La liberté de la presse
Étude de cas : La liberté de la presse. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Lilie61 • 2 Janvier 2023 • Étude de cas • 3 405 Mots (14 Pages) • 318 Vues
La liberté de la presse
La presse est un moyen de communication. Elle fait donc partie des médias. C’est un moyen de transmission de l’information. On distingue deux types de presse : la presse écrite (journaux, magazines…) et la presse audio-visuelle (radio, télévision, internet…). Parmi toutes les publications, on distingue plusieurs catégories suivant la fréquence de parution (quotidien, hebdomadaire, mensuel…), le contenu (général ou spécialisé), le thème (culturel, scientifique, économique…), le public visé (enfants ou adultes)... On dénombre ainsi environ 4700 journaux en France. La liberté de la presse, c’est le droit de regarder, écouter ou lire les informations que l’on veut. C’est le fondement de toute démocratie car elle permet aux citoyens d’avoir toutes les informations nécessaires pour se forger son opinion librement. Dans une démocratie, les journaux éclairent les lecteurs et suscitent les débats d’idées entre citoyens ce qui est une contre pouvoir essentiel.
Mais quelles ont été les étapes de la conquête de cette liberté ? La presse peut-elle tout écrire, tout dire et tout montrer ou obéit-elle à certaines règles ? Enfin, est-ce que cette liberté connaît des entraves ? C’est ce que nous allons essayer d’expliquer.
- Les étapes de la conquête de la liberté de la presse:
Avec l’invention de l’imprimerie vers 1450, des informations sont diffusées en librairie ou clandestinement sous forme de feuilles volantes. Mais avant cela, des feuillets manuscrits étaient déjà distribués. Toutefois, ces journaux suscitent la méfiance du pouvoir politique qui veut donc les contrôler. C’est pourquoi il faudra de longues luttes pour que finalement la presse devienne libre en France.
Les informations et les idées qui circulent dans les journaux inquiètent le pouvoir car elles contribuent au développement d’opinions particulières et collectives qui risquent d’inciter le peuple à contester, à se révolter. C’est pourquoi, l’Etat a voulu réprimer tout ce qui n’était pas conforme à la pensée officielle.
En France, le premier journal qui peut mériter cette appellation par sa forme, son contenu et la régularité de sa parution est la « Gazette » de Théophraste Renaudot, médecin du roi, qui paraît en 1631. Mais il est étroitement contrôlé par le cardinal de Richelieu. Par la suite, les monarques créeront d’autres journaux qui leurs seront dévoués et les publications non autorisées seront souvent obligées de s’installer à l’étranger pour fuir la répression. Toutefois cette censure sera de plus en plus dénoncée et notamment par Beaumarchais, dans « Le mariage de Figaro ». Pour cette raison, Louis XVI le fera emprisonner un certain temps à la Bastille.
Mais avec la révolution française en 1789, la monarchie et le pouvoir de droit divin sont remplacés par la démocratie et le droit du peuple. Et comme il ne peut y avoir de liberté sans liberté de la presse, une des premières décisions qui sera prise sera d’affirmer ce grand principe dans l’article 11 de la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen. [pic 1]
Suite à cela, des centaines de titres vont paraître grâce à cette liberté. Mais cela ne va pas durer longtemps à cause de la période de la Terreur, de 1792 à 1794, où aucun journal d’opposition ne sera toléré. Napoléon, lui aussi, empêchera la presse libre. Après la Restauration, il en sera de même avec les régimes politiques qui se succèderont.
Mais entre 1815 et 1848, 18 lois et ordonnances générales sur ce sujet vont se succéder. Et c’est finalement après le second Empire et la défaite de 1870 que le retour à la République permettra l’adoption, le 29 juillet 1881, d’une loi qui consacre définitivement la liberté de publication. Cette loi annule l’obligation d’obtenir une autorisation préalable et de payer. Ainsi, il devient plus simple et moins coûteux de publier un journal. Ceci entraîne donc l’émergence de nombreuses nouvelles publications.
Lorsque de nouveaux médias apparaîtront comme la radio, en 1930, et la télévision, en 1950, ils seront malgré tout sous le contrôle de l’Etat soit disant pour des prétextes techniques. Ce n’est finalement qu’en 1981 que les ondes seront réellement libres.
La liberté de la presse est aussi proclamée au niveau international par l’article 19 de la Déclaration universelle des droits de l’homme de 1948 qui énonce le principe de la liberté d’expression et d’opinion et indique qu’il est permis de recueillir et de diffuser l’information. Elle figure également dans le Pacte international relatif aux droits civils et politiques de 1966 ratifié par 156 pays, parmi lesquels les plus grands comme le Brésil, la Chine, l’Inde, le Japon, le Nigéria, la Russie et les Etats-Unis d’Amérique. Le droit à la liberté d’expression et de communication des informations et des idées est aussi affirmé par la Convention européenne de sauvegarde des droits de l’homme (article 10), adoptée en 1950 dans le cadre du Conseil de l’Europe.[pic 2]
Enfin, le 25 mai 2009, la Charte européenne pour la liberté de la presse est adoptée par des journalistes de 19 pays. Ils l’ont transmise à la Commission européenne pour qu’elle soit réellement appliquée dans toute l’Europe. Avec 10 articles, elle insiste sur le fait qu’il est nécessaire de protéger les journalistes face aux écoutes téléphoniques, surveillances et perquisitions des ordinateurs des rédactions. Cela est indispensable pour que les journalistes fassent leur métier en toute indépendance et pour qu’ils puissent recueillir et diffuser l’information correctement.
A une époque où il n’a jamais été aussi facile de diffuser et de lire des informations grâce aux nombreuses nouvelles technologies, il faut malgré tout faire le constat suivant : cette liberté tant proclamée est bien souvent bafouée. La réalité est qu’environ un tiers des habitants de la planète, parce qu’ils vivent dans des démocraties, en Europe occidentale, en Amérique du Nord, en Inde, au Japon, en Amérique latine notamment, ont réellement accès à cette liberté. Un autre tiers des habitants en est complètement privé et cela malgré le fait que pour certains, leurs dirigeants ont ratifié le Pacte international relatif aux droits civils et politiques. C’est le cas des gens vivant dans pays avec des régimes communistes comme la Chine, la Corée du Nord, le Vietnam ou Cuba, des dictatures militaires comme en Birmanie, des dictatures religieuses, comme en Iran ou des dictatures monarchiques comme en Arabie Saoudite. Enfin, pour le dernier tiers, la liberté est soumise à une répression plus ou moins grande. Des dispositions législatives et réglementaires, le contrôle des imprimeries, de la distribution, de la publicité, de l’importation du papier, et le recours à la violence viennent entraver la liberté de la presse.[pic 3]
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