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Discours De La Servitude Volontaire d'Etienne De La Boétie

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Par   •  11 Août 2014  •  2 170 Mots (9 Pages)  •  2 676 Vues

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I) L’œuvre en générale

Le Discours de la servitude volontaire ou le Contr'un est un court réquisitoire rédigé en 1549 contre l'absolutisme qui étonne par son érudition et par sa profondeur, alors qu'il est censé́ être rédigé par un jeune homme d'à peine 18 ans. Le texte de La Boétie pose la question de la légitimité de toute autorité sur une population et essaie d'analyser les raisons de la soumission de celle-ci (rapport domination / servitude). Il préfigure ainsi la théorisation du contrat social et invite le lecteur à une vigilance de tous les instants avec la liberté en ligne de mire. Les nombreux exemples tirés de l'Antiquité qui, comme de coutume à l'époque, illustrent son texte lui permettent de critiquer, sous couvert d'érudition, la situation politique de son temps. Si La Boétie est toujours resté, par ses fonctions, serviteur fidèle de l'ordre public, il est cependant considéré par beaucoup comme un précurseur intellectuel de l'anarchisme. Sa première publication date de 1574.

Source : http://fr.wikipedia.org/wiki/Étienne_de_La_Boétie

II) Les différentes parties de l’œuvre :

La Boétie introduit le thème de son discours en se référant à Homère, par une citation d’Ulysse qu’il va contredire. « Mais si l’on veut parler à bon escient, c’est un extrême malheur d’être sujet à un maitre dont on ne peut jamais être certain qu’il sera bon, puisqu’il est toujours susceptible d’être mauvais quand il le voudra. » Discours à teneur politique donc il ne s’agit pas de débattre du meilleur mode de gouvernance mais de s’intéresser aux raisons de l’existence du tyran et à la responsabilité du peuple. Il s’agit de comprendre pourquoi les peuples supportent la tyrannie. Ils sont « ensorcelés et charmés par le nom seul d’un individu ». (pages 7 à 9)

Les peuples ne sont pas gouvernés, ils asservis, sont dépossédés de tout, y compris d’eux-mêmes. La Boétie recourt à l’argumentation directe mais il s’appuie sur le registre pathétique pour proposer un 1er portrait satirique de la tyrannie et du tyran. Il souligne l’idée de Un contre Tous. Il réfute l’idée que les peuples agissent ainsi par lâcheté. (pages 10 à 12) Il recourt à un raisonnement par analogie : analogie avec la guerre et les combattants. Il recourt à des exemples où des peuples, des individus se sont battus pour leur liberté. Il est donc vraiment difficile de croire à l’existence d’une telle servitude.

Il expose le principe de la désobéissance civile. Pour combattre la tyrannie, il suffit que les peuples refusent de continuer à obéir. Le tyran sera défait de lui-même. « C’est le peuple qui s’asservit et qui se coupe la gorge. » (page 13) Métaphores du feu, de l’aliment et de la branche.

Page 16 : Il constate que les hommes n’ont pas la force de désirer leur liberté. Il apostrophe ensuite les peuples avec virulence en recourant au dialogisme. Il propose aussi un portrait développé et très satirique du tyran. Le tyran n’est qu’un homme : LB réfute le principe de la monarchie de droit divin.

Après les constats et l’exposition du principe de désobéissance civile, il se propose de réfléchir aux causes : « Cherchons donc par conjecture […] comment s’est enracinée si profondément cette volonté de servir, si opiniâtre qu’il semble…»(page 17). Selon La Boétie, l’obéissance aux parents est naturelle, pas celle au tyran. Il réitère l’idée que l’état naturel de l’homme est la liberté et que « la nature, ministre de Dieu » (page 17), a fait tous les hommes égaux. Il oppose l’affection fraternelle voulue par la nature à la tyrannie qui est contrenature.

D’ailleurs les animaux ne supportent pas la servitude. De sorte que cette dernière place l’homme au-dessous de l’animal (ex de l’éléphant, du cheval, des bœufs et des oiseaux en cage comme il l’a exposé jadis en vers dans des fables). (page 19-20) Il développe ensuite l’idée qu’il existe 3 sortes de tyrans : ceux qui sont élus par le peuple, ceux qui gagnent le pouvoir par les armes et ceux qui l’obtiennent par l’hérédité (cas de la monarchie française). « ils disposent du royaume comme de leur héritage » « ils traitent les peuples qui sont sous eux comme leurs esclaves héréditaires ». Celui qui a été élu tend à rendre son pouvoir héréditaire pour ses fils. Ces 3 tyrans ont sensiblement tous la même manière de régner et d’asservir. (page 21)

Question indirecte : quel choix, entre la liberté et la sujétion, feraient des sujets neufs, « ni accoutumés à la sujétion, ni ayant pris goût à la liberté ? » (page 21). Selon lui ils obéiraient à la seule RAISON (position totalement humaniste). Il mentionne le contre-exemple du « peuple d’Israël ». D’après lui, les hommes ne peuvent pas se laisser assujettir uniquement parce qu’ils sont sous la contrainte ou trompés. Il s’appuie sur des exemples historiques puisés dans l’Antiquité. Le véritable souci réside dans le fait que l’homme est victime d’un profond oubli de sa liberté, la servitude lui fait perdre la mémoire. Quant aux enfants des 1ers asservis « nourris et élevés dans le servage sans regarder plus avant se contentent de vivre comme ils sont nés » (page 23). S’ajoute à cela la force de l’habitude. La nature pèse peu de poids face à celui de l’habitude.

Métaphores végétales pour illustrer son argument. Exemple des Vénitiens qui eux cultivent la liberté (page 24). Opposition nature/ culture. La nature = état originel de l’homme, la liberté ; la culture = la civilisation, l’Etat et la servitude. Cette démonstration est orchestrée à partir de l’exemple des 2 chiens de Lycurgue. LB recourt à diverses anecdotes pour illustrer son propos, mais aussi pour l’animer et le rendre plus aisément compréhensible par le plus grand nombre. Exemple : Xerxès, grand roi de Perse. Ces exemples prennent la forme de récits : on peut parler d’argumentation indirecte (page 25-26).

Anecdote de Caton d’Utique : « La nature de l’homme est bien d’être libre et de vouloir l’être, mais aussi sa nature est telle que naturellement il prend le pli que son éducation lui donne. » (page 29) L’homme s’habitue tant à sa servitude qu’elle lui semble naturelle. Analogie avec les chevaux. Recours à la PROSOPOPEE lorsqu’il donne la parole aux chevaux.

Certains échappent à cette perte de mémoire et « ne s’accomodent jamais de la sujétion ». Ce sont des individus éclairés, avec une tête « encore polie par l’étude et le

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