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Le Langage

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Par   •  16 Décembre 2012  •  3 535 Mots (15 Pages)  •  912 Vues

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Les mots permettent-ils de se comprendre ?

Publié le 30 mars 2011 par cafes-philo

Restitution du débat. Café-philo de Chevilly-Larue

22 avril 2009

Courbet. Bonjour Monsieur Courbet. 1854. Musée Fabre. Montpellier.

Animateurs : Guy Louis Pannetier, Danielle Vautrin.

Avec le concours des poètes : Florence Desvergnes et Jean Bernard Tandaravayen.

Introduction : France Laruelle

Modérateur : André Deluchat

Introduction : Les mots sont des moyens de communication parmi d’autres comme les gestes, l’expression, le regard, le sourire… Le moyen le plus utilisé, la parole, est propre à un groupe : ethnique, social, professionnel. Elle a la place la plus importante dans la communication avec les mots vecteurs de notre pensée. Elle est un outil à double tranchant, et les mots ayant leur poids, il nous faut mesurer l’importance du choix des mots que nous utilisons pour nous faire comprendre. Sur une même phrase un auditoire va percevoir, interpréter, différemment. Celui qui parle a les cartes en mains et peut être tenté d’orienter la perception, la pensée de l’auditeur dans un sens précis. Par leur puissance, leur pouvoir, les mots font partie d’un ensemble de fonctionnalités, de la parole, de la sémantique, de la linguistique. Pour organiser nos réflexions, notre débat, on pourrait traiter le sujet en trois chapitres qui seraient : Le langage – Les mots – La sémantique.

Débat : G Pour que les mots nous servent à nous comprendre, à communiquer, il faut qu’on mette les mêmes valeurs dans les mots, qu’on ait la même culture, les mêmes conventions…

G La pensée précède le mot ; en eux-mêmes ont-ils un pouvoir ? Pourrait-on produire un évènement avec le mot seul ? Parfois les mots ne sont pas le plus important, c’est le ton qui importe. Des acteurs ont fait du « Gromlo », c’est-à-dire que de temps à autre ils mettent un mot compréhensible : table, bicyclette…et le public croit comprendre…

G Un homme dit avec un ton très doux à son chien « tu es un idiot », et le chien remue de la queue. S’il lui dit en criant « je t’aime » le chien se sauve…

G Plus le langage s’enrichit plus il nous paraîtrait difficile d’être précis. Être précis c’est avoir le souci d’être compris par tous, « on ne parle pas qu’à son chapeau »! Se faire comprendre est une forme de respect des autres. Schopenhauer qui pour diverses raisons n’aimait pas beaucoup Hegel disait en parlant de ses cours, « il enfile des concepts, comme d’autres enfilent des perles » ; ainsi on peut rencontrer des personnes qui alignent des mots comme une musique pour eux-mêmes, ce qu’illustre Molière : Philinthe dans le Misanthrope dit :« – c’est un parleur étrange, et qui trouve toujours, l’art de ne rien dire avec des grands discours ». Je n’ai le sentiment d’avoir compris que si je suis en mesure d’expliquer clairement ce que j’ai compris, et que ceux qui écoutent sont à même, à leur tour, d’expliquer et de faire comprendre. Le langage est exigeant.

GGGG Discussion générale : – Il y a des mots qui tuent – Il y a des mots qui créent des maux – On guérit aussi des maux avec les mots – Les mots qui font le plus mal sont ceux qu’on ne peut pas dire – Ils peuvent être assassins pour les autres et exutoires pour soi…

G Il y a ce que je dis, le sens donné, et ce qui compte le plus c’est ce qui va être perçu. La construction autour des mots est souvent plus importante que les mots en eux-mêmes, et dans le propos le fil conducteur est essentiel pour faire aller là où l’on veut aboutir, y amener le récepteur. Je peux en cours de discours changer d’objectif, mais si le public n’est pas dans le même contexte ce peut être un flop…

G Ceux qui ont l’habitude du discours peuvent utiliser la méthode répétitive qui consiste, au début du discours à « dire ce que l’on va dire » puis développer son propos et « dire ce qu’on veut dire » puis en conclusion rappeler « ce que l’on a dit »

G Celui qui s’exprime peut avoir le pouvoir des mots, et parfois en utiliser au détriment des autres ; c’est la casuistique : « La casuistique chez les Jésuites comprend la « reservatio mentalis » qui consiste, lors de la rédaction de traités publics, à utiliser des expressions permettant, si on le désire, une interprétation à son profit… »Kant. Vers la paix perpétuelle. 1795. Le mot, le propos qu’on entend est alors celui que l’on veut entendre, qu’on prend pour argent comptant… jusqu’au jour des non-ditsdésillusions…

G « Se comprendre », renvoie aux mots non-dits, aux maux sans mots, des problèmes d’enfance qu’on a en soi…, il faut de l’écoute pour faire sortir ces mots…

G On a tous son sac de mots sur le dos…

G « L’ enfant sauvage », sans communication va stagner dans son développement, les mots sont essentiels à la construction de l’individu, à sa croissance… et aussi à l’évolution de la civilisation.….

G L’absence de mots a été expérimentée, sur des bébés, des enfants à qui il était interdit d’adresser la parole. On imaginait qu’ils allaient spontanément créer un langage pour communiquer…Ils sont tous morts.

G « Les mots permettent-ils

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