L’idéal d’égalité
Dissertation : L’idéal d’égalité. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar dissertation • 13 Octobre 2013 • Dissertation • 2 320 Mots (10 Pages) • 680 Vues
Dissertation : l’Egalité est-elle un leurre ?
Deuxième terme de la devise de la République Française (« liberté, égalité, fraternité »), l’Egalité
est également affirmée comme idéal dans la Déclaration des Droits de l’Homme et du citoyen de
1789 : « Les hommes naissent et demeurent libres et égaux en droit ». La citoyenneté confère ainsi
aux individus les mêmes droits et les mêmes devoirs, quelle que soit leur situation de départ (à la
naissance) et leur groupe social d’appartenance. Mais il s’agit ici essentiellement de l’égalité au
sens politique et juridique.
L’idéal d’égalité se rencontre également dans d’autres domaines : égalité d’accès à l’enseignement,
au travail, égalité des chances face à la réussite scolaire ou dans le domaine social (favorisée par la
mobilité sociale), égalité hommes/femmes.
Il convient donc d’interroger tous ces aspects du concept d’égalité pour déterminer si l’égalité est
véritablement un leurre. L’égalité est-elle une illusion ? Est-ce un concept mis en avant afin de
tromper ou d’abuser les individus ou les groupes sociaux ? En tant qu’idéal, a-t-elle pour fonction
d’apaiser les conflits sociaux ou de masquer les dysfonctionnements des démocraties modernes ?
L’Egalité des citoyens face au droit et dans le domaine politique constitue pourtant un des principes
fondateurs des démocraties modernes et de l’Etat de droit. Peut-on alors affirmer qu’il s’agit d’un
idéal vain et d’un concept creux ?
L’idéal d’égalité – loin de n’être qu’une illusion – est le principe moteur sur lequel s’est appuyée la
construction historique des démocraties modernes. Mais la persistance des inégalités réelles au sein
des sociétés contemporaines le vident d’une partie de son sens. Pourtant l’idéal d’égalité reste au
coeur des politiques visant à corriger les dysfonctionnements des sociétés modernes.
Le processus historique de construction des sociétés modernes s’est appuyé sur l’idéal d’égalité de
manière constante, que ce soit dans le domaine politique, le champs social, ou pour promouvoir
l’égalité hommes/femmes.
L’Egalité politique est un des piliers de la démocratie. L’idéal démocratique repose sur la
participation de tous à l’exercice du pouvoir politique et à la vie politique. Il suppose l’abolition de
la distance entre gouvernants et gouvernés, chaque citoyen étant susceptible de faire partie des
décideurs en se faisant élire comme représentant du peuple lors des élections.
La citoyenneté confère à tous les citoyens les mêmes droits (liberté d’expression, d’opinion, droit de
propriété…) et les mêmes devoirs (participer à l’impôt en fonction de ses capacités, siéger à la Cour
d’Assises, effectuer son service militaire ou civique, respecter les lois) quelle que soit leur situation
personnelle. Cette affirmation contraste avec la situation de l’Ancien Régime en France caractérisée
par l’existence de privilèges (vis-à-vis du paiement de l’impôt ou des lois), ou par la situation des
minorités dans les régimes totalitaires ou autoritaires (les droits civiques les plus élémentaires leur
sont refusés).
L’Egalité politique s’est renforcée au cours du processus d’évolution des démocraties depuis le
XIXe siècle. La citoyenneté politique était réservée au départ aux seuls individus auxquels étaient
reconnus une « compétence politique » (capacité à s’intéresser à la vie publique, à discerner les
enjeux politiques et à prendre des décisions conformes à l’intérêt collectif). Déniée au départ à
certaines catégories de la population (classes populaires ne disposant d’aucun patrimoine, esclaves,
femmes), elle a été peu à peu étendue à l’ensemble de la population avec l’instauration du suffrage
universel (en 1848 en ce qui concerne la France) et le droit de vote consenti aux femmes (en 1944).
L’égalité en tant qu’idéal a également investi le champs social, grâce au rôle de l’école et de l’Etat-
Providence.
Les lois de Jules Ferry dans les années 1880, ont mis en place en France un enseignement public
obligatoire et gratuit pour tous. Elles traduisent une volonté d’unifier le pays à travers l’Ecole audelà
des différences linguistiques, religieuses ou régionales. L’objectif était également de
transmettre les valeurs républicaines dans toutes les couches de la société, dont bien sûr l’idéal
d’égalité. Ces lois ont permis un accès beaucoup plus égalitaire à l’enseignement en le rendant
obligatoire et gratuit : les enfants issus des classes populaires ont ainsi pu échapper au travail
précoce aux champs ou à l’usine. Elles ont favorisé la mobilité sociale en permettant à certains
enfants d’échapper à leur condition. S’affirme aussi à cette époque la notion de « méritocratie » à la
française. La réussite à l’école est possible pour
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