La vie suspensive
Dissertation : La vie suspensive. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Lillllla • 4 Mars 2021 • Dissertation • 950 Mots (4 Pages) • 395 Vues
Dissertation Philosophie:
«La vie suspensive ?»
«C’est par dégoût de la vie active, par fatigue de la dispute, dont il aura reconnu la stérilité, par esprit de renoncement qu’il arrivera au doute. Ni lui ni Timon, une fois que ce dernier sera devenu son disciple, ne tireront aucun profit de leur enseignement, ni l’un ni l’autre ne brigueront les fonctions publiques, ils vivent comme des sages, dans le repos et le silence.» Victor Brochard, philosophe et historien de la philosophie, à travers cet extrait de son mémoire Les Sceptiques grecs, il aborde la supériorité de la vie suspensive par le biais de la pratique de la suspension du jugement et le silence. Il paraît donc nécessaire de questionner la pertinence de la supériorité de la vie suspensive. La vie se doit-elle d’être suspensive pour vivre «comme des sages» ?
L’adjectif «suspensive» nous remonte à la notion de suspension. La notion de suspension signifie l’interruption, l’arrêt ou la cessation. Par ailleurs, la suspension est l’essence de la philosophie sceptique, ici appelée époché, désignant la suspension du jugement. La «vie», selon Bichat, est définit comme l’ «ensemble des forces qui résistent à la mort» ; vivre, c’est alors vouloir ne pas mourir. Par ailleurs, lorsque Nietzche définit la vie comme «volonté de puissance», il ne faut surtout pas entendre volonté d’être puissant et d’écraser les autres, mais plutôt puissance de la volonté par laquelle un individu affirme sa propre vie. La vie est encore une fois caractérisée par son dynamisme. En outre, suite à ces différentes définitions, ils semblent paradoxal d’associer la notion de suspension, d’interruption à celle de vie, définit par Nietzche comme dynamique. L’expression «vie suspensive» n’est-elle pas paradoxale ?
Il convient donc de s’interroger, si la vie suspensive, donc la suspension de tout ce qui constitue l’existence sociale ou encore politique, semble pouvoir entraîner une certaine ataraxie, une certaine sagesse. Elle semblerait tout de même présenter un certain paradoxe, entravant la notion de vie, définit souvent comme dynamique. Autrement dit, est-il vraiment pertinent de mettre en suspension sa vie ?
Pour répondre à cette question, nous procéderons selon diverses étapes. Si la suspension de la vie, au sens sceptique, permet d’atteindre une certaine ataraxie (I), dans un second temps, elle entrave ce qui semble constituer la vie, par essence dynamique (II). Enfin, nous nous demanderons les conséquences de la suspension dans l’aspect de la vie politique.
I) La suspension de la vie permet d’atteindre une certaine ataraxie.
1) Scepticisme et suspension du jugement. ( Pyrrhon et son disciple : «Nos sensations et nos opinions ne sont ni vraies ni fausses», les sens qui bordent nos vies ne sont pas fiables (Descartes «Méditations métaphysiques» première méditation) par conséquent il y il y suspension de sens et des opinions, car celles-ci sont issues des sens, qui eux sont approximatifs => attitude d’indifférence, d’interruption conduisant à l’ataraxie.
2) La suspension de la vie permet d’atteindre l’ataraxie, car nous dispense de quelconque but inatteignable, de quelconque troubles. ( Zhuangzi, Les œuvres de Maître Tchouang : «Quand on étudie, agite ou discute, on est toujours tenté d’apprendre ce qui ne se peut apprendre, d’accomplir ce qui ne saurait s’accomplir, de débattre de ce dont il est impossible de débattre.»)
Bien que la suspension de la vie puisse entraîner l’ataraxie, il convient de se demander si il est vraiment pertinent de mettre en suspend sa vie. Est-ce que l’expression «vie suspensive» n’est-elle pas paradoxale ?
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