Le philosophe des Lumières Voltaire
Compte Rendu : Le philosophe des Lumières Voltaire. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar sebastie03 • 26 Septembre 2014 • 718 Mots (3 Pages) • 5 483 Vues
le philosophe des Lumières Voltaire a souvent pris sa plume comme on brandit une épée. « J’écris pour agir » a dit cet avocat de la famille Calas. Le rôle d'un écrivain est-il de défendre des valeurs auxquelles il tient ? Un écrivain doit-il s’engager à l’instar d’un homme politique ou bien, à l’autre extrémité des attitudes possibles face au monde et aux hommes, doit-il se retirer dans sa tour d’ivoire ? Dans un premier temps, nous verrons qu’effectivement le rôle d'un écrivain peut être de défendre des valeurs auxquelles il tient. Ensuite, nous prouverons que les motivations de l’écriture peuvent être autres, multiples et variées. Enfin, nous relativiserons l’opposition par trop caricaturale entre « écrire pour agir » et « écrire sans agir ».
Descendre dans l’arène pour se battre, pour agir, pour défendre des valeurs : tout un pan de la littérature se reconnaîtrait dans la citation de Voltaire « J’écris pour agir ».
Tout d’abord, l’écrivain « écrit (ou doit écrire) pour agir » parce ce que la figure prestigieuse de l’écrivain lui impose des devoirs vis-à-vis de ses contemporains et pour la défense des valeurs supérieures, universelles. Zola, à qui le succès de la fresque romanesque naturaliste des Rougon-Macquart conférait une autorité littéraire et intellectuelle, se devait d’agir pour défendre Dreyfus : il a « agi » en écrivant et publiant l’article « J’accuse ». Ronsard, le « prince des poètes », a l’oreille de la régente Catherine de Médicis : il lui adresse alors le Discours des misères de ce temps (1562) ; prenant position du côté des catholiques dans les guerres qui les opposent aux protestants, il agit, à l’aide d’alexandrins pathétiques et polémiques, en faveur d’un retour à l’ordre.
Ensuite, l’écrivain « écrit (ou doit écrire) pour agir » parce que la littérature est une « arme de combat » d’une puissance irremplaçable et celui qui possède l’art d’écrire doit en faire profiter l’humanité. La littérature des lumières offre sans doute le plus puissant exemple d’une diversité de formes littéraires mises à contribution pour mener une multitude combats contre tout ce qui porte atteinte à ce qui deviendra la devise républicaine : liberté, égalité, fraternité.
La littérature engagée traverse d’ailleurs toute l’histoire littéraire et l’action spécifique des textes littéraires a largement contribué aux débats et aux progrès de l’humanité. Le théâtre engagé de Sartre, Camus ou Ionesco convoque sur la scène de grandes questions qui ont agité le XXe siècle. Par exemple, dans Les Justes, Camus défend une valeur à laquelle il tient par-dessus tout : un terroriste politique, même s’il défend une cause juste, ne doit pas verser le sang d’un seul enfant innocent. Le théâtre, depuis l’Antiquité en passant par les revendications romantiques d’un Hugo, est une « tribune » irremplaçable. Rhinocéros d’Ionesco nous protège des dangers du nazisme bien mieux qu’un livre d’histoire, qu’un documentaire journalistique, qu’une loi. Le roman lui aussi se transforme souvent en « action » au sens voltairien du terme : Germinal de Zola agit contre la « tyrannie du capital » ; L’Etranger de Camus est un roman que l’on peut qualifier de « philosophique » et qui « agit » notamment contre la peine de mort.
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