L'origine de la philosophie analytique
Commentaire de texte : L'origine de la philosophie analytique. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar JulienDI • 7 Mai 2015 • Commentaire de texte • 1 396 Mots (6 Pages) • 747 Vues
a philosophie analytique a vu le jour au début du XXe siècle en Angleterre avec Bertrand
Russell et Alfred N. Whitehead. Ce courant philosophique, que l’on oppose en philosophie
contemporaine à la philosophie continentale, se caractérise par la volonté de traiter les
problèmes de la philosophie de la connaissance en partant d’une analyse logique du langage.
C’est à la fin du XIXe siècle que Gottlob Frege développa sur le « Vieux Continent » un
langage formel qu’il définit dans l’Idéographie comme « un formulaire de la pensée pure »,
un langage symbolique qui enchaîne les idées. C’est à travers l’instrumentalisation de ce
langage que la philosophie a la possibilité de reformuler rigoureusement et avec univocité
les interrogations suscitées par les langues naturelles qui, bien qu’elles parviennent à
transmettre des informations, ne sont pas efficaces, voire sont obscures lorsqu’elles
pénètrent dans le domaine de la connaissance. En effet, la logique du langage et la
grammaire ne s’accordent pas et nous nous retrouvons parfois devant des tautologies dans
le langage (« monter en haut » par exemple) que la logique ne peut cautionner. De même
qu’un symbole linguistique peut faire référence à des fonctions logiques différentes, tel le
verbe être qui peut désigner à la fois une qualité du type « Je suis assis sur une chaise », un
rapport « Ta chaise est plus grande que la mienne » ou peut désigner une existence « Il est
des pays où la peine de mort n’est pas abolie ». La philosophie analytique se charge donc
d’ « enquêter » sur le langage, considérant que beaucoup de philosophes se sont toujours
posés de fausses questions, de faux problèmes, plus particulièrement métaphysiques.
Qu’est-ce que un faux problème ? Selon l’expression de Bertrand Russell, ces faux problèmes
sont « cousus de fausse grammaire » et il n’est pas le seul à tenir cette posture : Ludwig
Wittgenstein dans son Tractatus logico-philosophicus adhère à cette idée, tout comme le
positivisme logique. Par conséquent, l’opposition entre la philosophie analytique anglaise et
la philosophie continentale allemande n’a pas lieu d’être. Qu’est-ce qui caractérise ce
courant analytique ? Le premier point concerne la reformulation des théories de la
connaissance. D’un côté, nous avons la philosophie classique qui traite les relations entre les
représentations et les objets et, de l’autre, la philosophie analytique qui met en avant le
langage et la signification. Emmanuel Kant pose cette question : « À quelles conditions des
concepts a priori peuvent-ils s’appliquer au monde ? » et cette même question en induit une
autre : « À quelles conditions le langage peut-il signifier le monde et donc, le représenter
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correctement ? ». Il s’agira ici de répondre à l’aide de propositions simples, faisant
références à des événements élémentaires sur lesquels il faudra s’appuyer pour développer
une déduction logique du réel. Ainsi, ce plan de reconstruction du langage à partir du monde
et de propositions simples, Russell le nommera l’« atomisme logique ». Ensuite, la seconde
caractéristique de la philosophie analytique se retrouve dans l’usage du formalisme logique
à l’intérieur des problèmes philosophiques ; ce projet opère en se méfiant des langues
naturelles et se rattache au rêve leibnizien de fonder la connaissance sur un langage
symbolique idéal. Le dernier apport de la philosophie analytique réside dans son rejet des
spéculations métaphysiques, les philosophes analytiques étant particulièrement soucieux
des travaux scientifiques contemporains. Ainsi, ils abordent les interrogations scientifiques
avec le même souci de prudence, d’ordre et de rigueur comme le prouve le philosophe
anglais Gilbert Ryle qui réfute le « mythe cartésien de la vie mentale intérieure » et affirme
qu’il est possible de traduire les énoncés concernant l’esprit en termes de savoir-faire, de
faculté, etc. C’est au début du XXe siècle que la philosophie du langage se transforme en
philosophie de l’esprit avec le philosophe P.F Strawson qui ouvre la voie à une
« métaphysique descriptive ». Nelson Goodman, quant à lui, propose d’interroger les
relations qu’entretiennent les symboles avec les « mondes multiples » de la connaissance ;
c’est pourquoi ce n’est pas dans la psychologie du sujet (comme l’affirme Hume) que l’ordre
et la régularité de l’univers trouveraient leur origine mais dans la structure et l’usage du
langage pris en tant que système symbolique. C’est après la Seconde Guerre mondiale que
l’on peut
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