plus souvent appelé arhat et n'est pas toujours considéré comme un bouddha.
Est pratyekabuddha (sanskrit, pāli pacekka-buddha), bouddha solitaire, celui qui a trouvé la voie par lui-même, mais n'a pas les capacités de libérer d'autres êtres.
Est samyaksambuddha (sanskrit, pāli sammāmsam-buddha), bouddha pur et parfait, celui qui a atteint l'éveil pur et parfait (samyaksambodhi) par lui-même et a les capacités d'enseigner le dharma. Atteindre cet éveil demande de suivre la voie de bodhisattva.
C'est ce dernier type que désigne le plus souvent le terme bouddha. L'exemple le plus célèbre en est le Bouddha historique, Shakyamuni, mais d'autres samyaksambuddha sont reconnus et vénérés.
Après son nirvāna, un bouddha est affranchi de tout lien (samyojana), mais peut encore être affecté par la maladie ou empoisonné ; si son corps porte trente-deux marques distinctives, il est néanmoins constitué de quatre éléments et donc périssable. Cependant, certains textes évoquent la quasi-invulnérabilité du bouddha parfait, résultat du fait qu’il a évacué son mauvais karma, en particulier en sacrifiant au cours de nombreuses existences des parties de son corps, voire sa vie. La blessure infligée par Devadatta à Shākyamuni est ainsi interprétée comme le signe d’un léger reste de mauvais karma.
Dans le Theravāda[modifier | modifier le code]
Maitreya, le bouddha du futur, avec la fiole contenant le nectar du dharma dans la main gauche ; art du Gandhara, iie siècle.
Le bouddhisme ancien ou le bouddhisme theravāda considère que seuls de rares individus emprunteront la voie du bodhisattva, dont l'aboutissement est l'éveil pur et parfait du samyaksambuddha, qui permet de « faire tourner la roue du dharma » et de répandre la bonne doctrine dans le monde. Ils en ont fait le vœu de nombreuses existences auparavant devant un bouddha du passé. Les détails de la carrière de bodhisattva ont pu varier d’école à école. Le Buddhavamsa décrit un processus comprenant trois grands kalpas avant d’accéder à l'existence où le bodhisattva deviendra bouddha. Ayant atteint le nirvāna, le bouddha (comme l'arhat) vit sa dernière existence ; la mort signale l'extinction totale (parinirvana).
Dès l'origine, le bouddhisme reconnaît, outre le Bouddha de notre ère, plusieurs bouddhas du passé
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