Voltaire Candide
Documents Gratuits : Voltaire Candide. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Claraclaraa • 21 Décembre 2012 • 1 641 Mots (7 Pages) • 1 189 Vues
Sujet : « Ce genre a le malheur de paraître facile, mais il exige un talent rare, celui de savoir exprimer par une plaisanterie, par un trait d’imagination ou par les évènements même du roman, les résultats d’une philosophie profonde. »
En quoi cette citation s’applique-t-elle au conte philosophique de Candide ?
Dissertation proposée :
(Introduction)
Candide, roman éponyme, écrit en 1759 par Voltaire, illustre un genre nouveau, celui du conte philosophique. Tout en ressemblant beaucoup au conte traditionnel, il s’en distingue par l’utilisation de la littérature pour exprimer des idées philosophiques. Il se révèle être un instrument d’argumentation efficace dans la lutte contre les dogmatismes.
Ainsi, à travers une fiction courte et plaisante, Voltaire retrace les tribulations d’un jeune héros, Candide, et les étapes de son éducation intellectuelle et morale. En utilisant toutes les ressources de l’argumentation et du style pour convaincre de l’ineptie d’une théorie philosophique sans fondement, l’optimisme de Leibniz, déjà présent dans le titre (Candide ou l’Optimisme) et des injustices de l’organisation sociale et religieuse.
(Développement)
(I. Un conte qui tient du roman)
Il est aisé de remarquer que Candide tient avant tout du conte traditionnel et du roman. Voltaire, pour attirer son lecteur, lui propose une histoire plaisante se présentant comme un divertissement.
Ainsi, le conte relate l’histoire de Candide, personnage attachant qui évolue intellectuellement et moralement au fil de ses aventures. Il attire l’attention du lecteur : héros sympathique, ardent, constant en amour (il aime Cunégonde tout au long du roman) et fidèle à ses amis. Son nom annonce son caractère, adolescent paisible et inoffensif « les mœurs les plus douces », incapable de faire du mal, beau « sa physionomie annonçait son âme », mais naïf. Il vit d’abord au château de Thunder-ten-tronckh parmi l’aristocratie dont il est issu mais d’une naissance illégitime, il admire les théories ridicules de Pangloss, mais chassé du château, il découvre l’Europe, l’Amérique du Sud, la réalité du monde et ses horreurs et termine son périple en Propontide avec ses amis où ils trouvent un bonheur simple.
Néanmoins, les péripéties du jeune adolescent à travers divers pays ne sont pas anodines. Elles constituent un voyage initiatique où Candide, plein de bon sens, évolue, lentement, vers la maturité et la réflexion. Il développe ainsi son esprit critique, et s’extrait peu à peu de l’influence de son précepteur Pangloss, dont il adoptait au départ les thèses optimistes, sans aucun esprit critique : « quoiqu’en dît maître Pangloss, je me suis souvent aperçu que tout allait mal en Westphalie ». Lors de la rencontre avec le nègre de Surinam, Candide propose alors une nouvelle définition de l’optimisme, « la rage de soutenir que tout est bien quand on est mal », qui souligne sa prise de conscience de la réalité. A la fin du conte, Candide est devenu un sage patriarche inversant le rapport hiérarchique social et intellectuel du début : d’une naissance obscure, enfant naturel mais d’une bâtardise relative non reconnue, il n’a qu’un surnom et était le disciple d’un philosophe imbécile et devient le maître d’une petite métairie où chacun travaille et parvient au bonheur.
Le conte, grâce à des références communes au lecteur, lui permet ainsi, au-delà de la fantaisie même de l’histoire, d’adhérer à l’œuvre. Voltaire use d’abord de références littéraires : Leibniz dont il critique la logique du raisonnement vide de sens et Thomas Moore notamment, dans le chapitre sur l’Eldorado présenté comme un paradis utopique. L’auteur fait aussi appel à des références culturelles et historiques : les salons de Paris où Candide se fait extorquer quelques diamants, la guerre de sept ans déclenchée en 1756, le séisme de Lisbonne, la polémique autour des jésuites, la condition des nègres ou encore les débats autour du bon sauvage. Le lecteur, surtout au XVIIIème, est susceptible d’identifier le héros.
(II. Les procédés d’écritures, une argumentation au service de la satire)
Néanmoins, Candide n’est pas seulement un récit plaisant, c’est aussi une arme de combat au service de la contestation et des théories philosophiques qui révoltent Voltaire. La satire est plus efficace pour lutter contre les abus ; pour cela, Voltaire recourt à divers procédés.
En premier lieu, l’incarnation d’idées, la mise en scène d’une démonstration contribuent à vulgariser des théories dont l’expression rebute le grand public. Ainsi, une œuvre aussi ambitieuse que Candide traitée sous forme de courts récits, à la fois pédagogiques et agréables séduit le lecteur. Il ne s’agit pas de l’exposition des théories philosophiques, comme l’optimisme de Leibniz, mais de l’incarnation de ces théories à travers les personnages et les situations, de manière à ce que l’intrigue fantaisiste amène à une banalisation de ces théories. Le lecteur peut donc comprendre les sujets sérieux traités et Voltaire peut alors aisément diffuser l’esprit des Lumières contre l’obscurantisme religieux, les fanatismes et les inégalités sociales qui prévalaient à l’époque, ainsi que les injustices et les préjugés.
Mais la satire de Voltaire passe aussi par l’humour noir et le comique. D’abord, l’auteur décrit les atrocités comme si elles
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