Conjectures sur le commencement de l’histoire Humaine d'Emmanuel Kant + sa biographie

Emmanuel KANT

Conjectures sur le commencement de l’histoire Humaine

Biographie d’Emmanuel Kant (1724 à 1804).

Immanuel Kant (en français Emmanuel) fut le quatrième d’une famille de onze enfants. Son père, Johann Georg Kant, était ouvrier sellier et sa mère, Anna Regina Reuter, très pieuse, lui donne une éducation très morale et religieuse. La vie de Kant est peu riche en événement marquants. Après avoir été précepteur, il enseigne à l’université de sa ville natale, Königsberg, et mena une vie particulièrement austère. Kant ne quittera jamais l’université de Königsberg : il est membre du sénat de l’université en 1780, doyen de la faculté de philosophie et de toute l’Académie en 1792. L’Académie de Berlin l’élit en 1786, celle de St Petersburg en 1794 et celle de Vienne en 1798. En 1796, conscient de son affaiblissement intellectuel, Kant abandonne l’enseignement. Toutes ses grandes œuvres sont parues. Il meurt le 12 février 1804.

Sa philosophie (le criticisme) remet en cause les prétentions à la vérité de la métaphysique traditionnelle mais préserve les chances du savoir rationnel et de la connaissance scientifique, évitant tout abandon au scepticisme et posant la valeur absolue de la loi morale. La critique de la raison pure, dégage les conditions a priori de toute connaissance et circonscrit les limites à l’intérieur desquelles la raison peut connaitre : ce sont celle de l’expérience possible, qui englobe les phénomènes naturels étudiés par les sciences. Les Fondements de la métaphysique des mœurs, puis la critique de la raison pratique, présentent une morale du devoir fondée sur l’autonomie de la volonté humaine et le respect de la loi universelle. La critique du jugement aborde à travers le problème du beau, la question de l’intersubjectivité.

Introduction

Emmanuel Kant est un grand philosophe allemand du XVIIIe siècle, il prône ainsi le mouvement des lumières : Cette expression désigne un courant d’idée qui a fait son apparition en Europe, au XVIIIe siècle, et a constitué le passage entre l’âge classique et les temps modernes. Elles accomplissent l’Humanisme, apparu au XVIe siècle, à l’époque de la renaissance. Elles tendent à mettre L’Homme à la place de Dieu (droits de L’Homme) et inventent une philosophie de l’Histoire dans laquelle le progrès humain remplace la Providence (divine).Les Lumières sont considérées comme ayant préparé les révolutions de la fin du XVIIIe et du XIXe. D’ailleurs, quelques années après la publication des Conjectures sur le commencement de l’histoire humaine de Kant, rédigée en 1786, la révolution française (1789) éclata et flatta les valeurs du siècle des lumières. Dans son œuvre, Emmanuel Kant décrit l’évolution de l’Homme de son état « primitif », ou de créature animale, à celui d’humanité. Cependant, pour ne pas sombrer dans les conjectures, Kant tente de définir l’Homme tel qu’il devait être au commencement : pour cela, il le décrit sous la forme du couple originel de la Genèse, où l’Homme primitif est, d’abord, uniquement guidé par ses instincts. Kant se penche, sur le problème de la bonté naturelle et de l’origine du mal en distinguant soigneusement le point de vue de l’individu de celui de l’espèce et en différenciant l’histoire de la nature, de l’histoire de la liberté.

Au commencement de l’histoire, tous les êtres vivants n’avaient pour but que la satisfaction de leurs besoins (manger, boire, dormir). Ainsi, chacune de leurs actions étaient effectuées dans le cadre de la conservation de leurs espèces, et ainsi, aucun de ces êtres n’étaient tourmentés par des choix quelconques. Kant nous ouvre les yeux sur les débuts de l’histoire humaine grâce à une réinterprétation de la Genèse (texte biblique): l’homme, malgré l’interdit divin, a mangé de la pomme qui provenait de l’arbre de la connaissance du Bien et du Mal. Cette faute inaugure le règne de la pensée et de la liberté chez l’Homme et fait alors de l’Homme, un animal doué de raison. Ainsi, L’humanité de l’Homme est elle provoquée par sa raison ?

Dans un premier temps, Immanuel Kant nous précise que son interprétation n’est pas un travail sérieux mais, un travail de l’imagination, destiné au relâchement de l’esprit. Ensuite, il reprend l’histoire du couple originel de la Genèse, et y distingue quatre manifestations de la raison chez l’Homme. Ainsi, Kant distingue un problème sur l’origine du mal dans les débuts de l’humanité : d’un coté, la culture (homme) réprime la providence sur tous les malheurs qu’elle leur inflige, de l’autre, la nature (providence) se retrouve à l’opposé de la destination de l’homme.

l) Introduction à l’interprétation Kantienne

a) Kant présente, tout d’abord son œuvre, comme un exercice pour l’imagination : mais pas seulement. En effet, le manque de contenu empirique pose problème car aucun document authentifié ne peut nous renseigner sur le début de l’histoire. Cependant, avec de l’imagination, de la raison et de l’expérience, il est possible de reconstituer et de retracer l’origine de l’humanité grâce aux gestes les plus élémentaires de l’homme actuel. Selon Kant, ses conjectures ne sont pas dénuées de sens mais ne doivent pas apparaitre comme un « travail sérieux » (tel que celui de l’historien) mais, plutôt comme un relâchement de l’esprit.

« Il est certes permis d’insérer des conjectures dans le cours d’un récit historique… lequel présuppose nécessairement ces habiletés. » ligne1à 75.

b) Puis Kant décrit l’Homme, au commencement, sous la forme du couple originel de la Genèse (Adam et Eve au Jardin d’Eden).Il leur était possible de « parler » et de « discourir »contrairement aux autres êtres. Mais Il était, tout de même, Homme à l’état de nature : ses pas étaient guidés par « l’Instinct ».

« L’instinct, cette voix de Dieu, à laquelle tous les animaux obéissent…occupés par leurs pensées et par là détournés de leurs sensations. » lignes77à93.

II) La naissance de la raison

a) L’animal, soumis à son instinct (de nature), n’agit qu’en fonction d’elle. En effet, elle adapte, immédiatement, l’être dans son milieu (absence d’expérience). Kant distingue une première manifestation de la raison chez l’homme, dans la Genèse, qui n’est pas liée aux besoins vitaux ou naturels mais liée, à la satisfaction des désirs artificiels (« concupiscence »). La première étape

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