Qu’est-ce qu’une loi juste ?

Qu’est-ce qu’une loi juste ?

Il s’agit ici de la loi positive.

Pb : Il y a des lois. Chaque société a son système de lois.

Chaque citoyen est censé connaître la loi et s’y référer constamment.

Chaque citoyen est contraint d’obéir à la loi. La loi s’accompagne d’un pouvoir de contrainte, la loi suppose un pouvoir pénal. Il faut contraindre les citoyens à obéir aux lois et punir ceux qui la violent.

La loi suppose : - un appareil législatif

- un pouvoir exécutif

- un pouvoir régressif et pénal

- un pouvoir judiciaire

Nous sommes donc contraints d’obéir aux lois. Nous pouvons certes la violer, mais nous nous exposons à la punition et au châtiment.

Mais si nous sommes censés connaître les lois, nous pouvons ainsi les juger. Nous pouvons les trouver justes ou injustes, équitables ou iniques.

Qu’est-ce qui nous permet de juger les lois ?

Il faut partir d’une norme, d’une valeur. A-t-on le droit de les juger ? Les trouvant injustes, ai-je droit d’y désobéir ?

Notons ce point : le droit est un pouvoir de contrainte. Le droit a le droit de punir. Je suis contraint d’obéir à la loi. Je peux la juger juste ou injuste, bonne ou mauvaises. Le jugement est un acte de liberté.

Je peux juger la loi comme je le veux. Mais je dois lui obéir, je suis contraint de lui obéir.

Kant « Pensez ce que vous voulez, mais obéissez. »

Une loi qui donnerait le droit aux hommes de désobéir et de résister serait une absurdité. La loi interdit. Ce que la loi n’interdit pas est autorisé.

Examinons quelques thèses

1) Toute loi est arbitraire

Cf Epicure. Il n’y a pas de juste ou d’injuste en soi. Les lois ne sont que des conventions. Les lois permettent la vie sociale des hommes. Le sage sait que les lois ne sont pas justes. Il leur obéit malgré tout. Il leur obéit par pragmatisme. Obéir aux lois, cela évite des soucis. Cela rend possible la tranquillité, la paix de l’âme. Le mieux pour le sage est de ne pas se mêler des questions politiques, d’être en règle avec la justice et de se couper le plus possible du tumulte et de l’agitation sociale.

Cf Espinoza. Il n’y a ni bien ni mal, ni juste ni injuste. Il n’y a pas de juste ou d’injuste parce qu’il n’y a pas de place pour une norme transcendante. Il n’y a que du bon ou du mauvais, de l’utile ou de l’inutile pour moi ou pour les autres.

Les lois ne sont donc ni justes ni injustes en soi. Elles existent et rendent possibles la paix et la sécurité.

La loi est l’expression de la force. C’est le fort qui impose sa loi au faible. Si je conteste la loi, si je la condamne, cela ne sert à rien. Tant que je n’ai pas la force, je n’ai pas à condamner la loi.

La loi, expression de la force, m’est utile :

- Elle me contraint à ne pas nuire aux autres

- Elle me protège de l’oppression d’autrui

- Elle force chacun à modérer ses désirs, ses appétits, ses passions

- Elle permet de punir et d’éliminer tous ceux qui sont un danger pour moi et pour la société. (Un chien n’est pas responsable d’être enragé. Sa rage est pour moi une menace. La société a raison de le liquider. Il faut punir les hommes en tant qu’ils représentent un danger pour la société.)

Cf Pascal. Toute loi est arbitraire. Seul Dieu est infiniment juste. Mais Dieu nous est inaccessible. Nous ne connaissons rien de la bonté et de la justice divines. La Justice Céleste est absolue mais mystérieuse. La Justice terrestre est arbitraire et relative. Les lois ne sont que l’expression de la force.

Rélativité des lois « Plaisante justice qu’une rivière borne »

Les lois ne sont ni justes, ni injustes. La loi suppose la force.

Une force sans loi (justice) = tyrannie

Une loi sans force = impuissance

Il faut que la force soit juste et que la justice soit forte.

Pour que les hommes obéissent à la loi donc à la force, il faut qu’ils la croient juste.

La loi doit se donner l’apparence de la justice.

La justice doit se donner l’apparence du respect, de l’honorabilité, et de l’équité.

...