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Aimer Est-ce Une Vertu Ou Une Faiblesse ?

Mémoire : Aimer Est-ce Une Vertu Ou Une Faiblesse ?. Recherche parmi 300 000+ dissertations

Par   •  21 Novembre 2012  •  1 819 Mots (8 Pages)  •  3 014 Vues

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L’amour peut désigner le fait d’être attiré par quelque chose ou quelqu’un au point d’être pris par ce qui attire ainsi. Ce peut être également le fait de pouvoir attirer quelque chose ou quelqu’un à soi, au point de vouloir le prendre ; ou encore, le fait, non plus d’être pris ou de vouloir prendre, mais de se considérer et de considérer les choses et les êtres pour eux-mêmes en faisant quelque chose d’utile pour soi et pour eux. Tout le sens de la philosophie peut alors résider dans le fait d’apprendre à aimer, en passant par la violence des rapports où les hommes sont pris et prennent, à l’invention des rapports où personne ne capture personne, ni n’est capturé, parce qu’à la passion succède le fait de penser l’autre. L’amour est un sentiment ayant pour objet une personne, dont l’existence nous réjouit et que l’on pense de ce fait dotée d’une valeur unique : le désir de son bien s’enchevêtre avec celui de notre propre bien, et en ce sens la relation amoureuse tend à un perfectionnement des partenaires par l’union la plus complète et la plus intime. Ce de mot d’ « Amour » on tire le verbe « aimer », un verbe polysémique qui s’étend de la simple préférence à la passion la plus amoureuse pour le sujet. On se demandera alors, afin de bâtir une définition de ce verbe, s’il faut aimer, si le fait d’éprouver de l’amour, le fait d’aimer est honorable ou raisonnable. Pour se faire nous traiterons premièrement le verbe sous une définition qui le fait passer du sacrifice au respect, pour ensuite s’établir sur ce terme vu comme le fait de se voir soi-même en l’autre. Enfin, nous nous demanderons s’il est bien raisonnable d’aimer.

Aimer : une élévation de soi à travers l’autre ?

I. Aimer : passer du sacrifice au respect

A. L’amour oblatif : s’effacer pour ne voir qu’autrui

1) L’amour authentique : un effacement de sa propre personne devant l’être aimé

L’amour authentique se signalerait par un effacement de sa propre personne devant l’être aimé. Souhaiter le bonheur d’autrui, y contribuer de toutes ses forces, au mépris même de son propre bien-être, voilà qui serait la marque d’une affection sincère. A proprement parler, aimer, ce serait alors s’oublier soi-même, s’offrir à l’autre sans restrictions. Aimer, dans ce sens-là serait un sentiment oblatif. C’est-à-dire qu’il serait éprouvé par des personnes qui visent à satisfaire les besoins d’autrui au détriment de ses biens propres, et ainsi, aimer reviendrait à être capable de sacrifices. Dans ce sens, il faut aimer, pour faire en sorte qu’une communauté d’hommes se soutiennent, se sentent soutenus, et plus sûrs, étant donné que les hommes qui s’aiment d’un amour authentique peuvent se sacrifier les uns pour les autres.

2) Il n’est pas indispensable de placer l’amour d’autrui sous le signe du sacrifice pour qu’il exclue l’amour-propre

Néanmoins, il n’est pourtant pas indispensable de placer l’amour d’autrui sous le signe du sacrifice pour qu’il exclue l’amour-propre. S’aimer soi est en effet un sentiment naturel qui assure la conservation de chacun. Il n’appartient d’ailleurs pas exclusivement à l’Homme, car tout être vivant tend à persévérer dans son existence. Il n’est pas l’ennemi d’un amour véritable. Au contraire, l’amour-propre surgit dès que les hommes se comparent entre eux et essaient de l’emporter les uns sur les autres. Aimer fait prendre conscience alors d’autrui, l’amène plus qu’au sacrifice, au respect. En ce sens encore, il faut encourager l’action d’aimer.

B. Fusion ou distance ?

1) Les conditions d’un véritable amour pour autrui

Reste donc à comprendre comment définir les conditions véritables du fait d’aimer autrui. Doit-on le considérer comme la réunion de deux amants en un tout, comme le prétend Aristophane dans Le Banquet de Platon ? Mais alors, n’est-ce pas abolir l’altérité de l’être aimé ? Aimer l’autre moitié d’un tout dont on est soi-même partie intégrante, n’est-ce pas à nouveau, mais dans un sens différent, s’aimer soi-même ?

2) Ecartons de l’amour d’autrui la tentation fusionnelle

Ecartons de l’amour d’autrui la tentation fusionnelle. Aimer autrui et non pas soi-même exige de garder à l’esprit son altérité radicale. De la sorte, je respecterai en lui un autre que moi-même. Toutefois, le respect est la condition nécessaire mais pas suffisante de l’amour. A lui doit s’ajouter le sentiment d’une intimité qui réduit, sans la détruire jamais, la distance qui me sépare de l’être aimé. Il faut donc aimer, sans perdre de vue la distance qui me sépare de l’autre. Aimer devient une action qui consiste à doser le degré de la relation qui m’incombe d’entretenir avec autrui.

II. Aimer : se voir soi-même en l’autre

A. La force de l’amour-propre

1) Le moi n’aime que lui-même

Le fait d’aimer suppose une intériorité de l’homme, un sentiment qui part de l’intérieur. Le moi alors, peut n’aimer que lui-même, et c’est ce qui le rend haïssable aux yeux de Pascal. « Ne considérer que soi », voilà ce qui l’occupe. Mais le moi ne veut pas se voir tel qu’il est ; il recherche avant tout une image flatteuse de lui-même. Il est pourtant bien loin de la perfection qu’il s’attribue. Aussi est-il contraint de se duper, et l’amour-propre n’est que cette volonté de s’illusionner soi-même.

2) Pour croire à son mensonge, le moi a besoin d’autrui

Toutefois pour croire à son mensonge, le moi a besoin d’autrui : il faut que les autres l’aiment pour confirmer l’image avantageuse qu’il s’est forgée de lui-même. Il aime son prochain autant qu’il peut trouver en lui un écho à sa vanité. Et si autrui s’avise de lui dire la vérité sur lui-même, voici que l’affection se transforme en haine. Il hait la vérité et celui qui la dit ; il aime son

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