La recherche de la vérité en philo
Dissertation : La recherche de la vérité en philo. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar mimisouris59 • 29 Avril 2016 • Dissertation • 1 895 Mots (8 Pages) • 2 561 Vues
Là où la vérité apparaît universelle, figée et objective, en tant que conformité de l'idée avec son objet, l'opinion, se définissant comme ensemble d'idées que l'on se fait à propos d'un objet en même temps que l'on exerce sur lui un jugement, apparaît comme radicalement subjective, variable, en somme relative. Si, à cette opposition déjà bien ancrée, on ajoute en plus le fait qu'il existe une réelle diversité des opinions, contre une unique vérité, il semble tout à fait impossible de prétendre accéder à la vérité par l'opinion. Mais ce clivage ne relève-t-il pas simplement de l'opinion publique ? ()
[...] Ensuite, la thèse selon laquelle la diversité des opinions masquerait la vérité risque d’amener vers une envie de faire taire les opinions divergentes au nom de la Vérité. Cela pose bien entendu un problème, tout d’abord du point de vue moral car la liberté de penser ainsi que celle d’expression sont des droits pour lesquels il a fallu se battre. Montaigne a toujours défendu la liberté de jugement, notamment en tant que maire de Bordeaux, dans un contexte de guerres de religion. [...]
[...] Ainsi la diversité des opinions et leur instabilité semble compromettre toute découverte de la vérité. Enfin, l’opinion s’oppose totalement à la démarche scientifique, c’est-à-dire à la découverte de la vérité. Bachelard l’explique et en conclut que L’opinion a en droit toujours tort En effet, le débat d’opinions ne peut être que stérile, car il n’y a pas de questionnement préalable, aucune remise en question, chacun reste buté et présente toujours les mêmes explications à ses opinions. En fait, celui qui donne son opinion ne semble pas savoir qu’il ignore. [...]
[...] Deuxièmement, confronter ses opinions à celles des autres est nécessaire pour ne pas être enfermé dans l’erreur. Les régimes totalitaires empêchent cette communication entre les consciences, les esprits, les libertés de penser, justement pour embrigader les hommes. La diversité des opinions est la marque de la tolérance et permet à l'homme de ne pas sombrer dans le dogmatisme et l'erreur. C’est cela que l’on retrouve chez Socrate, au travers des dialogues de Platon. Il allait sans cesse questionner les gens, remettre en question leur savoir, se réjouissant des découvertes qu’il leur permettait de faire! [...]
[...] Ensuite, ce n’est pas dans la profonde diversité des opinions qu’on va pouvoir chercher à atteindre la vérité, car elles sont changeantes ! Bien entendu, une opinion se présente définitive sur l’instant, on donne l’impression qu’on ne reviendra jamais dessus. Cependant on sera certainement amené à changer d’opinion, en fonction de diverses choses, de besoins, de désirs ou d’expériences nouvelles. Quelqu’un qui avait connu un chagrin d’amour et était dégouté des hommes vantera soudain les mérites de l’amour pour en avoir rencontré un autre correspondant à ses attent
...] La diversité des opinions rend-elle vaine la recherche de la vérité ? Là où la vérité apparaît universelle, figée et objective, en tant que conformité de l'idée avec son objet, l’opinion, se définissant comme ensemble d'idées que l'on se fait à propos d'un objet en même temps que l'on exerce sur lui un jugement, apparaît comme radicalement subjective, variable, en somme relative. Si, à cette opposition déjà bien ancrée, on ajoute en plus le fait qu’il existe une réelle diversité des opinions, contre une unique vérité, il semble tout-à-fait impossible de prétendre accéder à la vérité par l’opinion. [...]
[...] Nous soutiendrons donc que les hommes doivent apprendre à construire et à démontrer leurs idées et non se contenter de répéter bêtement l’opinion publique, afin qu’un débat constructif et fructueux, basé sur la raison, rende possible la recherche de la vérité. [...]
[...] Dans une première partie, nous verrons en quoi la diversité des opinions risque de masquer la vérité. Tout d’abord, il y a une grande diversité d’opinions, pour une seule vérité. Selon le principe de non-contradiction énoncé par Aristote, une chose et son contraire ne peuvent être vraies. Ainsi sur la multitude d’opinions existantes, une seule peut être dans le vrai, et tout le reste se trompe ! Il existe donc indéniablement un nombre incroyable d’opinions fausses, ce qui a des répercussions sur l’opinion publique. [...]
[...] En effet, seul, on développe rapidement un certain nombre de certitudes, et on est vite dans l'erreur. Dans le cadre d’un échange d’opinions, peu importe si au début l’homme cherche à avoir le dessus sur l’autre par fierté, et non par amour de la vérité Ce qui compte c’est qu’à un moment l’homme fasse appel à sa raison et ne reste pas dans le préjugé. Au fur et à mesure, il va forcément se demander quelles raisons il a de soutenir sa thèse. [...]
...] Ainsi, il apparaît qu’aucune opinion n’a de valeur, car toutes sont trompeuses : cette démarche rejoint celle des sceptiques, qui dans leur volonté d’établir une vérité ferme et indubitable, posaient que la seule attitude logique et rationnelle face aux opinions et à leur éternel conflit consiste à suspendre son jugement, autrement dit à ne pas se décider en faveur de l’une ou de l’autre. Dans le même sens, le consensus des opinions du plus grand nombre semble remettre en cause l’efficacité de la diversité des opinions pour la recherche de la vérité. En effet, le consensus revient à dire qu’une idée, pour être vraie, doit être largement partagée parmi les hommes, si ces derniers s’entendent globalement pour penser que telle opinion est vraie, c’est qu’elle doit l’être. [...]
[...] En effet, les énoncés à chacun sa vérité ou à chacun son opinion impliquent que la vérité peut être considérée comme subjective, chacun pouvant disposer d’une vérité qui ne serait que la sienne. Or dans ce cas, ce n’est plus une vérité. Une réalité s’impose d’autre part : dans le domaine personnel, on recherche tout ce qui tend vers le vrai, la vérité, et les opinions constituent plus qu’un réel degré de savoir dans la quête de vérité, elles sont un degré de connaissance. [...]
[...] L’argument d’autorité va lui aussi à l’encontre de la diversité des opinions pour atteindre la vérité : il consiste à admettre qu’une opinion est vraie parce qu’elle a été soutenue par un spécialiste ou une autorité incontestable. Nous préférons tenir des propos obscurs, mais émanant d’une personne telle que d’avoir une opinion claire, mais qui n’a pas d’autre appui que sa propre vérité. L’unanimité peut donc apparaître comme étant un critère de vérité. Or, pour aboutir à cette unanimité, ne doit-il pas y avoir un conflit d’opinions au préalable, afin de se rapprocher le plus possible de la vérité ? Dans ce sens, toutes les opinions ont-elles de la valeur ? [...]
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