Question d'interprétation
Compte rendu : Question d'interprétation. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar enemi9609 • 11 Décembre 2022 • Compte rendu • 755 Mots (4 Pages) • 542 Vues
QUESTION D’INTERPRETATION.
Mathématicien, philosophe et élu girondin durant la Révolution, Nicolas de Condorcet, grand représentant des Lumières, croit en la vertu libératrice du savoir. Il estime que “l’instruction publique est un devoir de la société à l’égard des citoyens”, prônant ainsi la création d’une école publique, laїque et gratuite dans chaque village, accueillant garçons et filles. L’école ne doit pas se substituer aux familles dans la transmition des croyances et valeurs, mais apporter aux futurs citoyens le savoir nécessaire au libre exercice de leur jugement et les préserver de toute soumission. Ouvrage de philosophie historique publié en 1793, “Esquisse d’un tableau historique des progrès de l’esprit humain” retrace les grandes étapes du progrès de l’esprit humain à travers l’histoire, les sciences, la morale et la politique. Sa structure permet l’analyse des fonctions de l’instruction. Alors, selon Condorcet, quelles sont les fonctions de l’instruction ? La notion de “fonctions” indique, ici, les rôles d’une chose dans son ensemble. L’instruction, quant à elle, indique l’action d’enrichir et de former l’esprit par l’apprentissage. Ainsi les “fonctions de l’instruction” seraient donc les rôles qu’entreprend l’instruction vis-à-vis d’un peuple. Ainsi, conviendrait-il, dans un premier temps, de montrer que l’instruction délivre l’individu, pour ensuite, dans un second temps, montrer qu’elle contribue à l’avènement de la démocratie.
L’instruction délivre l’individu, comme une forme d’émancipation. De ce fait, Condorcet présente les conséquences sociales et politiques de l’instruction. Tout d’abord, l’abondance de prépositions “pour” déployés dans sa thèse démontre qu’il insiste beaucoup sur le “but” de l’instruction. C’est une chose qu’il souhaiterais “atteindre”, verbe qui, ici, vient amplifier le sentiment d’objectif final, en plus de connecteurs logiques et de la locution adverbiale : “dès lors”, annonçant les conséquences.
De plus, le champ lexical de la dépendance du peuple, appuie sur le sentiment de libération apporté par l’instruction. En effet, selon Condorcet, il n’y aurait plus d’“ascendant nécessaire”, dans lequel le peuple serait forcé “de leur abandonner avec une aveugle confiance”, en parlant des “hommes habiles qui les gouvernent”. Il souligne également la dépendance toxique du peuple via l’emploi de : “aveuglément”, “dupe”, “erreurs populaires”, “craintes superstitieuses” et “espérances chimériques”.
Enfin, l’instruction délivre et favorise. Par cela, Condorcet énumère les domaines de la vie influencés positivement, tels que : “l’économie domestique”, “l’administration de ses affaires”, “le libre développement de son industrie et de ses facultés”, “connaître ses droits, les défendre et les exercer”, “être instruit de ses devoirs” et “pouvoir les bien remplir”, “juger ses actions et celles des autres d’après ses propres lumières”, “n’être étranger à aucun des sentiments élevés ou délicats qui honorent la nature humaine, “ne point dépendre aveuglément de ceux à qui il est obligé de confier le soin de ses affaires ou l’exercice de ses droits” et “être en état de choisir et de les surveiller”, “n’être plus dupe de ces erreurs populaires qui tourmentent la vie de craintes surperstitieuses et d’espérances chimériques”, “se défendre contre les préjugés avec les forces de sa raison” ; “échapper au prestige du charlatanisme, qui tendrait des pièges à sa fortune, à sa santé, à la liberté de ses opinions et de sa conscience, sous prétexte de l’enrichir, de le guérir et de le sauver”. Autrement dit, l’instruction c’est l’intégration de conaissances afin de mieux gérer sa propre vie. Cependant, c’est cette autonomie acquise grâce à l’instruction qui va permettre à l’individu de forger sa propre perspective vis-à-vis des choses.
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