SUFFIT-IL DE LAISSER FAIRE LES ÉCHANGES ÉCONOMIQUES POUR OBTENIR LA MEILLEURE RÉPARTITION POSSIBLE DES RICHESSES ?
Dissertation : SUFFIT-IL DE LAISSER FAIRE LES ÉCHANGES ÉCONOMIQUES POUR OBTENIR LA MEILLEURE RÉPARTITION POSSIBLE DES RICHESSES ?. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Vincent Duverney-Prêt • 17 Avril 2019 • Dissertation • 1 751 Mots (8 Pages) • 622 Vues
SUFFIT-IL DE LAISSER FAIRE LES ÉCHANGES ÉCONOMIQUES POUR OBTENIR LA MEILLEURE RÉPARTITION POSSIBLE DES RICHESSES ?
Nous pourrions définir un échange économique comme une opération économique entre deux agents consentants. Cela peut prendre la forme d'un échange de deux bien nommé troc, d'un bien contre un service ou inversement, mais aussi d'un bien ou d'un service contre de l'argent. Pour qu'il y ait échange économique, les deux parties doivent s'entendre sur les conditions de l'échange comme son prix, son délai d'exécution...
D'autre part, la répartition des richesses se caractériserait par la division des richesses crées au cours d’échanges économiques.
Se pose alors un problème sur cette répartition des richesses liée aux échange économiques ? Doit-elle égalitaire, équitable ? Pour cela, faut-il réguler en amont les échanges économiques pour obtenir une répartition des richesses crée ? Finalement, l’État doit-il intervenir dans les échanges économiques pour obtenir la meilleure répartition possible des richesses ?
Sachant que l'échange économique se déroule entre des agents consentants, l’État n'a donc aucun pouvoir sur l'échange économique et la répartition des richesses. Le marché obtiendrait donc la meilleure répartition possible des richesses en s'auto-régulant.
C'est ce qu'explique Adam SMITH dans ses Recherches sur la nature et les causes des richesses des nations (1776). Au cours de cet ouvrage, il y explique que la volonté d'échanger, et plus spécifiquement un échange économique est propre à l'homme : « Il est commun à tous les hommes, et on ne l'aperçoit dans aucune autre espèce d'animaux, pour lesquels ce genre de contrat est aussi inconnu que tous les autres. ». SMITH y rappelle que l'échange économique ne se fait que si les deux parties se sont entendus pour faire l'échange. Or, il en découlera de cette échange une richesse crée, et pour l'économiste, la somme des richesses économiques individuelles est la richesse générale d'une nation. Ce sont chaque intérêt individuel que défend l'individu pour lui-même qui sont à l'origine de la richesse d'un pays. L’État n'a dont pas à s’interférer dans les échanges des agents économiques. En effet, les hommes sont naturellement enviés à échanger pour défendre leurs intérêts personnels. Et ce sont ces intérêts personnels qui permettent la meilleure répartition des richesses. Pour pouvoir choisir libre, SMITH écrit que « Tout homme, tant qu'il n'enfreint pas les lois de la justice, demeure en pleine liberté de suivre la route que lui montre son intérêt, et de porter où il lui plaît son industrie et son capital ». Par conséquent, l’État doit se limiter à ses fonctions régaliennes et en aucun cas réguler les intérêts économiques que l'individu souhaitent défendre.
D'autre part, pour Robert NOZICK dans Anarchie, Etat et Utopie (1974), la répartition volontaire des richesses qu'il nomme D2 est la meilleur possible. En prenant l'exemple factice du basketteur Wilt Chamberlain qui demande par une boite 0,25$ à chaque spectateur qui est heureux de le voir jouer, à la fin de la saison, le sportif a cagnotté 250000$, ce qui est beaucoup. Pour autant, rappelons que les deux protagonistes, c'est-à-dire le sportif et le supporter ont été d'accord des conditions de cette échange économique. Dans ce cas, l’État ne devrait pas intervenir dans les échanges économiques dans la mesure où chaque agent doit rester libre de ses choix économiques. Et de cette liberté découlera la meilleure répartition des richesses.
Nonobstant, d'un point de vue moral du fait d'une répartition des richesses ni équitable ni égalitaire, il paraîtrait donc que cette répartition des richesses jugée la meilleure par les classiques et les néo-classiques pose des problèmes. Une pure théorie du marché paraît donc injuste et inefficiente.
C'est ce que défend Thomas PIKETTY dans Le capital au XXIème siècle (2013) lorsque qu'il nous explique qu'une différence de captal entre les individus au long terme crée de grosses inégalités sociales. Et spécialement « lorsque le taux de rendement du capital dépasse significativement le taux de croissance ». En effet, si une personne hérite d'un patrimoine important, et plus spécialement monétaire, elle peut donc le faire fructifier sur des livrets, des assurances vie ou tout autre système d'épargne. Alors que l'héritier touche des intérêts de revalorisation de son patrimoine supérieurs à la croissance, l'individu sans patrimoine connaît une revalorisation de son salaire égale ou inférieur au taux de croissance, le rentier lui connaît une revalorisation supérieure au taux de croissance. Par conséquent, l'écart présent avant héritage s’accroît à cause d'un marché économique proposant des taux de rémunération d’épargne supérieur au taux de croissance. Pour PIKETTY, « Le caractère imprévisible et arbitraire des rendements du capital et des formes d'enrichissement qui en découlent constitue également une forme de remise en cause de l'idéal méritocratique. » L'auto-régulation du marché impose donc une concentration des richesses aux plus riches, en opposition aux valeurs sociales et méritocratique de l'Etat. Par conséquent, en ces deux sens, il ne suffirait donc pas de faire les échanges économiques pour obtenir la meilleure répartition des richesses possibles.
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