L’Ecole en France: enseignement d’une élite ou enseignement de masse?
Commentaires Composés : L’Ecole en France: enseignement d’une élite ou enseignement de masse?. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar alexiaka • 30 Mars 2014 • 4 292 Mots (18 Pages) • 887 Vues
L’Ecole en France: enseignement d’une élite ou enseignement de masse?
I. Rappels théoriques
A/ La Philosophie de l'éducation
• Commençons tout d'abord par une définition des termes
L'éducation nationale ne s'est pas toujours désignée ainsi. Au XVIII ème puis au XIX ème, on préférait l'expression Instruction publique. Les verbes instruire et éduquer ne sont pas des synonymes.
Eduquer, c'est conduire (ducere, en latin). Par l'éducation que je te donne, je te conduis hors de toi même. Mais la découverte est "forcée", conduite de la main du maître. Quand j'éduque, je contrains.
Instruire, c'est au contraire privilégier l'intérieur, la construction de l'âme et de la personnalité de chacun (struere en latin construire). L'instruction vise à donner à chacun les moyens de se constituer de l'intérieur...On comprend que si l'éducation et l'instruction ne s'excluent pas nécessairement, la seconde est la condition nécessaire de la première....
• L'idéal intellectuel Humaniste
Dans le chapitre 21 de Gargantua, Rabelais établit une satire de la scolastique médièvale, c'est à dire l'éducation religieuse tournée surtout exclusivement vers l’imitation des anciens. Qui tombe progressivement dans l'abstraction et dans le dogmatisme.
Grangousier confie son fils Gargantua à un précepteur scolastique: Thubal Holopherne. Le précepteur n'a aucun souci du corps, de l'hygiène, de la nourriture, du sport et aucun souci de formation intellectuelle. Il fait apprendre par coeur à Gargantua un livre et qu'il fait réciter, en exigeant le mot à mot. Une fois fini, il exige d'apprendre le même livre mais dans l'autre sens. Rabelais condamne l'apprentissage mécanique ou on est capable de restituer des mots sans en avoir compris le sens. Pour Rabelais, cette mémoire mécanique est une stratégie voulue, mise au point pour conditionner certains esprits auxquels ont interdit tout esprit critique, mais que l'on va façonner par la répétition de certains mots, slogans qui vont intérioriser des valeurs, sans s'en rendre compte, cette mémoire mécanique est rarement innocente (école coranique aujourd'hui). Rabelais explique que Gargantua devient complètement idiot, son père le confit à un vrai précepteur humaniste: Ponocrates (le laborieux) qui le purge totalement
Dans le chapitre 23, Rabelais annonce la perfection de l'éducation humaniste
Triple préocupation de Ponocrates:
1. le développement harmonieux du corps: hygiène, sport, diététique: "mens sana in corpore sano"
2. le développement harmonieux de l'esprit, apprentissage de toutes les matières,
3. développement de l'esprit critique.
Montaigne s'inscrit dans la même lignée que Rabelais
"Plutôt une tête bien faite, que bien pleine"
Montaigne applique cette formule, non pas à l'élève, mais au précepteur qui s'occupe de l'élève. Mais il est évident que cette formule convient à l'élève formé, car le précepteur formera l'élève selon un système de valeur.
"Qui suit un autre, il ne suit rien, il ne trouve rien, où il ne cherche rien", c'est une négation de l'intelligence, le dogmatisme est le pire ennemi de Montaigne
Montaigne propose une nouvelle pédagogie
Une pédagogie fondée sur l'esprit critique, la Folie dont Erasme faisait l'éloge. Pour Montaigne "Il faut tout passer par l'étamine" sorte de filtre pour séparer le liquide du solide. L'Esprit critique doit être capable de faire un tri et de garder les meilleurs éléments et rejeter les autres.
La citation suivante de Montaigne le montre bien:
"Les abeilles pillotent delà les fleurs mais elles en font après le miel qui est tout leur", cette métaphore filée assimile l'élève à l'abeille. Les abeilles ont besoin du pollen des fleurs comme les élèves d'un précepteur, de livres, de connaissances. De plus à partir du pollen, l'abeille fait tout un travail d'assimilation et le miel fabriqué n'a plus que très peu de rapport avec le pollen originel. Il en va de même avec le savoir.
• La vision rousseauiste de l'éducation
Rousseau se montre original et même révolutionnaire. L'Emile repose sur l'intuition fondamentale de la perfectibilité humaine. A sa naissance l'homme est rien il devient tout.. Ainsi pour Rousseau, l'enfant naît d'abord que sensations, puis "raison sensitive" de là il devient "raison intellectuelle" et enfin conscience morale. Croissance du corps et croissance de la raison vont de pair.
Comment aider l'enfant à ne pas gaspiller la chance de développer ses facultés conformément à la nature, chance que l'humanité a laissé échapper?
Il forge une méthode éducative fondée sur l'idée de la prédominance de l'influence du milieu naturel sur celle des hommes. Autrement dit, il prône une éducation dépourvue de médiation. L'enfant découvrira tout par lui même et en lui même. C'est dire que le pédagogue sera moins un précepteur qu'un observateur. Deux tâches incombent donc au pédagogue: laisser faire la nature, d'une part et préserver le coeur de l'enfant du vice de son esprit et des préjugés d'autres parts. Enfin pour Rousseau l'éducation de l'enfant doit être joyeuse, le passage de la nature brute à une culture en harmonie avec l'essence de l'individu se veut heureux
KANT: L'homme est un être de culture
"L'homme ne peut devenir homme que par l'éducation" affirme Kant. C'est dire que l'homme est nécessairement un être de culture et par là il faut entendre un être voué à la transformation... de lui même comme de son environnement
il est inadapté à la nature dans laquelle il
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