Le Luxe Est Il nécessaire ?
Documents Gratuits : Le Luxe Est Il nécessaire ?. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar romano31 • 27 Août 2014 • 1 196 Mots (5 Pages) • 1 104 Vues
INTRO
Dans nos sociétés modernes, l'idéologie dominante et les impératifs économiques tendent à créer sans cesse de nouveaux besoins et à inciter chaque individu à accumuler des biens matériels.
On fait généralement une distinction entre les biens de consommation courante et ceux qui appartiennent à l'univers du luxe, auquel seulement quelques privilégiés ont accès.
Mais au delà du domaine de l'économie, le luxe est une notion complexe et ambiguë qui a évolué au fil du temps. Il importe d'en définir les contours, avant de se demander si le luxe est superflu et s'il s'oppose obligatoirement à ce qui est strictement nécessaire.
On peut donc essayer de donner une définition du luxe, à travers son étymologie, en envisageant la manière dont il était perçu, plutôt négativement, par les différents courants de pensée philosophiques et religieux qui se sont succédés depuis l'antiquité. On pourra ensuite l'appréhender d'un point de vue économique et sociologique, sous l'angle des richesses qu'il génère dans le monde actuel.
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DEVELOPPEMENT
Comment définir le luxe sans faire référence à son étymologie, qui est elle-même porteuse d’ambiguïté. En effet le mot vient du latin lux, lucis qui signifie lumière, et par extension éclat, élégance ; mais il est issu également des mots latins, luxus, qui désigne ce qui est « de travers » (qui a donné luxation), et luxuria, l'abondance, l'excès comme dans les mots luxure ou luxuriant. Le luxe balance donc entre ces deux pôles du beau, du raffiné et de l'excès, du clinquant.
Dans l'antiquité, les philosophes grecs et latins ont pour la plupart condamné le luxe qu'ils assimilaient à l’accumulation stérile de biens superflus.
Des doctrines comme le stoïcisme ou l'épicurisme préconisaient le dénuement et la pratique d'un certain renoncement aux biens matériels pour pouvoir accéder au bonheur et à la tranquillité de l'âme. Il fallait vaincre le désir d'honneurs et de richesses pour connaître l'ataraxie, l'absence de troubles et de douleurs. L'empereur romain Marc-Aurèle voyait dans le stoïcisme un moyen de lutter contre la dégradation des mœurs.
Selon les Épicuriens, le bonheur terrestre est possible mais l'excès est un mal ; il faut vivre dans la simplicité et la tempérance, en modérant ses désirs et ses plaisirs.
Ces anciennes doctrines ont également été reprises par le christianisme : elles ont servi de bases à la discipline des moines par le rejet des biens matériels au profit d'une vie spirituelle pure. Durant tout le moyen âge, la chrétienté n'a fait que parachever le discrédit du luxe en méprisant la richesse et en valorisant la pauvreté.
Même au siècle des Lumières, Jean-Jacques Rousseau condamne le luxe qu'il assimile à un facteur de décadence des mœurs. Dans le mythe du bon sauvage, la nature a fait l'homme bon et heureux mais la société le pervertit et le rend misérable. C'est la recherche du luxe, de la propriété et du pouvoir qui jette l'homme en dehors d'un paradis possible auprès de la nature. Le luxe et les besoins irréels qu'il engendre sont pour Rousseau la cause principale de la corruption de l'âme et de la dénaturation de la société. L'homme est prêt à recourir à la violence pour protéger ses biens accumulés.
Mais le luxe a aussi ses adeptes et ses défenseurs. Il existe depuis l'aube des civilisations et on peut même dire qu'il est inhérent à la nature humaine. Aujourd’hui on en perçoit les bienfaits au travers de l'économie et d'une constante recherche de bien-être.
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Les plus anciennes traces de présence humaine témoignent d'un goût pour le luxe. Même dans les sociétés les plus primitives, les vêtements deviennent des parures qu'on accompagne de bijoux. L'habitat même rudimentaire est orné de
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