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Hannah Arendt, la crise de l’éducation

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Par   •  2 Octobre 2020  •  Commentaire d'oeuvre  •  3 250 Mots (13 Pages)  •  3 753 Vues

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Hannah Arendt la crise de l’éducation

  1. Les origines de la crise : de la liberté à l’égalité

La crise de l’éducation serait le reflet d’une crise généralisée due aux problèmes du siècle. Cette crise est d’abord apparue en Amérique ce qui serait logique dans la mesure où l’éducation y est un facteur politique important face à l’hétérogénéité de la population mais également dans l’optique de la création d’un monde nouveau à l’américaine.  

L’objectif de ce nouveau monde à l’américaine s’est tendre vers une grande « communauté ». Arendt est persuadé que la volonté première des USA après la guerre, du fait que c’est un pays d’immigration, est que l'école doit servir à fabriquer un citoyen américain. Ce citoyen américain doit mettre sont passés au second plan au profit d'un avenir commun. L'école propose donc de fabriquer de la communauté avec du divers. On part d'une culture, on part d'un monde on arrive avec un savoir avec une langue avec des habitudes avec une tradition, etc. et bien Hannah Arendt nous dit, l'éducation ça sert à laisser tout ça de côté, ça ne veut pas dire l'oublier, mais ça veut dire on laisse ça de côté, on prend en considération ce que le présent nous propose car il s'agit de fabriquer un futur qui sera le futur du projet américain.

L’ancien projet américain selon Arendt était la création d'un nouveau monde, il s’agissait de supprimer la pauvreté et l'oppression puis également d’abolir l’esclavage, il s'agit d'accueillir tous les pauvres et les opprimés de la terre, l’ancien projet c’était la liberté :

« ce que veut l’Amérique c'est ça un nouveau monde qui se constitueraient avec les damnés de la terre qui viendrait dans un lieu où se produiraient se réalisera la liberté »

Elle nous dit donc que dans les années 50 il y a une fin politique à l'école qui est de fabriquer de la communauté avec du divers la scolarisation

« le groupes ethniques les plus divers en un seul peuple »

Ensuite, Pour Hannah Arendt, la crise de l’éducation témoigne de l’échec des pédagogies modernes (qui sont les plus avancées aux Etats-Unis).

« un assemblage de théories modernes de l'éducation qui viennent du centre de l’Europe et consiste en un étonnement salmigondis de choses sensées et d'absurdités »

Elle la stigmatise dans son analyse et nous dit que l'un des signes de la crise et que la pédagogie  «  a mis à l'écart toutes les règles du bon sens » la totalité des méthodes traditionnelles d'enseignement aux états unis a été bouleversés nous dit-elle du jour au lendemain par l’abandon de la tradition au profit de cette modernité à laquelle il a été souscrit « sans esprit critique, le bon sens a disparu » c'est pour elle le signe de sont l’effondrement là encore elle oppose pédagogie et  bons sens alors que l’Amérique est le pays de base de la liberté elle est devenue le pays de l'égalité, elle s’est francisait . Si vous voulez d'une certaine manière on veut effacer aux états unis dans les écoles les différences entre les jeunes et les vieux, les doués et les moins doués, les enfants et les adultes les professeurs et les élèves. Le nivellement s'effectue en faveur de l’élève contre son professeur et contre les élèves les plus doués parce qu'ils contreviennent à l'égalité et dans une logique égalitariste vous ne pouvez pas infligée à ceux qui sont moins doués l'existence de celui qui est doué.

  1. Les facteurs de la crise

Hannah Arendt dégage trois faits qui ont abouti à la crise :

  1. Tout d’abord la séparation entre le monde des enfants et celui des adultes. L’enfant exclu du monde des adultes s’est trouvé soumis à l’autorité du plus grand nombre de ses semblables. C’est ainsi qu’on a pensé qu’il fallait prendre en compte la totalité des enfants plutôt que l’enfant en tant qu’individu à part entière. C’est cette contrainte imposée à l’enfant qui expliquerait la déviance de ces derniers au moment de l’adolescence vers le conformisme ou la délinquance. Dans l’optique éducative, l’enfant doit être pris en considération dans son rapport au monde mais également à la vie. En effet, les parents ont une double responsabilité : assurer le développement de l’enfant et assurer la continuité du monde. Deux objectifs qui n’entrent pas nécessairement en synergie. L’enfant a besoin du cocon familial pour se protéger du monde extérieur, ce qui va contre le monde. Ceci relève du domaine privé, le domaine public ne permet pas le développement vital de l’enfant. En considérant l’enfant comme un membre d’un groupe distinct, l’éducation moderne a infligé à celui-ci une sorte d’existence publique négligeant l’importance du cocon familial. L’éducation moderne a en quelque sorte constituée un monde des enfants en analogie au monde des adultes qui est caractérisé par la vie publique. La frontière entre vie privée et vie publique est devenue perméable, floue, le développement du travail des femmes a pu en être une des causes en conduisant à la désintégration du cocon familial pourtant indispensable au bon développement de l’enfant qui est le premier à en pâtir. Ceci a naturellement eu des répercussions sur l’éducation, ce qui explique pourquoi elle n’a pas atteint son objectif, à savoir le bien-être de l’enfant

  1. Ensuite, dans la formation des professeurs l’accent a été porté sur la pédagogie, une science de l’enseignement et non sur la discipline à enseigner. Il en découle que dans bien des cas le professeur n’est pas beaucoup plus renseigné que l’élève sur la matière qu’il doit enseigner. De là, le professeur éprouve naturellement des difficultés à affirmer sa légitimité et à exercer son autorité. Le second facteur de la crise serait alors une conséquence de l’accent porter sur l’aptitude à enseigner plutôt que sur la maîtrise de la discipline à transmettre.

  1. Enfin, on a longtemps pensé que pour apprendre il faut tout d’abord savoir-faire, ce qui s’est traduit par la volonté de substituer le faire à l’apprendre. Ceci légitimait le fait que le professeur ait sans cesse besoin d’élargir ses connaissances, d’apprendre de façon à transmettre à l’élève le savoir-faire ou plutôt le « savoir-apprendre ». A partir de cette importance du savoir-faire l’accent a été placé sur le jeu plus que sur le travail en pensant que ce procédé était plus adapté à l’enfant. On a tenté d’adapter les méthodes d’enseignement à l’enfant ce qui n’a pu que contribuer à renforcer son exclusion du monde des adultes.

La crise de l’éducation en Amérique résulte de la prise de conscience de l’échec de ces trois préjugés et de la volonté de réformer le système éducatif qui en dérivait.        

Le problème de l’éducation est qu’elle rejette le conservatisme qui lui ait pourtant indispensable pour mener à bien sa mission. La crise de l’autorité du professeur est liée au rejet de la tradition, à l’envie de rejeter le passé. L’éducateur est dans une situation délicate et instable car il doit établir le lien entre le passé et le présent, il ne peut donc pas totalement rejeter le passé face à cette responsabilité. Pour H. Arendt, il faut protéger le monde de l’éducation de la sphère politique. Autorité et respect du passé sont nécessaires à l’éducation, ils constituent des lignes directrices dont l’enfant pourra ensuite se décharger à son entrée dans la vie politique et publique.

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