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La mort

Dissertation : La mort. Recherche parmi 300 000+ dissertations

Par   •  4 Décembre 2017  •  Dissertation  •  2 051 Mots (9 Pages)  •  1 128 Vues

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La mort.

La mort n’est pas pensable mais notre vie en porte la marque. Les philosophes, nos représentants éclairés, n’ont cessé de répondre. Pour simplifier, deux camps se distinguent : La mort n’est rien ou la vie continue après la mort. Ces deux attitudes, face à la mort, se situent au-delà de notre connaissance possible qui se limite au langage  qui porte des assertions pouvant être testées.

L’idée de mort, sans réponse possible au niveau scientifique, est un sujet réservé à la métaphysique. Si aucune réponse ne peut être donnée, il est cependant utile d’appréhender ou simplement accepter le sujet de la mort et, comme le disait Platon « philosopher c’est apprendre à mourir », alors apprenons et philosophons.

Quelques citations de philosophes pourraient nous éclairer :

Platon : Est-ce autre chose que la séparation de l’âme d’avec le corps ?

Epicure : Tant que nous existons, la mort n’est pas, et que la mort est là où nous ne sommes plus,

Heidegger : Dès qu’un humain vient à la vie, déjà il est assez vieux pour mourir.

Aristote parle du temps comme ce qui « use » et souligne que « tout vieillit et s’efface sous l’action du temps »

Levinas donne une approche de la mort définie par sa relation unique au temps et en particulier à l’avenir.

La mort est évoquée, jamais décrite, elle est ontologiquement inconnaissable.

Que la mort ne soit rien pour nous ou qu’elle soit à la porte d’une nouvelle vie, que nous reste-t-il à penser sinon la vie. « Une pas assez constante pensée de la mort n’a donné pas assez de prix au plus petit instant de ta vie » écrivait Gide.

Les êtres humains, face à l’inévitable menace entropique, cette intolérable fatalité, sont confrontés à deux réalités.

D'une part, l'instinct animal présent en chaque être humain implique un besoin de se protéger et de chercher à survivre.

D’autre part, grâce à ses capacités cognitives, l'homme est conscient du caractère inéluctable à terme de sa propre mort contrairement aux autres animaux.

Que vont rechercher les humains confrontés à la mort ? Le salut.

Il existe quatre formes d’histoires qui nous assurent un espoir d’immortalité. Elles prennent, chacune des formes différentes dans chaque culture et génération.

  1. L’élixir de vie ou la fontaine de jouvence en est une. Google est sur cette voix.
  2. La croyance en la résurrection, c’est pour les chrétiens l’assurance que je peux faire ce que Jésus a fait. Une autre forme consiste à vivre au travers d’un avatar dans l’éther numérique.
  3. L’idée selon laquelle nous pouvons laisser notre corps et continuer à vivre avec notre seule âme. La majorité des humains croit avoir une âme, l’idée est centrale dans de nombreuses religions.
  4. Enfin, l’idée selon laquelle nous pouvons vivre au travers de l’écho que nous laissons sur le monde.  C’est suivre l’exemple du Grec Achille qui a sacrifié sa vie en luttant et en gagnant une gloire éternelle.

INITIATION MUSIQUE 1

Mais qu’en est-il dans la vraie vie? La démarche scientifique peut-elle nous éclairer ?

En l’an 400 avant JC, Thucydides, historien éclairé, s’est employé à comprendre les conflits entre les différents groupes qui ont enflammé la Grèce ancienne. Il a proposé que la peur d’une mort inévitable ait conduit les hommes à rechercher l’immortalité par trois voies : l’héroïsme, les nobles actions et celles qui restaurent la justice, qui les qualifient pour recevoir une vie après la mort, au travers de la mémoire de leurs actions héroïques.

Thucydides note également que la saillance de la mortalité, lorsque les conflits commencent, intensifient le désir de vaincre héroïquement l’ennemi.

Quelques siècles plus tard, l’anthropologistErnest Becker se voit attribuer en 1973 le prix Pulitzer pour son œuvre : Le déni de la mort.

De ses écrits, dans les années 80, née la théorie de la gestion de la terreur.

Une première tentative à présenter cette théorie échouera devant le jury de rédaction de la  Revue internationale de psychologie sociale.

Quelques années plus tard l’expérimentation permet à cette théorie d’entrer dans le monde scientifique.

Depuis, plus de 400 thèses de doctorat, soutenues dans 16 pays ont été rédigées pour cerner les effets de la pensée de la mort sur le comportement humain.

Quels enseignements peut-on en tirer:

Rappelons les deux réalités auxquelles nous sommes confrontés.

D'une part, l'instinct animal présent en chaque être humain implique un besoin de se protéger et de chercher à survivre.

D’autre part, grâce à ses capacités cognitives, l'homme est conscient du caractère inéluctable à terme de sa propre mort contrairement aux autres animaux.

Ces deux constats constituent une source de tension chez l’homme. Pour y faire face, il dispose de deux ressources:

  • l'adhésion à des croyances culturellement partagées. Celles-ci nous donnent le sentiment que le monde dans lequel nous vivons a un sens. Il en est ainsi, par exemple de la croyance selon laquelle les gens vertueux vont au paradis et les pécheurs en enfer.
  • la conviction qu'en tant qu'individu, on contribue de façon significative à ce monde investi de sens. C'est cette conviction qui détermine l'estime de soi.

Les expérimentations menées dans le cadre de la théorie de la gestion de la peur concernent généralement deux groupes. Le premier groupe est soumis à la saillance de la mortalité l’autre sert de référence. La réponse à la question ensuite posée détermine l’influence de la mise en situation.

La saillance de mort, pour l’imager, pourrait se représenter comme une pierre noire qui s’élève à l’horizon ou dans notre champ de vision. Ce pourrait-être la pierre noire de la Mecque, le monolithe qui apparaît dans « 2001 l’Odyssée de l’espace » ou un menhir qui occulte les rayons du soleil. En pratique, il s’agit d’un texte qui force le lecteur à prendre conscience de sa propre mort.

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