Arguments pour et contre "Toujours dire la vérité"
Étude de cas : Arguments pour et contre "Toujours dire la vérité". Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar babyli • 2 Mars 2015 • Étude de cas • 4 673 Mots (19 Pages) • 6 326 Vues
Partie 3 - Se préparer aux épreuves
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pour » et « les arguments contre », et exigeait la plus grande « prudence » dans l’exposé des
idées personnelles.
Il va de soi qu’à suivre un tel cadre, la pensée de celui qui disserte est brimée, entravée par un
a priori contestable : « le candidat n’est pas assez mature pour avoir des idées et des positions
personnelles ».
Comment peut-on, des années durant, mettre à ce point en garde les collégiens et les lycéens,
contre la tendance naturelle de chacun à défendre un point de vue, une idée, une pensée ou une
conception personnelle ? C’est en pensant, dès aujourd’hui, que l’on réussira, demain, à penser ; et
c’est en dissertant que l’on réussira à disserter. L’acte est antérieur à la puissance !
Si l’on ne veut pas que notre société soit entre les mains de personnes qui se déresponsabilisent
aisément et sans vergogne, qu’on commence par cultiver la responsabilisation et l’assomption de
ses propres idées et positions !
Une citation de Rousseau
« Je ne suis donc pas simplement un être sensitif et passif,
mais un être actif et intelligent,
et, quoi qu’en dise la philosophie, j’oserai prétendre à l’honneur de penser. »
Rousseau, Émile ou de l’éducation, livre quatrième
a) Exemple d'une dissertation
• « Dire toujours la vérité ! » Dans le cadre de votre futur métier, vous définirez le sens, l’usage
et les limites de cette expression.
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b) Proposition d'une correction par étapes
Étape n°1 : les distinctions préalables.
Le thème est celui de la vérité ; le champ d’interrogation est défini par la consigne et pourrait
être reformulé ainsi : « quel est le sens, quel est l’usage et quelles sont les limites de cette
expression » enfin, l’embrayeur est signifié par le « dire toujours ».
Étape n°2 : la recherche problématique.
Dire toujours la vérité est un impératif moral qui ne supporte aucune exception. Celui qui
s’aventurerait à mentir ou à cacher la vérité remettrait en cause la confiance nécessaire à toute
relation humaine saine. Cependant, toute vérité est-elle bonne à dire ? N’y a-t-il pas des « vérités »
qui blessent, et que certains, même, s’autorisent à dire afin de blesser ? Dans ces conditions, on
comprend qu’un éducateur doit prendre garde de ne pas faire plus de mal que de bien à celui qu’il
éduque, en s’imposant de toujours lui dire la vérité. Et par ailleurs, la connaît-il cette « vérité » ?
Et par ailleurs encore, de quelle vérité parle-t-on ? Car s’il y a des vérités que l’on doit aux autres
(l’accusé à ses juges), il y en a peut-être aussi qui ne regardent personne (des vérités intimes,
personnelles).
Remarque : L’enjeu est donc bien de savoir – comme l’indiquait la consigne, afin d’aider le candidat
– quel est le sens, l’usage et les limites de cette expression, c’est-à-dire de savoir ce qui peut
justifier qu’une vérité soit dite ou qu’elle ne le soit pas.
Mais il aurait été maladroit de consacrer la première partie au « sens » de l’expression, la deuxième
à son « usage », et la troisième à ses « limites ».
Réussir son concours d'entrée ASS - EJE - ES - ME
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Étape n°3 : le plan détaillé.
N.B. : nous avons choisi de détailler autant que possible le plan, afin de rendre la rédaction du
développement la plus aisée possible.
I. Dans le cadre de mon futur métier, dire toujours la vérité est une exigence morale incontournable
1. La valeur et la portée morale de l’impératif : « dire toujours la vérité » :
a) l’impératif moral est énoncé, généralement, sous la forme d’un interdit : derrière « dire
toujours la vérité » se tient l’impératif moral « ne jamais mentir » ;
b) la portée de l’impératif moral est universelle, et sa valeur est nécessaire. C’est une loi à
l’image d’une loi scientifique.
2. Dans le cadre de mon futur métier, je n’échappe pas à l’ordre de l’Humain :
a) ce qui se reconnaît dans l’obéissance au règlement de rapporter à mon supérieur le fruit
de mon travail relationnel avec les personnes dont j’ai la charge ;
b) ce qui se reconnaît dans la relation de franchise que je dois entretenir avec ces mêmes
personnes dont j’ai la charge.
3. Le risque encouru, si je n’obéissais pas à ce principe :
a) il n’y aurait plus de travail d’équipe (l’éducateur spécialisé, le moniteur-éducateur, le psychologue,
le psychiatre, l’assistante sociale… profitent
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