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Doit-on tout attendre de l'Etat ?

Cours : Doit-on tout attendre de l'Etat ?. Recherche parmi 300 000+ dissertations

Par   •  29 Avril 2021  •  Cours  •  977 Mots (4 Pages)  •  864 Vues

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[pic 1]Travail sur le sujet : Doit-on tout attendre de l’État ? DOC 1

Mise en place du problème, à partir de l’examen des termes du sujet :

  • Attendre quelque chose de quelqu’un, c’est aussi bien laisser à sa charge (on attend en ce sens de l’aide, des conseils, que l’on fasse pour nous ou à notre place) qu’exiger cela de lui (au sens où on attend d’un élève qu’il arrive à l’heure en cours, fasse le travail prescrit…) ou encore le redouter (comme lorsque l’on dit que l’on s’attend à une réaction violente de la part de telle personne ou que d’elle on peut s’attendre à tout).
  • Tout attendre de quelqu'un ou de quelque chose, c'est rester donc soit tout craindre de sa part, soit rester totalement passif à l'égard de cette instance et lui demander – ou sur le mode de l’espérance et de l’abandon ou sur celui de la réclamation qui ordonne et exige - de nous prendre en charge, comme le petit enfant est pris en charge par ses parents.
  • Tout peut englober mon existence (biologique et juridique), ma survie (sa protection, sa garantie, via la sécurité et la paix publique), mes droits (leur existence, leur prise en compte), mon statut social et la reconnaissance de ma place dans la communauté, l’exercice de ma liberté, mon accès à la moralité, mon humanité, mon accomplissement personnel, ma réussite, mon bonheur, la satisfaction de mes tous besoins, de mes désirs, voire qu’il pense pour moi et organise ma vie, càd : soit l’ensemble de ce qui me concerne, soit encore ce qui m’est le plus essentiel, ce sans quoi je ne suis pas moi-même ou sans quoi je n’ai ni valeur ni existence digne de ce nom… on ferait ainsi de l’Etat une puissance tutélaire arbitre, qui pourrait être bienveillante et providentielle, mais aussi potentiellement envahissante et menaçante, et que l’on serait tenté éventuellement de sacraliser en raison de l’ampleur même de sa puissance, puissance réelle ou supposée…
  • L'Etat désigne le pouvoir politique, l'ensemble des institutions politiques, juridiques et judiciaires qui ont pour fonction de réguler la vie au sein d'une nation délimitée par un territoire. Selon la manière dont il a conquis ce pouvoir et la manière dont il l’exerce, l’Etat peut être aussi bien un Etat dit de droit qu’un pouvoir despotique ou totalitaire.
  • Doit-on renvoie à une exigence qui pèserait sur chacun de nous, un devoir dont il faudra déterminer l’origine et la visée.

  • Dans ce sens, il paraît d’emblée assez difficile de dire qu'on doit tout en attendre : Cette expression exprime en effet une injonction qui serait faite aussi au citoyen, nécessairement adulte, lui demandant de rester totalement passif (en même temps qu’irréaliste, puérile et illusionné, ou résigné et démissionnaire) face à l'Etat dont il est le sujet. Alors, le citoyen ne ferait que subir un pouvoir sur lequel il ne pourrait voire ne voudrait lui-même exercer aucun contrôle, aucun pouvoir en retour. Dans cette configuration, l'Etat ne risque-t-il pas de remettre en question les libertés et les droits fondamentaux qui doivent être accordés aux citoyens en tant qu'hommes ? et même de faire obstacle à leur accomplissement personnel d’êtres raisonnables et ce jusqu’à menacer leur simple survie ?
  • Une telle attente ne serait-elle pas alors non seulement illusoire et dangereuse mais encore contradictoire avec les devoirs du citoyen, devoirs qu’il a envers soi-même mais aussi envers la communauté ?
  • Pour autant, si nous ne devons pas tout attendre de l'Etat, faut-il alors admettre que l'essentiel est ailleurs et que l'Etat, comme outil d'exercice d'un pouvoir, n'est – au mieux – que superflu, - au pire – dangereux ? Or, l'Etat, non plus dans ses moyens mais dans ses fins, ne représente-t-il pas la condition sine qua non de toute vie proprement humaine ? L'homme tel qu'il pourrait exister hors de l'Etat n'est-il pas un simple animal, obéissant à ses instincts sans jamais accéder à sa nature d'être raisonnable ?
  •  Il pourrait sembler dès lors qu'il faille tout attendre de l'Etat, au sens où il est ce qui rend possible tout le reste et que sans lui nous ne sommes plus rien, puisque tout attendre peut bien en effet signifier avoir une confiance aveugle en l'Etat, faire reposer en lui nos espoirs, au sens où nous attendons de lui qu'il rende tout le reste possible, qu'il serve de fondement nécessaire – mais non suffisant – à notre existence.
  • Pour autant, cette confiance en l'Etat est-elle justifiée ? Ne faut-il pas nous en méfier, dans le sens où si nous reconnaissons qu'il faut tout attendre de l'Etat car sans lui nous ne sommes rien, nous reconnaissons simultanément que l'exercice de son pouvoir doit être limité en respectant notre sphère dite "privée", c'est-à-dire celle qui ne doit être régie que par les individus eux-mêmes, sous peine de porter atteinte à leurs droits fondamentaux ? Ne relève-t-il pas des devoirs non plus du citoyen mais de l’Etat lui-même de limiter son pouvoir ?
  • N’y a-t-il pas de notre part une grande ambivalence dans l’attente que nous pourrions avoir à l’égard de l’Etat, un désir plus ou moins caché et inavouable de dépendre en tout de lui voisinant en nous avec le refus de nous laisser infantiliser et soumettre sans distance ni recours ?



         Reformulation problématisante du problème :

 Nous voyons donc qu'il est plus difficile qu’il y paraît de dire si l'on doit tout attendre de l'Etat. Cette injonction faite au citoyen mais aussi à l'homme interroge l'attitude qu'il doit adopter face à l'Etat. Le citoyen a-t-il des devoirs (si oui, de quelle nature ?) à l'égard de l'Etat, de soi et des autres, qui lui prescrivent de constituer une force active et autonome en son sein ou, au contraire, l'Etat a-t-il pour devoir de prendre en charge complètement les individus qu'il dirige ?

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