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Pouvons-nous simplement résister à la liberté et à l'obéissance

Commentaire de texte : Pouvons-nous simplement résister à la liberté et à l'obéissance. Recherche parmi 300 000+ dissertations

Par   •  28 Mars 2015  •  Commentaire de texte  •  1 087 Mots (5 Pages)  •  820 Vues

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D'ordinaire, nous nous sentons libre lorsque personne ne nous commande. Si nous devons obéir, nous avons le sentiment de ne plus agir à notre guise, de ne plus être vraimetn libre. Ces idées paraissent évidentes. Peut-on pourtant les accepter sans examen? Peut-on simplement opposer liberté et obéissance? Obéir, est-ce réellement et nécessairement renoncer à être libre?

Avant de répondre à cette question, pour mieux la comprendre, il faut en étudier les concepts principaux. Qu'est-ce qu'obéir? C'est essentiellement se soumettre à quelqu'un ou quelque chose: faire ce que demande un supérieur, se conformer à une règle morale, à un commandement religieux, à une loi juridico-politique. Ce n'est pas exactement être soumis à une force supérieure ou à une loi naturelle qui contraint: l'obéissance suppose la capacité de désobéir et on ne « désobéit » pas à une loi naturelle ocmme par exemple la loi de la pesanteur. L'expression « être libre » peut être analysée sur deux plans. En effet, est libre sur le plan moral ou politique cekui qui a le droit de faire ceci ou cela. Mais sur le plan de ce qu'on pourrait nommer la liberté naturelle, je suis libre dans la mesure où je suis l'auteur de mes actes, le véritable responsable de ma conduite, que celle-ci soit conforme ou non à ce que j'ai le droit de faire. C'est par conséquent sur ces deux plans qu'il convient d'examiner si l'obéissance implique ou non un renoncement à sa liberté, en précisant la signification que peut prendre ce mot de renoncement.

(première partie) A première vue, obéir, c'est en effet renoncer à être libre, c'est-à-dire abandonner volontairement sa liberté naturelle. Celui qui se soumet à la volonté d'un autre, en effet, a choisi de lui remettre son pouvoir de décision. On pourrait dire qu'il a choisi de ne plus choisir, décidé de ne plus décider, qu'il s'est libéré de sa liberté. Mais à la réflexion, cette renonciation volontaire décharge-t-elle vraiment le sujet de sa liberté? On sait qu'il ne suffit pas, pour excuser ou justifier sa conduite, de dire qu'on a fait qu'obéir aux ordres reçus. Dans cette perspectives, Jean Paul Sartre dénonce la « mauvaise foi » par laquelle nous cherchons à fuir nos responsabilités. Nous voudrions nous dissimuler à nous-mêmes notre responsabilité radicale par une sorte de mensonge qui fait que nous nous pensons comme une chose, déterminée par des causes extérieures, alors que nous existons comme conscience libre, que nous sommes « condamnés à être libre », condamnés à choisir. Une conscience libre qui renoncerait réellement à sa liberté est tout à fait inconcevable et contradictoire. Elle affirmerait sa liberté dans l'acte même par laquelle elle prétendait s'en défaire. En ce sens, l'obéissance ou la désobéissance sont toujours les décisions d'une conscience qui ne peut pas ne pas choisir et découvre, dans l'angoisse, qu'elle n'a pas la liberté de fuir sa liberté. Le problème n'est plus le même si l'on exerce sur ma volonté une contrainte telle que je n'aie plsu le pouvoir de choisir. Mais où s'arrête ce pouvoir? Où commence la contrainte qui prive le sujet de liberté? Sans examiner toutes les difficultés que soulèvent ces questions, on peut rappeler que des hommes, lorsqu'ils jugent inacceptable ce qu'on prétend leur imposer, vont jusqu'à risquer leur vie (grèves de la faim par exemple). De tels exemples donnent au moins à penser que lorsqu'on obéit, on a pu choisir de ne

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