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L'inconscient Est Il Une Fatalité

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Par   •  9 Février 2014  •  1 864 Mots (8 Pages)  •  1 627 Vues

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L'inconscient désigne l'ensemble des processus psychiques qui échappent à la conscience. Chez Freud, l'inconscient est fait de tous les contenus psychiques, c'est-à-dire des pulsions, des désirs ou encore des souvenirs qui sont refoulés hors de la conscience mais qui demeurent cependant actifs. En d'autres termes, selon la psychanalise freudienne, ces pulsions refoulées influent sur mon comportement. L'inconscient devient alors un lieu de conflits psychiques auquel je n'ai pas accès. La fatalité, c'est ce qui arrive nécessairement sans que l'homme par sa propre conscience ne puisse intervenir pour en changer le cours. C'est un déterminisme impossible à détecter et à surmonter.

Depuis la naissance de la psychanalise freudienne, l'homme utilise de plus en plus la notion d'inconscient pour expliquer des pathologies auxquelles on ne trouve pas de causes, au niveau du corps ou de l'esprit conscient. Dans ce sens, on attribue à la notion d'inconscient une capacité d'action sur le corps ou l'esprit. Mais la question sur l'existence et la vraie nature de la capacité d'action de l'inconscient se pose. Chaque sujet possède-t-il vraiment un inconscient ? Cet inconscient serait-il alors capable d'introduire une certaine fatalité dans l'existence humaine ? Le déterminisme psychologique serait alors absolu. Suis-je soumis corps et âme à mon inconscient de sorte que quoique je fasse, il me déterminera ou bien mon inconscient n'existe pas ou n'est-il qu'une nécessité et dans ce cas, je reste libre à l'intérieur de certaines exigences ? Une nécessité n'est pas une fatalité dans la mesure où je peux lutter contre elle, je peux construire ma vie à l'interieure de celle-ci.

Dans un premier temps, nous montrerons que l'inconscient ne peut pas être qualifié de fatalité. Dans un deuxième temps, nous verons que malgré tout, la conscience n'est pas maitresse de tous les états de conscience qui viennent à elle et qu'une grande partie de ce qui se passe en moi dans mon psychique, ne m'est pas connu, m'échappe, et cependant influe sur moi. Pour terminer, nous montrerons que l'on ne peut admettre l'idée du déterminisme psychologique absolu car il dépossède l'homme de toute liberté mais aussi de toute responsabilité morale et juridique.

Avec Descartes, le sujet se défini d'abord et surtout par la conscience qu'il a de lui même. Ainsi, je suis conscient de tout ce qui se passe en moi. De même, dans sa critique adressée à Freud, Sartre fait remarquer que la conscience connait ce qu'elle refoule. En effet, comment pourrait-on concevoir une conscience qui ignorerait ce qu'elle refoule ou rejette ? Si elle répudie une tendance ou un désir, ne faut-il pas qu'elle possède un certain savoir et une certaine représentation de ce refoulé ? Le refoulement, selon Sartre, pour être efficace doit pouvoir choisir entre les pulsions légitimes et celles qui ne le sont pas. Or, ce pouvoir de choisir est normalement le signe par excellence de la conscience de soi. On ne pourrait pas refouler ou autoriser sans savoir ce qui doit l'être. J'ai donc une conscience plus ou moins forte de ce que je refoule et je sais toujours, plus ou moins confusément, les choses que je ne m'autorise pas à penser. Je ne serai alors pas déterminé pas des forces inconscientes inconnues puisque je connaitrais toujours plus ou moins ce que je ne m'autorise pas à penser.

Toutefois, de nombreux doutes ont vu le jour à la fin du XIX eme siècle. On est alors amené à supposer la présence de forces inconscientes. En effet, l'étrangeté des comportements humains relèverait d'une partie non consciente de notre psychisme. Malgré tout, on ne peut toujours pas introduire le terme de fatalité dans la notion d'inconscient. La présence de l'inconscient ne revient pas à accepter l'idée que je ne peux pas me maitriser pleinement, partout, et tout le temps. D'après Freud, chez les sujets normaux, l'inconscient se manifeste principalement dans les rêves, les actes manqués et les lapsus. Ces pulsions refoulées cherchent a être satisfaites mais cette satisfaction ne peut pas avoir lieu dans la vie réelle et se présentent donc dans la vie psychique, lorsque je suis en état de veille. Autrement dit, mon inconscient ne semble avoir aucune influence sur mon comportement. En effet, une fois réveillé, je ne me rappelle plus de mes rêves le plus souvent et je n'ai pas pour objectif de leur donner une réelle consistance.

De plus, quel serait le but de la psychanalyse si tout était déjà joué ? En effet, si l'on acceptait l'idée d'un déterminisme absolu, alors le rôle du psychanalyste n'aurait aucun sens car quoique je fasse, mon inconscient déterminerait le moindre de mes comportements et la moindre de mes réactions. Le but de la psychanalyse est précisément d'aider les personnes qui souffrent à s'extraire des déterminismes inconscients. La théorie freudienne rejette donc aussi l'idée d'un déterminisme absolu. Impossible à détecter et à surmonter, la fatalité ne peut pas être utilisée pour qualifier l'inconscient. Il est envisageable qu'une partie de mon psychisme soit inconsciente et influe sur mon comportement mais puisque je peux en prendre conscience et le corriger à l'aide d'une thérapie, c'est que je ne suis pas un simple automate programmé pour répondre aux pulsions de celle-ci.

On ne peut malgré tout rejeter si facilement l'idée de fatalité. Ma conscience n'est pas maitresse de tous les états de conscience comme des idées ou des sentiments qui viennent à elle. Ainsi, les pensées qui me viennent en rêve sont bien la preuve d'une activité de ma pensée que ma conscience ne contrôle pas. Au sens freudien, il y a dans l'inconscient des représentations mentales que la conscience a refoulées car elles sont prohibées par la morale,

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