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Révolution, Révolte, Résister…

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Par   •  11 Décembre 2013  •  1 650 Mots (7 Pages)  •  1 539 Vues

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Révolution, Révolte, Résister…

J’ai bâti ma démarche autour d’un constat :

L’opposition (réductrice) entre révolte et sagesse est commune dans l’opinion publique.

La première est généralement associée à une idée de stabilité et représentée dans l’imaginaire collectif comme une attitude calme, empreinte de sérénité (figure ultra classique du vieux sage sur son rocher ou de Diogène dans son tonneau).

A l’inverse, la révolte est identifiée comme étant un phénomène subversif visant à renverser ou modifier en profondeur l’ordre établi pour l’installation d’un nouveau modèle social, pouvant être synonyme sur le plan individuel d’une renaissance sociale.

La révolte est aussi associée à la violence au sens physique (la mémoire collective nous revoit systématiquement au carnage de la révolution et les centaines de têtes qui ont pu être tranchée), ou morale de part la lutte idéologique.

Contraste évident avec la quiétude que l’on prête volontiers au sage.

Une contestation de cette opposition apparente n’est elle pas envisageable ?

Sagesse et révolution ne seraient elles pas au contraire implicites, toutes deux associées au sein d’un même paradoxe celui de l’acquisition d’un nouvel ordre par le désordre ?

En cela soit la sagesse s’érigerait en élément déclencheur de la révolte, soit la révolte s’établirait comme voie vers la sagesse, ou bien encore les deux à la fois ?

Enfin pourquoi dans la pensée collective, l’idéal révolutionnaire est il systématiquement associée à une époque révolue (1789), l’époque contemporaine marquerait elle un endormissement de l’idéal révolutionnaire ?

I la révolution n’a de sens et de légitimité que lorsqu’elle est porteuse d’un nouveau projet idéologique (donc lorsqu’elle animée par la sagesse).

Un tel axiome nous amène à faire la distinction fondamentale entre deux catégories de révoltes celle menée par des hommes révoltés et […] révolutionnaires.

Même si tous deux au départ sont animés par le refus de ce qui est établi, leur chemin pourtant se sépare dès cette prise de conscience.

Le révolté sait ce qu’il ne veut pas, soit ce qui pour lui est injuste et immoral. Par contre, il n’est porteur d’aucun programme destiné à transformer le réel selon une doctrine précise.

Il ne fait donc pas usage de violence car il n’impose rien.

A contrario, le révolutionnaire agit avec l’intention de renverser la société pour instaurer un nouveau modèle en ligne avec l’idéologie dont il se dit adepte.

Extrait de L’Homme Révolté d’Albert Camus qui établie clairement cette distinction et confère par la même une valeur plus grande au révolutionnaire, souligne la gratuité de la révolte:

« La révolution commence au contraire à partir de l’idée. Précisément elle est l’inversion de l’idée dans l’expérience historique quand la révolte est seulement le mouvement qui mène de l’expérience individuelle à l’idée. Alors que toute l’histoire, même collective, d’un mouvement de révolte est toujours celle d’un engagement sans issue dans les faits, d’une protestation obscure qui n’engage ni système ni raison, une révolution est une tentative pour modeler l’acte sur une idée, pour façonner le monde dans un cadre théorique ».

En ce sens le propre de la révolution est donc d’instaurer un ordre nouveau et ceci de manière irréversible.

Intéressant de souligner l’opposition remarquable entre la révolution dans son sens premier (physique) qui induit un retour à un point de départ et dans son sens politique où elle est au contraire synonyme de rupture.

Dans un 2nd temps, je me suis afférer dans mon argumentation d’inscrire le problème dont il est question dans un contexte moderne et de comprendre pourquoi l’idéal révolutionnaire s’est appesanti voir endormi dans nos sociétés. Alors que l’histoire française tout particulièrement, est ponctuée du plus grand et beau mouvement révolutionnaire de l’histoire de l’humanité. Comme si depuis la cité divine avait été atteinte, les hommes vivant dans une suprême ataraxie.

II la révolte s’inscrit dans un contexte historique révolu.

On peut se référer aux Epigones de Hegel qui établissent clairement que la révolte s’inscrit dans un contexte historique révolu on pourrait parler de période post historique où certes éclatent encore des mouvements d’insurrection mais souvent de courtes portée qu’elle soit morale ou géographique et intégrant de plus en plus des considérations sociaux économiques.

Cela est d’autant plus vrai que l’on s’éloigne du dernier véritable événement révolutionnaire que constitue la révolution française, incontestable rupture sur le plan philosophique et éthique.

Une telle atonie de l’idéal révolutionnaire peut s’expliquer par l’avènement d’un homme nouveau : « L’homme des masses », pur fruit de la société de consommation.

Cette dernière a permis la banalisation d’un bonheur purement matériel et illusoire (HEDONISME POSTMODERNE). Situation sensiblement proche de la satiété d’un chien qui peut alors s’entacher d’aller dormir ou jouer. La consommation n’a pas de portée idéologique.

Son seul projet est de vendre tout ce qui peut être vendu, selon une logique de croissance des bénéfices. Elle n’apporte aucun perfectionnement moral ou social n’influe

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