La nature de la culture
Thèse : La nature de la culture. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar dissertation • 1 Novembre 2013 • Thèse • 4 117 Mots (17 Pages) • 1 084 Vues
Approcher la dimension
interculturelle
en ngociation internationale
acteurs du jeu introduisent dans celui-ci
toutes les particularités de la condition
humaine, notamment leur culture avec son
opacité, ses ambiguïtés et sa complexité.
Dans quelles circonstances la culture nationale
devient-elle une variable explicative du
processus ? Comment décrire et comprendre
son influence réelle ? Qu’en est-il
de la rencontre de deux cultures ? Quelles
sont les conséquences de cette alchimie
complexe ? Ce sont autant de questions sur
lesquelles il est indispensable de s’interroger
si l’on veut non seulement améliorer la
compréhension du phénomène mais également
gagner en efficacité dans la conduite
même des négociations.
I. – LA NATURE DE LA CULTURE
La culture, élément central dans la vie
sociale et dans les actions humaines est un
concept complexe, multiforme et fuyant.
L’une des définitions les plus ingénieuses et
pertinentes qui ait été proposées est celle
d’Edouard Herriot : « La culture, c’est ce
qui reste lorsque l’on a tout oublié ». Cette
définition apparemment paradoxale
exprime l’une des caractéristiques les plus
importantes de la culture, avant d’être un
contenu, elle est une manière de penser et
d’être. En outre, l’individu est relativement
peu conscient de cette réalité et de ses
effets.
La culture peut d’une façon plus précise
être définie comme « un ensemble de
significations, valeurs et croyances de
nature collective et dotées d’une certaine
durabilité qui caractérisent un groupe d’individus
sur une base nationale, ethnique ou
autre et orientent leurs conduites » (Faure
et Rubin, 1993). Ces croyances sont transmises
de générations en générations et
concernent les individus, leurs interactions,
les relations avec leur environnement
et leur compréhension du monde.
Triandis (1994) distingue la culture « subjective
» qui consiste en catégories,
normes, valeurs et rôle de la culture
« objective » qui comprend l’ensemble des
produits de l’activité humaine, qu’il
s’agisse d’une oeuvre d’art, d’une chaise
ou d’un avion. Les individus sont à la fois
conditionnés par la réalité et par la perception
qu’ils en ont. Ils agissent en fonction
de croyances et de valeurs fournies par
leur culture. Celle-ci offre un cadre général
de compréhension et son rôle est de
« répondre aux questions avant même
qu’elles ne soient posées » (Akoun, 1989).
La culture n’est pas une dimension statique
ni dans les sociétés humaines, ni dans les
négociations, notamment si ces dernières se
déploient dans la longue durée. Elle est de
nature dynamique et évolue dans le temps
en intégrant de nouvelles valeurs, en en
rejetant d’autres et en modifiant hiérarchie
et priorités.
Dans les négociations comme dans toutes
les actions humaines, la réflexion précède le
mouvement. Ici aussi les cultures génèrent
des approches cognitives très différentes.
Par exemple, les Japonais partent du
contexte tandis que les Américains s’engagent
immédiatement dans ce qui leur paraît
le plus important, c’est-à-dire l’interaction
elle-même. L’approche intellectuelle du
Chinois est de nature holiste et repose sur
l’évidence empirique (Chen, 1999), tandis
que le mode de pensée occidental est analytique
et se fonde sur une logique abstraite.
Ainsi la réflexion linéaire reposant sur la
mise en évidence de relations causales univoques
n’est pas un mode de raisonnement
universel.
188 Revue française de gestion
Dans une école de gestion, un enseignant
soumet le même problème à trois groupes
différents d’étudiants, français, allemands
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