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Serions-nous Plus Libres Sans L'Etat

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Par   •  4 Février 2013  •  661 Mots (3 Pages)  •  1 063 Vues

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Au préalable, il convient s’interroger les notions en présence :

La liberté et les mille et une façons de la concevoir. Au sens commun, selon la doxa, la liberté est l’absence de limites. Mais l’apprenti philosophe sait que ce n’est pas aussi simple que cela. L’absence de limites n’étant qu’une forme de liberté imparfaite voire illusoire. Pensez aussi que cette valeur cardinale fait partie intégrante de la devise de la République française…preuve s’il en fallait que Liberté et Etat ne sont pas inconciliables, autre formulation possible de votre sujet.

Posons-nous aussi la question : libres de quoi ? D’agir, de penser…ou libres dans l’absolu ?

L’Etat, autre notion clé, est une grosse machine, un monstre même si l’on en croit Hobbes et son Léviathan. Mais c’est aussi chacun de nous en démocratie, celui qui vote, le citoyen. Un ensemble de règles, de lois, d’hommes et de femmes qui dirige mais aussi qui protège. Une force contraignante, qui certes, apparemment, limite notre liberté mais en réalité la permet.

Ne négligez pas de vous interroger sur le mode utilisé dans serions-nous : le présent du conditionnel. Il atteste que cela relève du domaine de la fiction. Difficile aujourd’hui d’envisager une telle situation. Il s’agit donc d’une hypothèse de travail, gardez cela à l’esprit afin de mieux faire jouer vos concepts.

L’enjeu de notre sujet : aller contre la doxa et montrer que, contrairement aux apparences, la liberté du citoyen passe sans doute par une forme étatique. Reste à savoir laquelle.

Les références à convoquer sont évidemment politiques mais aussi métaphysiques. Nous pensons à Rousseau et à son Contrat social, à Kant et ses Fondements de la métaphysique des mœurs ou encore à son opuscule Qu’est-ce que les Lumières ? à Schelling et ses conceptions de la liberté, à Spinoza et son Ethique, à La Boétie et son Discours de la servitude volontaire mais aussi à des auteurs plus contemporains comme John Rawls et sa Théorie de la justice…Pensez enfin aux Fables de la Fontaine, qui sont toujours une source d’enseignement philosophique (« Le Chien et le Loup », par exemple…)

La démarche est la suivante : montrer qu’en apparence il serait tentant de penser que le responsable de notre manque de liberté est la force contraignante par excellence : l’Etat. Il contraint l’individu à se plier aux règles communes de sorte que ce dernier ne peut agir comme il l’entend sous peine d’être puni voire exclu, même momentanément, de la société. L’individu peut aussi choisir de refuser les règles imposées par l’Etat et s’exclure de la société. L’anarchiste dont la devise se résume à cette expression,« ni Dieu ni maître », incarne par excellence ce profil de refus. Au nom d’une liberté première, il refuse la force contraignante de l’Etat et en assume les conséquences.

Mais la liberté n’est pas ou pas seulement la possibilité de faire ce que l’on veut quand on en a envie. Le « Fais ce que voudras » de l’abbaye de Thélème dans Gargantua de Rabelais est une utopie. La liberté, c’est aussi et surtout l’intelligence de comprendre les règles étatiques et de s’y plier volontiers, bien qu’elles soient contraignantes.

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