Voltaire, Candide
Recherche de Documents : Voltaire, Candide. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar John2345 • 7 Juin 2015 • 2 485 Mots (10 Pages) • 841 Vues
Contexte :
Objet d’étude : L’apologue / L’utopie
Mouvement littéraire : Les Lumières
Type de sujet : Commentaire littéraire
Texte étudié : Candide, « Ce qu’ils virent en Eldorado » (chapitre XVIII)
Auteur : Voltaire (1694 – 1778 )
Le plan du commentaire :
I. Un monde idéalisé
A) Un monde inversé
B) Un monde d’abondance
C) Une société civilisée
II. Une utopie et un modèle
A) Les indices de l’utopie
B) Une mise à distance
C) Un modèle vers lequel tendre
Le commentaire rédigé :
I. Un monde idéalisé
A) Un monde inversé
L’univers de l’Eldorado présente de nombreux points communs avec ce que connaissent Candide et Cacambo, à cela près que bien des façons de se comporter relèvent d’une sorte de renversement, perçu comme tout à fait insolite.
Féminité de la garde royale et « grandes officières ».
Caractère grandiose de la réception réservée aux voyageurs : changement de vêtements/ insistance sur le décorum lors de l’arrivée au palais).
Familiarité avec le roi (« d’embrasser le roi et de le baiser des deux côtés »).
Absence d’appareil répressif (pas de cour de justice ni de prison).
B) Un monde d’abondance
Matériaux exceptionnels pour la construction du palais royal et gigantisme des constructions (« jusqu’aux nues »/ «galerie de deux mille pas »).
Richesse des costumes.
Richesse et originalité des éléments urbains (« fontaines »).
Indications chiffrées : « deux cent vingt pieds de haut et cent de larges »/ « vingt belles filles »/ « deux files […] de mille musiciens »/ « mille colonne »/ « deux mille pas ».
Utilisation du pluriel : « officiers »/ « officières »/ édifices »/ « liqueurs »/ « pierreries »
Accumulations et superlatifs.
C) Une société civilisée
Un accueil chaleureux.
Un monarque accessible, familier et humain.
Des gens respectueux de la morale : pas de prison ni de cour de justice.
Un intérêt pour le savoir et la culture : existence du « palais des sciences », son gigantisme et la quantité d’instruments.
II. Une utopie et un modèle
A) Les indices de l’utopie
L’Eldorado offre l’image d’un univers où tout est bien, beau, agréable, et où il n’existe aucune trace de conflit, de problème d’aucune sorte. Monde lisse et heureux, sans hypocrisie ni cruauté, il est une sorte de paradis où tout ce qui fait les charmes du monde réel se trouve porté à un degré qui relève de l’imagination.
Absence de réel émerveillement de Candide qui pourtant s’étonne et s’émerveille de tout, ce qui met sur le même plan ce qui est vraiment merveilleux (pierreries, moutons volants) et ce qui est réalisable (absence de prison). Ce qui fait de ce monde une utopie.
La spontanéité du comportement devant le roi.
L’importance absurde portée aux convenances.
B) Une mise à distance
Les indices qui créent la connivence sont, comme presque toujours, ceux du décalage, qui crée une tonalité désinvolte ironique, détachée. Voltaire invite en effet son lecteur à regarder l’Eldorado d’un peu plus loin que ne le fait Candide.
Les exagérations : Insistance sur une perfection exagérée.
Chiffres élevés / superlatif
Aspect indicible des choses : « il est impossible d’exprimer » en décalage avec l’affirmation « on voit assez bien ».
C) Un modèle vers lequel tendre
Tous les jeux d’inversions, la base réelle d’Eldorado concourent également à suggérer au lecteur qu’il s’agit d’un monde dans lequel tout se trouve modifié et très fortement exagéré, donc inacceptable tel quel. Le message comporte néanmoins des éléments de comparaison et permet la présentation d’un idéal politique.
Des idées essentielles définissant un idéal de société et de gouvernement :
– Un monarque libéral, tolérant et proche de ses sujets.
– Une société fondée sur la courtoisie et le respect d’autrui.
– Une société faisant grand cas de la connaissance.
– Une société qui ne connaît pas de criminalité.
– Une civilisation urbaine où l’on porte de l’intérêt à l’urbanisme et à l’esthétique.
Texte : Ce qu’ils virent en Eldorado
Cacambo témoigna à son hôte toute sa curiosité ; l’hôte lui dit : « Je suis fort ignorant, et je m’en trouve bien ; mais nous avons ici un vieillard retiré de la cour, qui est le plus savant homme du royaume, et le plus communicatif. Aussitôt il mène Cacambo chez le vieillard. Candide ne jouait plus que le second personnage, et accompagnait son valet. Ils entrèrent dans une maison fort simple, car la porte n’était que d’argent, et les lambris des appartements n’étaient que d’or, mais travaillés avec tant de goût que les plus riches lambris ne l’effaçaient pas. L’antichambre n’était à la vérité incrustée que
...