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Sens Et Connaissance

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Par   •  1 Janvier 2013  •  898 Mots (4 Pages)  •  837 Vues

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On dit souvent que « l'on ne croit que ce que l'on voit » et on invoque les perceptions de nos sens comme des évidences incontestables et objectives auxquelles on ne peut que se fier, comme si ne pas croire à ses sens revenait finalement à avoir perdu le (bon) sens. Pourtant, on sait d'expérience que nos sens peuvent aussi nous trahir et nous tromper, comme il arrive lorsque l'on aurait juré avoir entendu un bruit ou aperçu une ombre dans le brouillard, et les philosophes ont souvent montré que les sens étaient à l'origine d'illusions et de mirages qui s'opposaient à toutes connaissance fiable et rigoureuse. Dès lors, se demander si l'on peut faire confiance à ses sens, c'est avant tout s'interroger sur la fiabilité et la valeur des sens dans l'entreprise de la connaissance. En quoi devons-nous nous méfier de nos sens pour connaître? Ne sommes-nous pas contraints de nous en remettre à eux, pour connaître comme pour agir, s'il est vrai que l'on ne peut pas s'en passer? Dans quelles conditions nos sens peuvent-ils devenir, finalement, un moyen de connaissance authentique du monde?

Les sens sont source d'erreur et de fausseté; il faut s'en méfier.

En effet, les sens sont trompeur là où la raison permet d'atteindre la vérité. Quand on n'a point « d'autre dessein que de vaquer à la recherche de la vérité », les sens sont les premières choses dont on doit douter. Dans la première des Méditations métaphysique, Descartes écrit:  « J'ai quelquefois éprouvé que ces sens étaient trompeurs, et il est de la prudence de ne se fier jamais entièrement à ceux qui nous ont une fois trompés ». En cela, les sens s'opposent à la raison, qui est définie, dans le Discours de la Méthode, comme « la puissance de bien juger et de distinguer le vrai d'avec le faux ».

De plus, la sensation ne fournit aucune connaissance. Dans le Seconds Analytiques, Aristote est le premier à montrer qu' « il n'est pas possible d'acquérir par la sensation une connaissance scientifique », car la sensation porte sur des objets particuliers et déterminés dans le temps et l'espace, alors que la science porte sur des notion générales et universelles qui s'appliquent à tout les cas possibles puisque donc les démonstrations sont universelles et que les notions universelles ne peuvent être perçues, il est clair qu'il n' a pas de sciences par la sensation.

Les sens ne reposent donc pas sur une grande fiabilité et ne fournissent pas de connaissance. Cependant les sens ont leur utilités dans la prise de connaissance.

Pour connaître comme pour agir, on ne peut pas se passer des sens.

D'une part, les sens sont indispensables à la vie pratique. Quoi qu'il critique la fiabilité des impressions sensibles pour celui qui veut connaître, Descartes accorde toutefois aux sens un rôle essentiel pour celui qui veut agir; dans Dioptrique, il écrit que « toute la conduite de notre vie dépend de nos sens ». En effet, si nous étions privés de nos sens, nous serions incapables de diriger notre vie et peut-être même incapables de rester vivants.

D'autre part, toutes connaissance dérive de l'expérience

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