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Epicure et le chemin du bonheur

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Par   •  9 Février 2014  •  Analyse sectorielle  •  2 917 Mots (12 Pages)  •  1 166 Vues

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Epicure veut montrer quel est le chemin du bonheur et il veut convaincre l’ami auquel il écrit qu’il peut atteindre le bonheur s’il se fait une idée juste de l’existence, du monde et de l’homme. L’idée principale de ce texte est tout simplement qu’un bonheur véritable est accessible : il suffit pour l’atteindre d’apaiser les troubles de l’âme qui empêchent cette dernière de connaître la sérénité.

Epicure à Ménécée,

A. Même jeune, on ne doit pas hésiter à philosopher. Ni, même au seuil de la vieillesse, se fatiguer de l’exercice philosophique. Il n’est jamais trop tôt, qui que l’on soit, ni trop tard pour l’assainissement de l’âme. Tel, qui dit que l’heure de philosopher n’est pas venue ou qu’elle est déjà passée, ressemble à qui dirait que pour le bonheur, l’heure n’est pas venue ou qu’elle n’est plus. Sont donc appelés à philosopher le jeune comme le vieux. Le second pour que, vieillissant, il reste jeune en biens par esprit de gratitude à l’égard du passé. Le premier pour que jeune, il soit aussi un ancien par son sang-froid à l’égard de l’avenir. En définitive, on doit donc se préoccuper de ce qui crée le bonheur, s’il est vrai qu’avec lui nous possédons tout, et que sans lui nous faisons tout pour l’obtenir.

- LE PHILOSOPHER.

La plus part du temps, on considère la philosophie comme une matière abstraire. Au contraire, pour Epicure, elle est une pratique qui aide à vivre et qui est essentielle puisqu’elle mène au bonheur. Il faut rappeler ici que la question : « comment être heureux? Comment atteindre le bonheur ? » est a question fondatrice de toutes les réflexions d’Epicure. Le bonheur constitue sa principale préoccupation .

Epicure reprend ici un lieu commun de la philosophie antique : à quel âge doit-on faire de la philosophie? Ainsi les sophistes pensaient que seuls les jeunes gens devaient philosopher mais qu’il était ridicule de continuer l’âge mûr arrivé, alors que pour Aristote on ne peut véritablement philosopher qu’à partir d’une cinquantaine d’année. Epicure ne tranche pas le débat : il faut philosopher à tout âge et lorsqu’ils philosophent, les jeunes acquièrent de la maturité et les anciens retrouvent leur jeunesse.

Il est à remarquer qu’Epicure s’adresse à tout le monde (« qui que l’on soit« ). En cela, il tranche avec la tradition qui réserve la philosophie à une élite (cf. Platon) ou au savant (cf. Aristote) voire aux riches (cf. les sophistes). Tous doivent philosopher, vieux et jeunes certes, mais hommes libres et esclaves, hommes et femmes, ce qui constitue une singularité pour l’époque.

En effet, Epicure considère la philosophie comme une thérapie qui va permettre à l’individu d’atteindre le bonheur. Elle permet une connaissance de soi, une prise de conscience de ses peurs et de ses désirs, partant ,elle conduit à une pleine maîtrise de soi : elle dissipe les craintes et libère des désirs vains, toutes choses qui plongent l’individu dans le malheur.

La philosophie offre l’avantage de gommer l’âge biologique et de conférer à celui qui la pratique une existence  »extra-temporel » (cf. fin de la lettre). De fait, l’exercice philosophique donne une grande sérénité à l’égard du temps et permet d‘adopter l‘attitude à son égard qui convient pour juguler les craintes qui naissent de son écoulement. Les jeunes

B. Ces conceptions, dont je t’ai constamment entretenu, garde-les en tête. Ne les perds pas de vue quand tu agis, en connaissant clairement qu’elles sont les principes de base du bien vivre.

- LA METHODE

Ici Epicure donne un conseil. On voit qu’il s’agit d’une méthode avant tout pratique et d’une morale non prescriptive : Epicure ne dis pas ce qu’il faut faire dans chaque cas précis mais donne des règles général d’action. A chaque individu la charge d’appliquer ces règles. Le ressort de la méthode est la répétition et la pénétration de l’esprit de principes simples.

Il faut souligner à quel point cette morale est peu exigeante dans sa réalisation : il suffit d’appliquer les quelques maximes qui suivent pour atteindre le bonheur, et pour se faire s’en imprégner l’esprit. Tout se passe comme si les recettes du bonheur sont aussi simples dans leur formulation que dans leur application.

 

C. 1.D’abord, tenant le dieu pour un vivant immortel et bienheureux, selon la notion du dieu communément pressentie, ne lui attribue rien d’étranger à son immortalité ni rien d’incompatible avec sa béatitude. Crédite-le, en revanche, de tout ce qui est susceptible de lui conserver, avec l’immortalité, cette béatitude. Car les dieux existent : évidente est la connaissance que nous avons d’eux. Mais tels que la foule les imagine communément, ils n’existent pas : les gens ne prennent pas garde à la cohérence de ce qu’ils imaginent. N’est pas impie qui refuse des dieux populaires, mais qui, sur les dieux, projette les superstitions populaires. Les explications des gens à propos des dieux ne sont pas des notions établies à travers nos sens, mais des suppositions sans fondement. De là l’idée que les plus grands dommages sont amenés par les dieux ainsi que les bienfaits. En fait, c’est en totale affinité avec ses propres vertus que l’on accueille ceux qui sont semblables à soi-même, considérant comme étranger tout ce qui n’est pas tel que soi.

- LES DIEUX NE SONT PAS A CRAINDRE

Epicure part ici de ce que l’on nomme une « notion commune », c’est-à-dire une idée que personne -à l’époque du moins- ne songeait à remettre en doute en raison de sa clarté et de son évidence : les dieux existent. Il est à remarquer que celui-ci ne développe pas une conception savante des dieux mais s’en tient à la conception la plus simple et « populaire » : il s’agit d’êtres immortels et bienheureux. Cependant il oppose une conception simple et évidente des dieux à la conception de la foule : il ne développe pas une théologie savante et abstraite (les dieux sont ceux ce que l'on "pressent" : nul besoin de spéculation approfondie pour les connaître), mais se porte en faux contre une conception superstitieuse des dieux, laquelle n'est pas conforme à l'idée immédiate que l'on se fait de ceux-ci et qui génère une crainte incompatible avec le bonheur.

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