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Nature Et Culture

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Par   •  18 Juin 2014  •  2 329 Mots (10 Pages)  •  1 195 Vues

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NATURE ET CULTURE

INTRODUCTION

L’homme est un être qui appartient à la nature et qui a une nature animale ; mais, contrairement aux autres animaux, il transforme la nature, en lui comme hors de lui, par le double processus de l’éducation et du travail. C’est, de ce double processus, qu’émerge un nouvel ordre : le monde humain de la culture.

Problématique :

Peut-on parler, à propos de l’homme, d’une nature spécifique qui serait la nature humaine ?

Par où passe la démarcation entre animalité et humanité ?

La culture est-elle une dénaturation de l’homme ou un perfectionnement ?

 

I) L’AMBIGUITE DE L’EXPRESSION « LA NATURE HUMAINE »

  A/ Définitions des mots « culture » et « nature »

Précisons les différents sens que le mot « culture » peut revêtir dans la langue française.

La culture c’est d’abord l’agriculture, c’est à dire la mise en valeur de la Nature. C’est aussi et surtout la mise en valeur de l’esprit par l’éducation qui élève un être humain au-dessus de sa condition naturelle.

Son sens fondamental est : tout ce que l’homme ajoute à la nature en la transformant et qui fait l’objet d’une transmission à l’intérieur d’un groupe social donné, notamment par l’éducation.

De ce sens fondamental découle les trois sens suivants :

La Culture, c’est l’état de civilisation par opposition à l’état sauvage ou à la barbarie et plus précisément c’est l’ensemble des phénomènes sociaux communs à une grande société ou à un groupes de sociétés : religion, morale, art, science, technique. On parle ainsi de la civilisation chinoise ou de la civilisation gréco-romaine ou encore de la civilisation occidentale etc ...

Une culture, c’est l’ensemble des modes de vie et de pensée d’une société ou d’un groupe d’hommes.

La culture, c’est l‘ensemble des connaissances acquises (arts, sciences, lettres,… ) qui permettent de développer le goût, le jugement, le sens critique. L’homme cultivé c’est l’homme qui se distingue, par sa culture, d’un être qui, abandonné à sa condition naturelle, est inculte, illettré, ignorant.

Précisons aussi le sens du mot « nature » qui nous a servi de point de départ :

Le latin « natura » a donné notre mot français « nature ». Ce mot latin est forgé à partir du verbe nasci qui signifie « croître, naître, pousser ; faire croître, faire naître, faire pousser ». La première idée évoquée par ce mot c’est donc l’idée de vie c’est-à-dire ce qui produit, porte et maintient dans l’existence les choses et les êtres.

De ce sens fondamental dérive les deux sens principaux du mot nature :

La Nature désigne ce qui entoure l’homme sans porter la trace de son activité. Ce sont les plantes, les animaux, la terre et le soleil, le vent, la mer et la forêt.

La nature d’une chose, c‘est l‘être profond d‘une chose, par delà son apparence particulière, constitué par des caractères qui persistent au milieu des modifications accidentelles. Par exemple : la nature d’une montre ou son « essence » est de donner l’heure ; mais, il est accidentel qu’elle soit ronde ou carré, en or ou en argent etc …

Quant à la nature humaine, il s’agit de l’ensemble des caractéristiques propres à tous les hommes sans exception. Ce concept de nature est synonyme du terme philosophique  d’essence. Or, appliqué à l’homme, ce concept est loin d’être clair et ne fait pas l’unanimité chez les philosophes.

  B/ Il n’y a pas de nature humaine : la philosophie de SARTRE (1905-1980)

Dans une petite conférence qu’il intitule L’existentialisme est un humanisme, SARTRE, considère que l’idée de nature humaine est désormais, impensable et lui préfère l’idée de condition humaine. Apparemment, on pourrait penser qu’il s’agit là d’une querelle de mots sans importance: SARTRE préférant remplacer une expression vieillie par une autre qui le serait moins. Mais, c’est plus important que cela et, en tout cas, il faut bien comprendre la différence entre ces deux expressions.

Au début de sa conférence, SARTRE analyse l’être d’un stylo: objet fabriqué après avoir été pensé pour la fonction qu’il remplit. Il fait suivre son analyse d’une formule qui restera célèbre «  l’homme (contrairement au stylo) est le seul être dont «  l’existence précède l’essence ».

Un objet se définit par sa forme, sa fonction, la technique pour le produire, bref, par un concept (essence) qui existe avant que l’on produise cet objet (existence). Celui qui produit le stylo sait, avant de le produire, exactement ce que sera cet objet. Pour l’homme, c’est l’inverse : il existe d’abord, il vient au monde, il naît et c’est ensuite, par ses actes et ses choix, qu’il va se déterminer.

« On ne naît pas homme, on le devient » : ERASME (1469-1536)

On ne peut donc pas parler de « nature humaine ». D’abord parce que toutes les caractéristiques vraiment humaines (langage, raison, conscience de soi,…) ne sont pas innées, ensuite parce qu’il n’y a pas de définition universelle de ce que doit être un homme.

 

II) DE LA NATURE A LA CULTURE

 

A) L’inné et l’acquis.

L’homme n’est donc pas, par nature, humain, il le devient. L’enfant de l’homme, sauf accident, arrive toujours dans un milieu transformé par le travail de l’homme et pénétré de significations humaines. L’éduquer, c’est lui transmettre ce qui est nécessaire pour l’intégrer dans le monde où il va vivre.

On peut ainsi faire la distinction entre l’inné et l’acquis ou, entre ce que l’homme tient de la nature par hérédité biologique (par exemple son ADN) et ce qu’il tient de l’homme par héritage (traditions), c’est-à-dire, les manières de penser, de vivre et de sentir propre à un groupe social particulier.

 

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