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Les travaux de Tephane Haber sur l'école de Francfort

Commentaire de texte : Les travaux de Tephane Haber sur l'école de Francfort. Recherche parmi 300 000+ dissertations

Par   •  1 Mars 2015  •  Commentaire de texte  •  616 Mots (3 Pages)  •  691 Vues

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téphane Haber, ancien élève de l’ENS Fontenay-Saint Cloud, est aujourd’hui Professeur à l’Université Paris-Ouest-Nanterre-La Défense. Spécialiste de la philosophie allemande, de Kant à Honneth, ses ouvrages sur l’École de Francfort, plus particulièrement sur Jürgen Habermas [1], sont remarqués pour leur clarté, leur caractère synthétique et leur précision. L’homme dépossédé : une tradition critique, de Marx à Honneth témoigne parfaitement de ces qualités. Dans cet ouvrage, la reprise de textes fondamentaux de la philosophie sociale allemande, de Hegel à Habermas, vise tout d’abord à mettre en évidence l’actualité du concept d’aliénation, promu par Marx dans ses Manuscrits de 1844. C’est bien autour de l’œuvre de Marx que l’auteur, Stéphane Haber, situe les fondements même d’une pensée de l’Entfremdung, à travers cette question essentielle : « Quels effets de connaissance historique peut-on attendre de la décision consistant à désigner les Manuscrits de 1844, comme l’œuvre-pivot de la philosophie sociale contemporaine et à reconnaître dans la notion d’aliénation que Marx promut afin d’engager une première critique du capitalisme un élément absolument essentiel, voire constitutif dans ce domaine de la réflexion philosophique ? » [2]. Ce moment d’élaboration conceptuelle de l’Entfremdung représente la condition d’une critique du capitalisme. Stéphane Haber y consacre donc les pages centrales de L’homme dépossédé et construit son ouvrage autour de ce moment où le concept d’aliénation devient indissociable d’une critique du capitalisme (chapitres 2 et 3). En amont, dans un premier chapitre, il s’agit de reprendre le concept d’aliénation tel qu’il apparaît chez Hegel, dans la Phénoménologie de l’esprit. En aval, dans les chapitres 4 à 6, le devenir du concept, au sein de la Kulturkritik de Heidegger et Lukacs, puis dans la critique du procéduralisme de Jürgen Habermas ainsi que dans la problématique de la reconnaissance d’Axel Honneth, conduit à en comprendre l’actualisation.

A) La construction d’une pensée de l’Entfremdung

Dans la Phénoménologie de l’esprit, les usages d’Entfremdung ne sont spécifiques que dans le contexte de la section B du chapitre 6. En un premier sens, on distingue l’aliénation de l’extériorisation ou de l’expression : elle induit la soumission à des vicissitudes qui impliquent une sortie hors de soi-même (chapitre 1, p. 47). En un deuxième sens, l’aliénation apparaît lorsque des formes sociales font subir aux agents historiques, à leurs actions et à leurs conséquences, un destin particulier qui consiste à échapper à leur initiateur (chapitre 1, p. 53). Ainsi, dans la Phénoménologie de l’esprit, la notion d’aliénation permet déjà de décrire les pathologies que développent les sociétés modernes au regard de leur rationalisation. Hegel y offre une tentative reprise par Marx qui en effectue lui le tremplin d’un modèle praxéologique.

Les Manuscrits de 1844 de Marx s’inscrivent profondément dans une pensée de la nature, un naturalisme, une philosophie du corps humain, susceptible de pâtir, subir et souffrir (chapitre 2, p. 74). Le naturalisme y est alors indissociable d’une pensée de l’aliénation sociale. La nature se révèle dans l’expérience vécue, subjective, celle

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