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Dissertation Marthe est une rousse flamboyante

Commentaire de texte : Dissertation Marthe est une rousse flamboyante. Recherche parmi 300 000+ dissertations

Par   •  14 Janvier 2018  •  Commentaire de texte  •  465 Mots (2 Pages)  •  557 Vues

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Surtout, la drôlesse couve une dangereuse « haine de misère, une aspiration maladive d'inconnu » & en elle bouillonne « une désespérance non résignée », « une appétence de bien-être & d'éclat »... dira-t-on jamais à combien d'erreurs funestes conduit le désir de s'élever au-dessus de sa condition ?

Comment, avec de tels penchants auxquels il faut ajouter « un alanguissement morbide, une disposition à la névrose [&] une certaine paresse instinctive », résister aux avances d'un vieux riche ?

Il la dégoûte, elle se dégoûte, mais... « après une pipe, une autre ; après un amant, un second ».

Sur cette pente, Marthe se laisse glisser jusqu'à l'« odieux métier [...] qui vous jette, de huit heures du soir à trois heures du matin, sur un divan [...], qui vous force à vous étendre près d'un affreux ivrogne, à le subir, à le contenter ».

Marthe, quant à elle, aura sa chance de rédemption. Ginginet, un vieux cabotin, la rencontre dans l'arrière-boutique d'un marchand de vin ; il en fait la vedette de Bobino. Marthe a la tête hors de l'eau, elle pense même accéder au bonheur en s'amourachant de Léo, un fils de famille qui s'est « jeté, tête baissée, dans le marécage des lettres ».

« Un mois durant, ils crurent s'aimer, puis, un beau jour... »

Le malheur les rapproche un temps, mais « la misère dégrise » & « ce suicide d'intelligence que l'on nomme un “collage” » fait rapidement tourner le « vin d'amour » en vinaigre.

Marthe est rattrapée par son destin. Fille publique, elle n'a pas été rayée des listes de la préfecture ; recherchée par la police, Marthe s'affole.

C'est Ginginet, le sauveur d'hier, qui l'entraîne cette fois dans sa vertigineuse chute. Elle trouve encore l'énergie de refuser la déchéance extrême, se déniche un bienfaiteur & tente de reconquérir Léo qu'elle « culbute dans une charge à fond de train des lèvres ».

Le suicide ne consiste pas forcément à se jeter « un jour de bon sens, dans la Seine » : Marthe congédie son protecteur puis, l'un après l'autre, ceux qui sont prêts à le remplacer ; elle préfère « les avoir tous qu'en endurer un seul ». Point de salut pour une putain !

Elle recroise Ginginet : « Bah ! dit-elle, nous nous valons ; c'est égal, mon cher, si c'était à recommencer ! Sais-tu qu'il vaudrait mieux bûcher & trimer pour de vrai, ça rapporterait plus ! »

La morale bourgeoise est sauve, & le monde qu'elle gouverne implacable. Mais qui donc est le plus haïssable ? Marthe, Ginginet ou Léo qui, rentré dans le rang, marié, aura le dernier mot sur cette femme qu'il a portée aux nues, adulée, adorée : « Les filles comme elle ont cela de bon qu'elles font aimer celles qui ne leur ressemblent pas » ?

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