Corps objet sujet
Fiche : Corps objet sujet. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Asmae Maher • 10 Mai 2020 • Fiche • 1 169 Mots (5 Pages) • 783 Vues
Corps objet, corps sujet
Introduction
A lire le titre, des images me viennent et, aussi, des questionnements sur des jugements de valeur : le sujet a-t-il plus de valeur que l’objet ? Mon imprégnation culturelle – et religieuse – me fait immédiatement penser au corps et à l’âme, au corps séparé de l’âme, le corps étant la partie matérielle, physique, alors que l’âme est la force qui l’anime. Même question : l’âme a-t-elle plus de valeur que le corps ? Peut-on séparer l’un de l’autre ?
Objet et sujet.
Il est intéressant de noter que l’étymologie du mot objet (qui vient du latin) signifie : « jeter, placer, présenter devant ». L’objet est la chose tangible, perceptible, concrète. On peut l’analyser avec tous nos instruments de mesure, le définir, en arrêter l’image.
L’étymologie du mot sujet, par contre, signifie « jeter, placer, présenter en dessous ». C’est la partie, non analysable, non définissable, toujours mystérieuse d’un être.
Nous avons ici un problème philosophique majeur. Le sujet est un concept obscur : le sujet est le thème d’étude du sujet lui-même. On ne peut pas échapper à l’autoréférence. L’étude du sujet échappe à l’objectivité et dépend de la vision du monde de chacun, de son modèle philosophique. Dès lors, le sujet reste définitivement mystérieux.
L’énigme du sujet peut faire douter de son existence même. Le concept de sujet peut dériver de l’organisation du bruit des pensées, elles mêmes une production intarissable du (cerveau du) corps objet. Cette hypothèse remet en question l’utilité des notions de responsabilité, de culpabilité, de dignité, de liberté, etc. Par contre, si on part du principe que le sujet existe[1], alors, ce sujet n’existe qu’en relation à un autre sujet[2]. C’est l’hypothèse que j’adopte dans cet article : l’être, animal ou humain, est constitué d’une partie objet objectivable (mesurable) et d’une partie sujet (énigmatique).
Les philosophies
La vision portée sur le corps dépend de l’appartenance philosophique. Toutes ces philosophies sont des modèles de vie. L’un n’est pas meilleur qu’un autre. A chacun de choisir celui qui lui convient.
L’épiphénoménisme matérialiste
Le modèle de vie matérialiste privilégie l’objet en tant qu’élément premier : c’est l’objet qui secrète le sujet Dans ce modèle, c’est le corps (cerveau) qui génère la pensée (comme le foie produit de la bile). Et le corps fonctionnerait très bien sans le bruit de la pensée. « L’individu est essentiellement une machine et accidentellement une conscience »[3].
L’être est soumis à son corps, sa génétique, sa biologie, ses instincts.
Si le sujet est secondaire à l’objet, il en est aussi, en corollaire, la victime. Victime de son corps, de son destin, des événements de la vie, l’être cherche à contrôler ces différents éléments pour se sécuriser et réduire ses souffrances. La souffrance et le bonheur viennent de l’extérieur.
Cette approche victimiste conduit au modèle comportemental (individualiste) dualiste : chaque comportement (sentiment, émotion…) a un déclencheur et n’est pas responsable de sa réaction (« C’est parce que tu as fait ça que je suis obligé de faire ça… »)
Le dualisme et le parallélisme
Dans le dualisme, cher à Descartes, il y a deux substances, le corps et l’esprit, en interconnexion étroite ; cette interconnexion crée une troisième substance qui est l’union des deux premières.
Dans le parallélisme, cher à Leibniz, le corps et l’esprit n’interagissent pas entre eux, mais chacun suit une séquence parallèle, dans une harmonie préétablie.
La primauté culturelle
S’il y a dualisme corps esprit, on peut décider de donner arbitrairement plus de poids à l’un qu’à l’autre. On pourrait considérer que l’esprit est supérieur au corps, qu’il le transcende. On pourrait considérer, également, que la plus grande réalisation de l’esprit de l’homme, c’est sa culture. Culture et religion sont intimement mêlés. Et la culture devient une entité à part entière, qui veut maintenir son existence. Les guerres de religion n’en sont qu’un exemple. Elles témoignent de la lutte de la culture (religion) pour sa survie.
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