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Etre libre, est-ce forcément désobéir ?

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Par   •  18 Novembre 2018  •  Dissertation  •  1 579 Mots (7 Pages)  •  691 Vues

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Dissertation : Être libre, est-ce forcément désobéir ?

L’opinion commune est que la liberté consiste à faire ce que l’on veut, sans que rien ni personne ne nous en empêche, sans contrainte.

Cependant, la liberté nécessite-t-elle toujours de désobéir ? N’y-t-il pas des cas où l’obéissance est compatible avec le sentiment de liberté ?

Il y a trois sortes de liberté : le Droit, positif ou moral, la liberté mentale, c’est-à-dire la faculté de décider par soi-même, et la liberté physique, qui est la capacité d’agir physiquement sans rencontrer d’obstacle matériel. Ici, nous parlerons plus particulièrement du Droit et de la liberté mentale.

Nous tâcherons tout d’abord de démontrer que la liberté ne consiste pas forcément à suivre ses désirs, tout en nous demandant si nous sommes vraiment libre de nos désirs et de nos choix. Puis, nous étudierons la relation entre la liberté et l’obéissance à la loi.

Dans la pensée collective, la liberté est souvent associée au fait de faire ce qu’il nous plaît. Il est vrai que nous nous sentons plus libre en vacances puisque nous avons moins de contraintes qui nous empêcheraient de réaliser nos désirs. Nous sommes par exemple libres de dormir plus longtemps si nous le souhaitons, alors qu’en d’autre temps nous devrions nous lever pour travailler. Le sentiment de liberté est alors synonyme de réalisation de ses désirs, qui sont des tendances vers des objets ou des actions que l’on sait ou pense être sources de plaisir.

Cependant, un désir est illimité et éternellement insatisfait ー comme le démontre très bien notre société de consommation actuelle. Nous sommes donc constamment désireux de quelque chose, car lorsque nous comblons un désir, la satisfaction venant de celui-ci cesse aussi, et un autre désir prendra sa place. Ainsi, agir seulement en fonction de nos désirs n’est pas compatible avec le concept de liberté, car nos choix seraient déterminés dans l’unique but de combler nos envies, sans que cela nous soit forcément utile. Ne dit-on pas “être esclave de ses désirs” ? Prenons l’exemple d’un drogué. Il désir ardemment consommer de la drogue, son corps le réclame, alors qu’il sait que c’est dangereux et inutile. Pour calmer au moins temporairement ce désir, il va absorber de la drogue. Cependant, lorsque ses effets se seront dissipés, le désir d’en consommer réapparaîtra, peut-être encore plus vivement qu’avant.

Il faut différencier le désir, qu’on ne choisit pas et qui a pour objectif le plaisir, et la volonté (ou libre-arbitre), qui est un désir réfléchi, utile est librement choisi. Le libre-arbitre conduit alors à des choix raisonnés, donc libres. Dans son Traité théologique-politique, le philosophe de XVIIIe siècle Spinoza affirme qu’ “en réalité, être captif de son plaisir et incapable de rien voir ni faire qui nous soit vraiment utile, c’est le pire esclavage, et la liberté n’est qu’à celui qui de son entier consentement vit sous la seule conduite de la raison “. Ainsi, dans l’exemple du drogué, son désir de prendre de la drogue est plus fort que sa volonté d’arrêter. Il ne peut donc pas être libre.

Cependant, certains remettent en questions l’existence même du libre arbitre par la théorie du déterminisme selon laquelle tout obéit à des lois nécessaires, c’est-à-dire qu’une cause a un seule et unique conséquence. Ainsi, selon Spinoza, la cause du désir, puisqu’elle n’est pas consciente, ne se trouve pas dans notre âme mais dans notre corps, mais comme celui-ci obéit à des lois biologiques, nos “choix” sont donc en réalité une réaction prémédité de notre cerveau à certaine stimulation. Nous n’aurions donc pas pu faire d’autre choix que celui effectué, “c’est comme ça et pas autrement”. Cependant, le déterminisme ne remet pas en cause la liberté, car nous sommes libre si nous agissons selon notre nécessité, et non selon une contrainte ー donc une nécessité extérieure. De plus, si nous avons l’impression d’être libre de choisir entre plusieurs possibilités, c’est parce que l’on ne connaît pas la cause de notre “choix”. En effet, toujours selon Spinoza, “les hommes se croient libres parce qu’ils ont conscience de leurs désirs mais ignorants des causes qui les déterminent”. Nous pouvons donc avoir la sensation d’être libre par l’ignorance. Selon le déterminisme, nous n’avons donc pas d’autre choix que d’obéir à notre corps, donc aux lois nécessaires de la Nature.

La thèse déterministe connaît une limite importante. En effet, en inspectant le cerveaux, nous ne trouverions pas de désir fait de matière, tel que Spinoza le décrit. Certes, il y a un lien permanent entre le désir et le corps, mais ce sont deux choses bien distinctes.

La liberté provient donc de l’obéissance à notre volonté, et non à celle de nos désirs ou d’une

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