Puis Juger Ma Culture
Mémoire : Puis Juger Ma Culture. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar pachapachapacha • 9 Janvier 2013 • 1 141 Mots (5 Pages) • 1 083 Vues
Quand, lors d’une rencontre internationale, je me présente comme français, européen, j’assume mon
identité culturelle . Mais suis-je pour autant obligé d’être le porte- drapeau d’un modèle de vie, de valeurs
et de comportements ? Est-ce à dire que je peux m’éloigner de mon éducation, remettre en question ma
civilisation, douter de la société où j’ai grandi, de son histoire ? Moi en tant que personne singulière, suis-je
autorisé à évaluer les normes dans lesquelles j’ai été socialisé, en ai-je le droit et suis-je compétent pour le
faire, ou bien, mon point de vue est-il disqualifié car inévitablement faussé par mon appartenance au
système qu’il s’agit de juger. Nous nous interrogerons sur l’idée qu’on se fait de la culture et de sa propre
culture ; nous montrerons que selon la définition de l’acte de juger, simple opinion, effort de connaissance
ou jugement de valeur motivé, les hypothèses sont bien différentes. Ainsi après avoir exposé les opinions
les moins réfléchies, nous dépasserons leur inévitable conflit pour analyser l’hypothèse d’une défense et
illustration de la culture d’origine, puis nous nous nous demanderons dans quelle mesure et jusqu’où il est
souhaitable de relativiser tout ce qui nous a été transmis par notre éducation.
Nous vivons dans des sociétés où se côtoient des modes de vie différents ; chacun est donc tenté de
défendre « sa »culture contre celle des autres. Sa manière de s’habiller, de manger, de se marier, de prier
ou non une divinité. Si l’on en croit la simple opinion, juger signifierait critiquer ou dénigrer. Il paraît alors
impossible d’attaquer sa propre culture, c’est-à-dire ce qui nous a été transmis par nos parents, notre
tradition, notre éducation.
La conséquence de ce conformisme si »naturel »est un certain chauvinisme : les moeurs qui « ne sont pas
de chez nous sont mauvaises, barbares, inférieures de toute façon ? Ces gens-là ne savent pas vivre
« comme il faut » ; les étrangers manquent du savoir-vivre commun à ceux qui ont été élevés selon les
mêmes règles de vie.
Mais une autre conséquence de ce jugement si peu réfléchi qu’il ressemble à un préjugé, c’est de susciter
en réaction, une sorte de révolte, de dégoût de soi qui pousse, souvent les plus jeunes, à se rebeller contre
une éducation vécue comme un carcan. Le refus d’être conditionné par une culture arc boutée à ses
traditions peut conduire à partir « sur la route » à la rencontre d’autres cultures lointaines et exotiques qui
font rêver.
Ces positions ont le défaut d’exprimer un jugement dépourvu de justification. La raison en est le manque de
discernement, par manque de connaissance objective, manque de recul et de sens critique ; manque de
culture humaniste et scientifique, preuve d’ignorance.
Il convient alors de redéfinir l’idée de culture. C’est d’abord la civilisation qui arrache l’homme à
l’animalité en lui faisant acquérir la maîtrise de soi par des règles morales, des techniques de plus en plus
sophistiquées pour améliorer son bien-être jusqu’à avoir le goût du luxe, des savoirs théoriques très
complexes qui demandent de longues années d’études pour comprendre le monde et l’univers. Bref, la
culture est ce qui élève l’humanité vers les Lumières de la raison et l’éloigne de l’obscure ignorance des
barbares. Telle était bien la conception des philosophes européens de l’âge classique jusqu’au XXème siècle.
Mais la culture renvoie aussi au processus personnel d’acquisition de toutes ces connaissances.
Cette éducation forme l’esprit, donc développe le jugement ou le bon usage de la raison. L’homme cultivé
ou « l’honnête homme » est donc capable de porter un jugement de valeur éclairé par ses connaissances
sur sa propre culture : celle des sociétés « avancées », porteuses de valeurs universelles. C’est la conviction
de
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