Le rôle des mathématiques dans la compréhension et l'explication de la nature et de l'univers

Aristote disait des mathématiques que leur noblesse est de ne servir à rien, et pourtant, elle semble avoir une emprise réelle sur la nature. Les sciences expérimentales dont l’objet d’étude est précisément la nature en ont un impérieux et constant besoin. Il faut dire que les maths donnent d’abord un langage aux autres sciences, langage remarquable par son exactitude, sa rigueur, sa simplicité, sa transparence, sa maniabilité (manoeuvrabilité) ainsi que son univocité. En effet, en conquérant l’espace et le temps, les maths ont conquis le réel. Cette conquête a d’abord commencée historiquement par la mécanique, puis la physique. La deuxième étape décisive fut celle de l’astronomie. Dans la période moderne, ce fut le triomphe des maths dans la quasi-totalité des sciences physiques par plus de précision. De nos jours, la domination des maths s’illustre par la maîtrise du domaine électronique, ensuite par l’invasion des sciences humaines, démographiques, l’économie, la psychologie, la géographie humaine et non physique, et surtout la biologie par les travaux de Mendel sur l’hérédité. A tout prendre, on peut dire que les maths sont devenues un outil de pénétration du réel. On peut en outre dire que la mathématisation des sciences a pour but de dominer l’univers. Pour les pythagoriciens, l’univers lui-même n’est qu’une réalité mathématique, c’est ce qui justifie l’introduction des mathématiques dans toutes les disciplines scientifiques dont la fin ultime est la maîtrise du réel, de l’univers, donc du monde, d’où la vielle idée de Pythagore : « les nombre gouverne le monde ». C’est dans la même optique que Galilée a pu écrire que « la nature est écrite en langage mathématique ». Pour les pythagoriciens en effet, c’est celui qui sait manier les chiffres qui doit dominer parce que l’injustice financière, politique, sociale et culturelle n’est que la résultante de l’injustice mathématique. L’injustice découle alors de l’incapacité à manier les nombres. Ainsi, pour Pythagore, il n’y a pas de distinction entre les êtres mathématiques (point, droite, fonction) et les êtres réels. Les maths en définitive, en dépit de leur caractère abstrait se rapporte au réel et jouent à cet effet un rôle prépondérant dans la compréhension et l’explication de la nature, de l’univers, d’où leur importance dans la vie de l’homme.

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