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Corrigé du texte De La Recherche De La vérité de Nicolas Malebranche

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Par   •  26 Avril 2013  •  2 029 Mots (9 Pages)  •  4 171 Vues

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Corrigé sur le texte de Nicolas Malebranche (1638–1715)

De la recherche de la vérité

Xème éclaircissement

« Je vois, par exemple, que deux fois deux font quatre, et qu’il faut préférer son

ami à son chien ; et je suis certain qu’il n’y a point d’homme au monde qui ne le

puisse voir aussi bien que moi. Or je ne vois point ces vérités dans l’esprit des

autres, comme les autres ne les voient point dans le mien. Il est donc nécessaire

qu’il y ait une Raison universelle qui m’éclaire, et tout ce qu’il y a d’intelligences.

Car si la raison que je consulte n’était pas la même qui répond aux Chinois, il est

évident que je ne pourrais pas être aussi assuré que je le suis, que les Chinois

voient les mêmes vérités que je vois. Ainsi la raison que nous consultons quand

nous rentrons dans nous-mêmes est une raison universelle. Je dis : quand nous

rentrons dans nous-mêmes, car je ne parle pas ici de la raison que suit un homme

passionné. [exemple] Lorsqu’un homme préfère la vie de son cheval à celle de son

cocher, il a ses raisons, mais ce sont des raisons particulières dont tout homme

raisonnable a horreur. Ce sont des raisons qui dans le fond ne sont pas

raisonnables, parce qu’elles ne sont pas conformes à la souveraine raison, ou à la

raison universelle que tous les hommes consultent. »

Malebranche

De la recherche de la vérité

Xème éclaircissement

… Connecteurs logiques importants

… Connecteurs logiques moins importants

… Champ lexical de l’évidence et de la vision

… Champ lexical de l’homme, esprit doué de raison

… Champ lexical de la raison comme faculté universelle

… Champ lexical des raisons, particulières et pas forcément raisonnables

En italique dans ce qui suit, figurent quelques remarques critiques suscitées par l’explication

du texte et qui, comme telles, éclairent le sens du texte, complètent donc l’explication et

montrent tout l’enjeu de l’extrait.

Plan détaillé

Ière partie : démonstration de l’idée qu’il existe une raison universelle à travers une sorte de

syllogisme.

1) Première prémisse : il existe des évidences partagées par tous

a) Certaines idées sont évidentes.

Constat, exemple : « par exemple » l.1

2 vérités évidentes (« Je vois » l1, « voir » l2, etc.) :

- Une vérité d’ordre mathématique, évidence immédiate ou fruit de la démonstration,

incontestable

Toutefois, même une telle évidence ou démonstration pourra être discutée parce

qu’elle mérite des précisions. Elle n’est pas vraie par exemple en base deux ou en

base trois.

- Une vérité d’ordre moral, qui se justifie par une certaine conception de la dignité des

êtres vivants : l’homme est davantage digne de respect que l’animal parce qu’il est

douée de raison, d’une faculté de juger, etc. et parce que l’ami est mon semblable…

Mais une telle évidence n’est sans doute pas aussi évidente que la précédente, sa

preuve est de l’ordre de l’argumentation et non de la démonstration.

Il s’agit d’un impératif, « il faut préférer » et non d’un fait. Ce devoir censé

s’imposer à la raison risque fort d’être contredit par nos inclinations sensibles. Et même la démonstration est sujette à caution puisque les premières prémisses

d’un système déductif comme les géométries non-euclidiennes ne sont pas

forcément évidentes (la négation du Vème postulat de la géométrie euclidienne a

de quoi surprendre notre habitude euclidienne) et pourtant ces géométries rendent

compte de certaines perceptions et phénomènes réels (la représentation en

perspective dans laquelle les droites parallèles se croisent à l’horizon ou la théorie

de la relativité d’Einstein).

b) Et je suis certain que cette évidence est partagée.

« … ; et » : certitude : tous les hommes bénéficient de cette évidence.

On pourra s’interroger sur le moyen de cette certitude : qu’est-ce qui la garantit ?

N’est-elle que présumée du fait d’une analogie intellectuelle entre les hommes aussi

différents soient-ils par ailleurs ? Ou a-t-elle été constatée par le moyen de la

discussion, de l’échange d’idées, du dialogue. ?

2) Deuxième prémisse : ces évidences partagées sont pourtant immédiates et

subjectives

« Or » : objection possible, problème : cette évidence est subjective, chacun ne peut la

voir dans l’esprit des autres, chacun ne peut avoir une intuition, c’est-à-dire une vision

immédiate

...

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