Morale De Kant
Note de Recherches : Morale De Kant. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar dissertation • 31 Mars 2014 • 1 070 Mots (5 Pages) • 1 452 Vues
Morale de Kant
Il existe une loi morale, mais cette loi ne repose pas sur l'expérience. Or l'expérience est la matière de notre connaissance, avant elle il n'y a en nous que des formes, qui sont loin de l'esprit. La loi morale, dit Kant, devrait donc être toute formelle. Tout ce qui est matériel dans la connaissance est sans valeur morale, car cela vient de la seule expérience, et l'expérience est non pas immorale, il est vrai, mais amorale, c'est-à-dire étrangère à la morale.
Que savons-nous de cette loi? Qu'elle est une forme de l'esprit et qu'à ce titre elle doit être dans tous les esprits, être universelle. Comment donc reconnaîtra-t-on si une action doit être faite ou non? Toutes les fois que la maxime qui a guidé notre action peut être érigée en règle universelle de conduite, notre action est bonne; nous avons mal agi dans le cas contraire. Aussi Kant formule-t-il ainsi la loi morale: "Agis d'après une maxime telle que tu puisses toujours vouloir qu'elle soit une loi universelle" (Fondement de la métaphysique des moeurs). Kant applique cette formule à divers cas particuliers; faut-il voler, par exemple? Non; car nous ne pouvons vouloir que le vol soit une loi universelle, ce serait la destruction de la propriété. Il y a contradiction entre la proposition morale examinée et l'idée d'universalité: elle est donc mauvaise.
Mais comment cette loi agira-t-elle sur la volonté? Pourquoi faire des actions dont la règle puisse être érigée en loi universelle? Il y a à cela une seule raison, dit Kant, c'est que c'est une propriété de la loi morale de commander: nous devons sans discuter obéir à son autorité. Aussi Kant appelle-t-il la loi morale un impératif catégorique.
Un impératif est une formule qui commande, une maxime d'action. Kant distingue l'impératif hypothétique, qui s'affirme comme moyen d'une fin donnée "exemple: il faut être sobre, si l'on veut conserver la santé" et l'impératif catégorique, qui s'affirme inconditionnellement, qui a sa fin en lui-même. "Il y a, dit-il, un impératif qui ordonne une certaine conduite, sans avoir lui-même pour condition une autre fin, relativement à laquelle il ne soit qu'un moyen."
Aussi Kant estime-t-il que pour qu'une action soit morale, il ne suffit pas qu'elle soit conforme à la loi, il faut encore qu'elle soit faite uniquement par respect pour la loi. Ainsi, si vous rendez service à quelqu'un parce que vous l'aimez, l'action est conforme à la loi, mais n'a rien de moral, car elle n'est pas faite uniquement en vue de la loi. Supposez au contraire un homme n'ayant plus de bonheur à attendre ici-bas, et qui n'attente pas à ses jours par la seule raison que la loi le défend, voilà le type de l'action morale. La loi demande donc à être obéie pour elle-même. L'action cesse d'être morale dès que s'y mêle le plus petit calcul d'intérêt.
Devons-nous nous en tenir à cette doctrine? Mais d'abord il est manifestement impossible que l'homme agisse sans être intéressé à ses actions (mais prenons le mot intérêt dans son sens le plus large); une maxime d'action qui n'agirait pas sur l'homme par un mobile quelconque serait nécessairement inefficace. Kant a
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