Quelle est la thèse soutenue par l'auteur
Analyse sectorielle : Quelle est la thèse soutenue par l'auteur. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar avidal • 8 Mai 2015 • Analyse sectorielle • 1 279 Mots (6 Pages) • 610 Vues
1. Quelle est la thèse soutenue par l'auteur ?
Dans ce texte tiré du Traite de pédagogie (1803), Kant distingue l'homme régi par la raison de l'animal qui agit par instinct. Pour accéder à cette raison, l'homme est le seul animal qui doit être éduqué notamment grâce à la discipline dont la finalité est l'hominisation qui serait une étape préalable et nécessaire pour pouvoir accéder à l'autonomie, à la liberté grâce l'instruction.
Il faut que l'homme accepte de se soumettre aux lois de l'humanité, abandonne son animalité, ce que l'on pourrait traduire par ses pulsions, si l'on suit la perspective freudienne, pour s'insérer dans la civilisation grâce aux hommes des générations précédentes, que ce soit dans la famille ou à l'école.
Si l'on suit la conception kantienne de l'éducation, on distingue les soins visant le développement biologique et physique de l'enfant de son développement moral et intellectuel qui marque son entrée dans la culture. Pour que cette inscription dans la société des hommes puisse se réaliser, l'enfant sera éduqué dans une perspective d'abord négative par la discipline (soumission aux lois par l'intermédiaire des hommes qui les représentent), puis positive par l'instruction et la conduite. L'instruction relèvera de l'enseignement pour viser l'accès à des savoirs et des savoir-faire. La conduite relèvera du pédagogue comme une forme de guidance visant l'acquisition de la moralité (valeurs relatives à l'humanité) et la citoyenneté (valeurs relatives à la société civile).
2. Expliquez :
a. « La discipline est simplement négative ».
La discipline est pour Kant la partie négative de l'éducation. Cette partie correspond à l'ensemble des contraintes qui pèsent sur le sujet et que l'on doit d'ailleurs faire peser sur lui pour qu'il se socialise, qu'il accepte de se conduire, de se comporter, d'agir en fonction de règles, qu'il apprenne à se situer dans le respect des lois, qu'il s'impose des efforts.
b. La distinction établie entre « l'indépendance envers les lois » et la « contrainte des lois ».
La distinction entre « l'indépendance envers les lois » et « la contrainte des lois » établie par Kant dans ce texte postule l'existence de lois intrinsèques à l'humanité. Contrairement à l'animal qui est indépendant envers les lois, l'homme doit se dépouiller de son animalité pour concilier la liberté en tant qu'essence à la contrainte venant de la société. Ainsi, la liberté est à la fois donnée comme attribut essentiel de l'homme et construite en ce sens qu'il doit apprendre par l'éducation à s'en servir dans un environnement posant des contraintes. L'absence de contraintes est un état de vie qui en fait n'existe pas, donc une liberté sans contrainte est un idéal inaccessible. L'éducation va permettre de se servir de cette liberté. Ces contraintes imposées ne relèvent pas du désir d'un autre mais de la légalité donc de la loi. Les contraintes que l'on fait peser sur quelqu'un pour lui apprendre à se servir de sa liberté doivent être légales. Elles ne doivent pas se baser sur des rapports de forces mais sur des rapports de droit, sur le rapport à la loi.
c. Pourquoi Kant estime-t-il que « cela doit avoir lieu de bonne heure » ?
L'acquisition de ce rapport à la loi symbolique doit avoir lieu jeune lors de la phase disciplinaire de l'éducation car elle conditionne l'accès à la phase positive de l'éducation caractérisée par l'instruction et la conduite.
Ce processus d'hominisation suppose déjà pour l'enfant de se soumettre aux lois du langage commun. Accédant et acceptant d'utiliser le langage, l'enfant apprend donc à renoncer à l'immédiateté de la satisfaction des besoins primaires pour une médiation verbale. Il accepte la perte pour devenir sujet reconnu dans sa singularité. Il reconnaît donc qu'il a besoin des autres et diffère la satisfaction du désir. Comme l'évoque le texte de Kant, « à l'école, ils s'habituent à demeurer tranquillement assis
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