La philosophie analytique
Analyse sectorielle : La philosophie analytique. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar JulienDI • 1 Mai 2015 • Analyse sectorielle • 1 425 Mots (6 Pages) • 674 Vues
La philosophie analytique vit le jour à partir du début du XXème siècle en Angleterre avec Bertrand Russell et Alfred N. Whitehead. Ce courant philosophique, que l’on oppose en philosophie contemporaine à la philosophie continentale, se caractérise par la volonté de traiter les problèmes de la philosophie de la connaissance en partant d’une analyse logique du langage. C’est à la fin du XIXème siècle que Gottlob Frege développa sur le « Vieux Continent » un langage formel qu’il définit dans l’Idéographie comme « un formulaire de la pensée pure », un langage symbolique qui enchaine les idées. C’est à travers l’instrumentalisation de ce langage que la philosophie a la possibilité de reformuler rigoureusement et avec univocité les interrogations suscitées par les langues naturelles qui bien qu’elles parviennent à transmettre des informations, ne sont pas efficaces, voire à obscures, lorsqu’elles pénètrent dans le domaine de la connaissance. En effet, la logique du langage et la grammaire ne s’accordent pas et nous nous retrouvons parfois devant des tautologies dans le langage ( « monter en haut » par exemple »), que la logique ne peut cautionner. De même qu’un symbole linguistique peut faire référence à des fonctions logiques différentes, tel le verbe être qui peut désigner à la fois, une qualité du type « Je suis assis sur une chaise», un rapport « Ta chaise est plus grande que la mienne », ou peut désigner une existence « Il est des pays où la peine de mort n’est pas abolie ». La philosophie analytique se charge donc d’ « enquêter » sur le langage, considérant que beaucoup de philosophes se sont toujours posés de fausses questions, de faux problèmes, plus particulièrement métaphysiques. Qu’est-ce que un faux problème ? Selon l’expression de Bertrand Russell, ces faux problèmes sont « cousus de fausse grammaire » et il n’est pas le seul à tenir cette posture : Ludwig Wittgenstein dans son Tractatus logico-philosophicus adhère à cette idée, tout comme le positivisme logique. Par conséquent, l’opposition entre la philosophie analytique anglaise et la philosophie continentale allemande n’a pas lieu d’être. Qu’est-ce qui caractérise ce courant analytique ? Le premier point concerne la reformulation des théories de la connaissance. D’un côté, nous avons la philosophie classique qui traite les relations entre les représentations et les objets, et de l’autre, la philosophie analytique qui met en avant le langage et la signification. Emmanuel Kant pose cette question: « À quelles conditions des concepts a priori peuvent-ils s’appliquer au monde ? », et cette même question en induit une autre : « À quelles conditions le langage peut-il signifier le monde et donc, le représenter correctement ? ». Il s’agira ici de répondre à l’aide de propositions simples, faisant références à des évènements élémentaires sur lesquels il faudra s’appuyer pour développer une déduction logique du réel. Ainsi, ce plan de reconstruction du langage à partir du monde et de propositions simples, Russel le nommera l’ « atomisme logique ». Ensuite, la seconde caractéristique de la philosophie analytique consiste dans l’usage du formalisme logique à l’intérieur des problèmes philosophiques. Ce projet opère en se méfiant des langues naturelles et se rattache au rêve leibnizien de fonder la connaissance sur un langage symbolique idéal. Le dernier apport de la philosophie analytique réside dans son rejet des spéculations métaphysiques, les philosophes analytiques étant particulièrement soucieux des travaux scientifiques contemporains. Par conséquent, ils abordent les interrogations scientifiques avec le même souci de prudence, d’ordre et de rigueur comme le prouve le philosophe anglais Gilbert Ryle qui récuse le « mythe cartésien de la vie mentale intérieure » affirme qu’il est possible de traduire les énoncés concernant l’esprit en termes de savoir-faire, de faculté, etc. C’est au début du XXème siècle que la philosophie du langage se transforme en philosophie de l’esprit avec le philosophe P.F Strawson qui ouvre la voie à une « métaphysique descriptive ». Nelson Goodman, quant à lui, propose d’interroger les relations qu’entretiennent les symboles avec les « mondes multiples » de la connaissance. Ainsi, ce n’est pas dans la psychologie du sujet (comme l’affirme Hume) que l’ordre et la régularité de l’univers trouveraient leur origine, mais dans la structure et l’usage du langage pris en tant que système symbolique. C’est après
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