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Soi de connaissance de soi et conscience de soi philosophique

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Par   •  5 Janvier 2015  •  Analyse sectorielle  •  1 940 Mots (8 Pages)  •  1 145 Vues

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Réponse spontanée

Elle est affirmative. Nous avons spontanément l'impression de nous connaître.

Plan rédigé

I Conscience spontanée de soi et conscience philosophique de soi.

Il est possible d'opposer ce qui est en nous conscience spontanée et ce que nous sommes vraiment. C'est ce que fait Descartes. Cherchant méthodiquement à découvrir une vérité "entièrement indubitable", il décide de se débarrasser de tous les préjugés reçus depuis l'enfance. C'est alors qu'il est conduit à opposer ce qu'il a conscience d'être spontanément, avant sa méditation philosophique, et ce qu'il est vraiment, être dont il ne prend conscience qu'au terme de sa méditation.

1) La conscience spontanée de soi.

Avant la réflexion philosophique, "lorsque je m'appliquais à la considération de mon être, je me considérais premièrement comme ayant un visage, des mains, des bras et toute cette machine composée d'os et de chair telle qu'elle paraît en un cadavre, laquelle je désignais par le nom de corps" (Méditations, I). Cette première dimension de la conscience spontanée de moi-même comme corps, corps qui est mien, que je peux sentir, paraît plus claire que la conscience spontanée de l'âme, à laquelle je rapporte mes actions et que j'imagine, poursuit Descartes comme "quelque chose d'extrêmement rare et subtile" De ces deux formes de conscience de soi se contente celui qui n'a pas encore entrepris de dépasser l'opinion que donne l'expérience générale de la vie et de ses incertitudes.

2) Ce qu'est vraiment la conscience de soi.

Le travail par lequel Descartes se débarrasse de toute idée reçue, sa méthode philosophique, consiste en un doute volontaire, systématique et radical. Ce doute porte sur tout ce dont il est possible de douter, y compris ce dont, d'ordinaire, "on ne peut pas raisonnablement douter", par exemple que nous avons un corps. Rappelons que pour mettre en doute l'existence du corps, Descartes recourt à l'argument du rêve. Quand je rêve, je m'imagine éveillé, marchant, habillé alors que pourtant je suis allongé nu dans mon lit. Qui m'assure que je ne suis pas maintenant en train de rêver ce corps que je crois avoir ? Rien, puisque justement aucun indice au moment du rêve ne me révèle que je ne suis pas éveillé ! Il me faut donc douter de la réalité de mon corps.

Au doute cartésien rien ne résistera à une exception près : l'existence du doute lui-même c'est à dire à la fois l'existence de la pensée et l'existence d'un sujet qui pense (moi). Il n'y a pas de doute que je suis et que je suis ce pouvoir de douter de toute réalité extérieure, même de mon corps. Je prends conscience que je suis (j'ai conscience de moi comme existant) et, de plus, que je suis une intériorité, une substance pensante (consciente) purifiée de toutes les obscurités qui étaient attachées jusqu'ici à cette notion. Je suis certain d'être, à ce moment de la démarche, un moi qui doute, autrement dit qui pense. Je me connais comme res cogitans c'est à dire substance pensante.

Ainsi :

Ce que j'ai conscience d'être spontanément, à savoir un corps et une âme subtile, je ne le suis pas vraiment ; philosopher est nécessaire pour passer de l'évidence naïve et trompeuse de ce que j'imagine être à l'évidence philosophique de ce que je suis réellement.

Ce que j'ai conscience d'être, après avoir douté, à savoir "une chose qui pense", je le suis réellement ; ce moi n'est ni un corps, ni une âme mystérieuse ou subtile mais une pure pensée et, à cette pensée consciente, sera reconnu par la suite le pouvoir de gouverner le corps sans être gouvernée par lui, autrement dit un libre arbitre.

Selon le sens qu'on donne au concept de conscience, je suis ce que j'ai conscience d'être (conscience philosophique de soi) et je ne suis pas ce que j'ai conscience d'être (conscience spontanée de soi). La conscience peut faire erreur sur elle-même mais elle seule peut le savoir en prenant conscience de sa véritable nature. La conscience philosophique de soi est connaissance vraie de soi qui nous arrache aux illusions de la conscience naïve de soi.

Pourtant cette conscience philosophique de soi n'est-elle pas, en réalité, source de nouvelles illusions sur soi ?

II Les illusions de la conscience de soi.

1) Conscience et illusion.

Ce dont j'ai conscience, dit Spinoza, c'est ce que je veux, désire et fais mais non les causes qui expliquent ce que je veux, désire et fais. Les hommes sont conscients de leurs actions et ignorants des causes par où ils sont déterminés. Par conséquent, ils s'imaginent qu'ils sont libres c'est à dire qu'ils attribuent à la conscience le pouvoir d'être cause première de leurs actions parce que les causes réelles de celles-ci leur échappent. Ainsi, explique Spinoza, une pierre consciente roulant le long d'une pente pourrait croire que c'est elle qui décide d'avancer alors qu'en réalité elle est soumise aux lois de la pesanteur. L'homme est pareil à cette pierre consciente : "Les hommes quand ils disent que telle ou telle action du corps vient de l'âme qui a un empire sur le corps ne savent pas ce qu'ils disent et ne font rien d'autre qu'avouer en un langage spécieux leur ignorance de la vraie cause d'une action qui n'excite pas en eux d'étonnement." (Ethique, III, 2, scolie). Mais les décrets de l'âme ne sont rien d'autre que les appétits (les désirs) eux-mêmes et varient, en conséquence, selon les dispositions variables du corps. Aussi ceux qui "croient qu'ils parlent ou se taisent ou font quelque action que ce soit, par un libre décret de l'âme, rêvent les yeux ouverts" Il faut ici rappeler que selon Spinoza existe un déterminisme universel. La Nature agit en nous qui n'en sommes que des modes.

Ainsi, je ne suis pas réellement ce que j'ai conscience d'être. Ma conscience est ainsi faite qu'elle prend conscience d'elle-même comme d'une conscience libre mais c'est une illusion. C'est concevoir l'homme dans

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