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Livre VIII Platon La République

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Par   •  18 Mai 2015  •  2 923 Mots (12 Pages)  •  3 484 Vues

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Présentation de l'oeuvre de Platon : « La République, Livre VIII, 544d-550c » :

Remarque : Pour mener à bien ma présentation, j'ai relu entièrement le livre VIII de La République, et je me suis inspiré de la thèse de Patrick Juignet, docteur en philosophie. Spécialiste de la pensée Platonicienne, et directeur de programme au collège international de philosophie. Par ailleurs, j'ai également puisé dans mes cours d'Histoire ancienne de l'année dernière à la faculté d'Histoire de Rennes. Le maître de conférence d'alors, n'était autre que Jacques Oulhen, doyen de la faculté d'Histoire de Rennes. J'avais donc à ma disposition matière à présenter le livre VIII de La République de Platon

Si notre passage (544d-550c) du livre VIII de La République, tient précisément compte de l'analyse de Socrate sur la dégradation du gouvernement «des meilleurs», à savoir l'Aristocratie, vers le gouvernement de ceux qui recherchent la «valeur» ou les « honneurs » (la timocratie), nous ne saurions éluder la pensée développée par Platon dans le livre VIII. Fondamentale. En effet, il s'agit de prendre du recul et de présenter l'ensemble du livre VIII, si l'on veut comprendre le cadre général de la pensée de Platon, et par la même occasion l'extrait étudié en séminaire. Car Platon ne fait pas référence qu'à la timocratie, comme perversion ou «maladie» de sa « cité idéale », qu'il ne conçoit qu'au travers d'une forme de monarchie ou d'Aristocratie éclairée.

Dans l'extrait de notre séminaire, Platon, pour exposer son point de vue, fait intervenir dans un dialogue, Socrate et Glaucon. Ce dernier questionne Socrate, sur les formes de mauvais gouvernements ; Celui-ci accède à sa demande et remarque qu'existent en effet quatre types d’États décadents, par ordre de dégradation de l'organisation sociale et politique de la cité. Notre passage (544d-550c) ne traite que de la forme la plus légère de dégénérescence du pouvoir Aristocratique : La timocratie, ou timarchie. Viennent ensuite dans l'ordre, l'oligarchie, la démocratie et la tyrannie. Nous ne pouvons faire l'économie de ces autres formes de gouvernement si nous tâchons de saisir le degré de médiocrité de la timocratie au sens de Platon. Nous pouvons donc nous demander, en quoi le livre VIII de la République est représentatif de la vision de Platon sur les gouvernements possibles de la cité ? Dans un premier temps nous examinerons la conception des rapports entre l'homme et la société chez Platon. Puis, nous verrons que cette conception est selon Platon, nécessaire à la mise en œuvre de la cité idéale. Enfin, nous montrerons en quoi ,selon Platon, la décadence du pouvoir Aristocratique/monarchique est inéluctable, conduisant à des formes plus ou moins déliquescentes de cités.

Chez Platon, l’homme est divisé en un corps et une âme. L’âme a trois parties : La raison permettant le savoir et l’intelligence ; Le courage, permettant l’affrontement, la lutte. Enfin, l’appétit sensuel, dirigeant la nutrition, la reproduction, la conservation. Pour Platon, si tous les hommes ont une âme tripartite, il existe des inégalités dans la répartition de ces attributs : certains sont dominés par la recherche de la gloire, d’autres par leurs talents domestiques et, d’autres enfin par leurs capacités à raisonner justement.

Sa sociologie est calquée sur l’organisation sociale de l’antiquité. La population est divisée en deux classes bien distinctes : les esclaves et les hommes libres. Parmi ces derniers on trouve le peuple et les dirigeants. De ce fait, sa conception socio-politique se fonde sur une correspondance entre l’homme et la société. À la domination d’une partie de l’âme correspond une catégorie sociale. Si l’appétit sensuel est le plus fort, il forge un homme du peuple (paysans, artisan et commerçants qui excellent dans la vie domestique). L’âme dominée par la force et le courage formera les guerriers, chargés d’assurer la défense. Si la sagesse et le savoir sont aux commandes de l’âme , ces hommes philosophes seront appelés à former les dirigeants et les magistrats. La séparation des rôles est stricte : les philosophes doivent diriger la cité, les guerriers la défendre et le peuple la nourrir. Les esclaves ne comptent pas. Cela en dit déjà long sur la conception du pouvoir chez Platon. La société est naturellement hiérarchisée et le rapport dominant/dominé bien définit.

De cette conception des rapports humains dans l'organisation de la cité, est née l'idée de cité idéale, d'essence monarchique ou Aristocratique, chez Platon.

Dans la Cité idéale, qui est aristocratique, les dirigeants, nommés les « gardiens » sont responsables de la sécurité et de la gestion de la Cité. Ils sont répartis en deux catégories : les gardiens « auxiliaires » et les gardiens « parfaits » ou régents, les premiers, normalement les plus jeunes, étant responsables de la sécurité interne et externe (dont la police et l’armée) et les seconds, les sages, veillant sur la bonne marche et sur l’harmonie de la Cité. L’éducation est un monopole de l’État, et elle ne concerne que les enfants, fils et filles, des gardiens. Les gardiens sont obligés de se consacrer entièrement au service de l’État. Ils n’ont droit ni à des richesses matérielles (créatrices de jalousies et de conflits), ni à des distractions même légères (mettant la vertu en péril), ni à des ambitions privées. Ils ont tout en commun : le logement, les repas, les femmes, les enfants. À la tête de la Cité se trouve un « roi-philosophe » (dont Archytas de Tarente pouvait être un exemple), idée reprise dans La Politique, mais abandonnée dans Les Lois, où un « Conseil nocturne » reprend les fonctions de la plus haute autorité. La société idéale selon Platon est statique car le changement ne peut qu’engendrer le mal, la décadence (La République, 797d). De plus, la hiérarchie doit être stricte et fixe. Elle se justifie du rapport au savoir de chaque classe sociale. Le peuple est guidé par l’opinion (la doxa) et les illusions et ne peut donc décider rationnellement pour conduire les affaires de la Cité. Les guerriers recherchent la gloire, Platon leur reconnaît de la noblesse, mais une irrationalité car ils se fondent sur leur force physique essentiellement. Enfin, les philosophes sont dans un rapport intime avec le savoir, ils y consacrent toute leur activité. Il est donc logique, pour Platon, de leur confier les rênes de la Cité. Ainsi apparaît la notion de

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