Toute vérité est-elle définitive ?

→ Toute vérité est-elle définitive ?

Selon Thomas d’Aquin, qui reprend la définition préalablement énoncée par Aristote, la vérité se définit par sa conformité de l’intellect avec les choses. On dit en latin «Adequatio rei et intellectu ». La vérité est une notion transcendantale, qui s’applique à plusieurs domaine. Il y a la vérité mathématique, historique, scientifique, mais aussi la vérité morale. Pour s’assurer qu’une vérité est vraie alors il faut la démontrer. Nous pouvons la démontrer par plusieurs procédés comme le raisonnement logique, compte tenu d’un événement a et en prenant en compte un événement b, alors on peut dire qu’en principe l’événement c est vrai. La vérité est intrinsèquement vraie, alors elle ne devrait pas être incohérente, c’est également par ce biais qu’on juge qu’un fait est vraie ou non. S’il y a des contradictions dans ce qu’on essaye de définir comme vrai, alors c’est que ce qu’on essaye de définir comme vrai ne l’est pas. La vérité peut être considérée comme vraie à partir du moment où les gens pensent que cette vérité est la vérité. Le raisonnement est tel que si tout le monde pense qu’une chose est vraie, alors peut-être que cette chose est réellement vraie. Il est en réalité très difficile de juger si une chose vraie ou non, comme le montre Bergson. La question qui se pose est de savoir si nous pouvons vraiment dire que toute vérité est définitive. Seulement, remettre en cause le caractère définitif de la vérité ne reviendrait-il pas à remettre en cause le propre même de la vérité ? Si la vérité n’est pas définitive, qu’est-ce donc que la vérité ?

Le principe même de la vérité est son caractère immuable. En effet, si la vérité est ce qui caractérise le vrai, alors tout ce qui n’est pas vérité est considéré comme étant faux. Puisque la vérité est constante, alors nous pouvons aussi dire qu’elle est durable dans le temps. Il y a des vérités qui ne peuvent pas être remises en question, même dans le temps. Ce qui était appelé soleil autrefois, reste toujours le soleil aujourd’hui. Mais le caractère immuable de la vérité ne la rend pas pour autant définitive. Prenons l’exemple de la Terre, tous la considéraient comme plate et telle était la vérité jusqu’à ce qu’Aristote donne les premiers arguments au IVe siècle avant Jésus Christ, d’une Terre ronde. La Terre étant bien ronde, la vérité d’avant Aristote était vraie à cette période là, mais s’est avérée fausse à partir du IVe siècle av J-C.

En partant de la définition même de la vérité, on peut affirmer que la vérité est bel et bien définitive. Car puisque la vérité est unique, alors elle reste unique quel que soit les circonstances. Si on intègre le fait qu’une chose est vraie, alors s’il s’avère qu’elle est fausse et bien cela signifie tout simplement que la chose énoncée au préalable n’était pas une vérité. Donc si ce n’était pas une vérité, alors on ne peut pas dire que la vérité n’est pas définitive. Cela serait expliqué par Platon dans sa théorie selon laquelle la vérité appartient au monde des Idées et non au monde sensible. Ce qu’il explique à travers l’allégorie de la caverne est qu’en tant qu’Hommes non philosophes, nous vivons encore dans la grotte. Nos idées de ce qui est vrai ne sont que des illusions, la vérité réside ailleurs, en dehors de la caverne. En cela elle est unique et définitive, car une fois que nous serons sortis de la caverne, nous serons en contact avec la vérité, la seule et l’unique.

De plus, nous pouvons de par la définition de la vérité, dire qu’à partir du moment où une vérité s’avère être vraie, alors elle est définitive. Certaines vérités, qui s’appliquent au domaine religieux sont en effet, des vérités qui ne sont pas démontrables puisqu’elles sont le fruit d’une croyance, elles ne sont en ce sens, pas des vérités universelles objectives mais sont plutôt des vérités subjectives. Puisque la croyance n’est liée qu’à celui qui croit, sa vérité n’est pas dite démontrée mais plutôt révélée par sa foi et en ce sens elle ne peut être que définitive et irréfutable.

Lorsque la vérité est assimilée comme étant définitive, le problème est qu’elle n’est plus réfutée et plus réfutable. Si une vérité est vraie et que ce qui est vrai est définitivement

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