Devoir rhétorique HLP

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1. Question d’interprétation littéraire

“ Personne n’est plus détesté que celui qui dit la vérité’’ Platon : cette citation rappelle l’enjeu de la parole pour celui qui l’utilise, celle-ci n’est que très rarement glorifié mais souvent suivi de conséquence. C’est notamment ce qui arrive à Antigone, dans le livre Antigone de Sophocle grand dramaturge de l’antiquité. Dans cet extrait, suite à la mort de son frère Polynice, Antigone décide de l’enterrer tel qu’il se doit malgré l’interdiction de son oncle Créon, Antigone ne se cache pas de son acte et avoue alors avoir désobéie. Dans quel mesure la parole peut-elle et doit-elle être toujours au service de la vérité ? Nous nous intéresserons à la vérité au-delà des lois éthiques. Puis nous analyserons la vérité au-delà de la mort. Enfin nous étudierons la vérité en tant que porte-parole.

D’une part la vérité apparait comme plus importante que les lois éthiques. La parole d’Antigone est l’antithèse de celle de Créon, elle n’obéit à aucune loi ni a aucune justice politique, sa parole ne semble obéir qu’a la vérité comme on le constate au début de l’extrait ou Antigone répond franchement sans mentir par une affirmation “je l’avoue” on observe aussi l’allitération de l’adverbe ‘’oui’ en réponse aux deux prochaines questions de Créon ce qui accentue l’affirmation de son aveu. L’attitude d’Antigone est marquée par l’assurance comme le montre le rythme de ses réponses courtes et saccadés mais également par la provocation “ Pouvais-je l’ignorer ?”, “Elle était des plus claire”, encore une fois Antigone ne cherche pas à nier et à se défendre mais à renforcer son aveu par la certitude. La plus longue tirade d'Antigone nous apporte une autre réponse, compatible avec son état d'âme. D'après ses propos, elle a délibérément violé la loi établie par Créon : « car ce n'est pas Zeus qui l'avait proclamée ce n'est pas la Justice, assise aux côtés des dieux infernaux ». Autrement dit, Antigone sert la vérité divine, qui ne saurait être contrainte par de quelconques lois humaines comme celles que sert Créon qui peuvent se résumer à des lois despotiques en inadéquation avec la vérité puisqu'elles servent un but politique, ces lois servent la propre vérité de Créon. Le fait qu'elle ne soit pas approuvée comme Antigone l'affirme, montre que la vérité défendue par Créon pourrait être illégitime et ne relève que de l'autorité ‘’Elles ne datent […] ni d’aujourd’hui ni d’hier, et nul ne sait le jour où elles ont paru’’ pour elle, elles ne sont pas fiables. La parole d'Antigone est dévouée à la coutume, au respect des humains et des dieux, et montre un aspect plus loyal. Nous avons donc montré que la vérité est un devoir pour suivre ses convictions les plus profondes.

D’autre part, la vérité apparait comme une nécessité au-delà de la mort. La parole prend maintenant une autre dimension qui est celle de la mort à laquelle est confronté Antigone suite à son aveu. Antigone semble être consciente de la sentence qui l’attend, mais cela avant même d’avoir avoué “Que je dusse mourir, ne le savais-je pas ?” elle a donc agit en connaissance de cause face à ce qui l’attendait. Cependant, elle ne semble ressentir aucune crainte face à cette mort qui l’attend “ Subir la mort, pour moi n’est pas une souffrance” au contraire elle l’accueille comme une libération de cette réalité dans laquelle elle vit ou toute humanité semble avoir disparu “pour moi, c’est tout profit lorsqu’on vit comme moi, au milieu de malheurs sans nombre”. Pour Antigone la souffrance que cause la mort n’aurait été engendré que par le regret de ne pas avoir commis l’acte qu’on lui reproche “C’en eût été une, au contraire, si j ‘avais toléré que le corps […] n’eût pas, après sa mort, obtenu un tombeau”. Antigone nous montre que la justice est ici plus importante que la mort, il vaut mieux mourir en ayant été honnête envers ces convictions que vivre dans le regret et fléchir sous l’oppression sous peine d’en subir des souffrances éternelles. Nous avons donc montré que la vérité est un besoin vital dans certaine circonstance mais qu’elle peut amener à de forte conséquence tel qu'ici la mort.

De plus, la vérité apparait comme un porte-parole du peuple. Antigone apparait comme un porte-parole, elle transparait tel une allégorie du courage et de la Résistance, son acte s’étend vers un devoir plus large que rendre justice à son frère Polynice, il remet en cause toute la tyrannie mise en place pour faire taire le peuple par la peur “Et c’est bien ce à quoi tous ceux que tu vois là applaudiraient aussi, si la peur ne devait leur fermer la bouche”. Créon ne peut comprendre la position de Antigone, pour lui se démarquer de ce que pense les autres est considérer comme une “honte”, Antigone quant à elle retorquera qu’elle “ ne vois pas de honte à honorer un frère”, elle réorganise ainsi certaines croyances autour de la vraie vérité qui est celle de ne pas se laisser influencer par les autres mais de suivre ses valeurs et convictions en se démarquant. Par son aveu sa voix permet de porter la voix du peuple, elle inspire à proclamer la vérité en étant au service de son propre cœur et de ne se plier à aucune vérité politique ou judiciaire. Nous avons donc montré que la vérité est un devoir pour faire valoir ses convictions et changer ce qui déplait à plusieurs.

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