LaDissertation.com - Dissertations, fiches de lectures, exemples du BAC
Recherche

Qu'est Ce Que Prendre Conscience ?

Commentaire d'oeuvre : Qu'est Ce Que Prendre Conscience ?. Recherche parmi 300 000+ dissertations

Par   •  21 Février 2015  •  Commentaire d'oeuvre  •  1 776 Mots (8 Pages)  •  1 047 Vues

Page 1 sur 8

Qu’est-ce que prendre conscience?

La définition première de la conscience est la prise en compte du monde qui nous entoure et de nous-même. Au sens étymologique du terme, la conscience signifie « savoir ». Ainsi elle demeure une voix d’accès privilégiée à la connaissance du sujet. Grâce à notre conscience, on sait que le monde qui nous entoure existe et que nous en faisons partie, cela revient à se saisir et avoir le monde en soi. L’individu peut en fait développer une conscience immédiate du monde et de soi.

Mais, afin de se construire, l’homme doit mener une démarche réfléchie et volontaire pour accéder à un autre degré de la conscience du monde qui l’entoure et de lui même : on parle de prise de conscience. Pour cela, il va à la fois s’interroger sur lui-même et se confronter au monde dont il fait partie car en tant qu’être conscient, on n’est pas seulement dans le monde mais en face de lui pouvant l’interroger : c’est d’ailleurs ce qui nous distingue de l’être animal.

Seulement, aujourd’hui, le psychisme humain n’est pas que conscience. D’où l’utilité d’introduire la notion d’inconscient, qui n’est pas manifeste, au même titre que la conscience. La question qui s’impose à nous, c’est comment penser un rapport entre la conscience et l’inconscient alors que ce dernier échappe non seulement à la conscience mais aussi à tout contrôle

Face à cela, des questions s’offrent à nous : Quelles sont les différents degrés de la prise de conscience ? Quel est le rôle de l’inconscient? Comment s’organise le processus de prise de conscience ? Quels sont ses effets sur l’individu?

Dans un premier temps, nous essaierons de montrer les différents états de conscience possibles lors de la prise de conscience ; puis nous parleront du rapport étroit qu’il peut y avoir entre la conscience et l’inconscient et son rôle dans ce processus ; et enfin nous analyseront ses effets sur l’individu.

Prendre conscience, c’est avant tout faire la lumière sur l’objet de cette conscience, à savoir le monde extérieur ou soi-même, qui en fait partie intégrante. Il est important de distinguer prendre conscience et avoir conscience : tout ce que l’on ne prend pas, on ne l’a pas. Pour cela, l’homme est doté d’une conscience immédiate et spontanée, grâce à laquelle il perçoit avant tout le monde qui l’entoure. Comme le dit Husserl : « Toute conscience est conscience de quelque chose ». Cela montre que la conscience se concentre autour du monde extérieur et des objets qui le composent : en effet, lorsque l’on entre dans une pièce, on prend conscience immédiatement des objets présents, on sait qu’ils sont là.

Ainsi, on suppose qu’il n’y a pas de connaissance du monde sans conscience. Par la conscience, on s’accompagne comme le monde nous accompagne : c’est donc dans la conscience que le monde nous apparaît .

Et de ce degré de conscience découlent tous nos actes, nos perceptions et nos impressions. La connaissance du monde s’accompagne alors d’une connaissance de soi: on parle de conscience de soi. Elle désigne la pensée ou le savoir immédiat que possède l’homme sur lui-même, selon Descartes. Elle représente le propre de l’homme, sa spécificité et selon Hegel, la conscience de soi est fondamentalement réflexive, et l’homme doté de cette conscience est un être pour soi ; il se distingue de la conscience immédiate et fait référence à l’être en soi qui désigne les choses de la nature.

L’homme a donc conscience d’être, de faire partie du monde, mais ce niveau de conscience ne lui permet pas de connaître son identité propre. Kant le prouve quand il dit : « je me connais seulement tel que je m'apparais à moi même. La conscience de soi même n'est donc pas encore, il s'en faut une connaissance de soi même ». Il est donc nécessaire de progresser vers un niveau plus élevé de la conscience : la conscience réfléchie. Ce degré de conscience permet à l’homme de se retourner sur lui-même, de faire un retour sur ses pensées et ses actes ; d’après Kant, le sujet se caractérise par sa capacité à dire « Je » qui constitue un moment irréversible et essentiel dans le développement de l’homme : par exemple, un enfant naît avec une conscience immédiate et ne peut que se percevoir que par une connaissance intuitive et immédiate, tout comme un animal, mais lorsqu’il grandit, il acquiert la conscience de soi qui lui permet d’accéder à la pensée et de faire un retour sur lui-même. En conclusion, la conscience s’obtient à la naissance mais se développe à mesure des années et de nos expériences : elle est « prise » car elle n’est pas là au départ car prendre conscience c'est se l'approprier et considérer comme propre à soi.

Cependant, il faut savoir que la conscience fait partie du psychisme humain, au même titre que l’inconscient ; or selon Freud, la partie inconsciente du psychisme humain prendrait sérieusement le pas sur la partie consciente. D’où l’intérêt de s’interroger sur l’importance de l’inconscient. Celui-ci joue-t-il un rôle dans le processus de prise de conscience?

L’invention de l’inconscient par Freud a changé de fond en comble la conception du sujet. Au delà du dualisme cartésien qui s’appuie sur une opposition, entre la substance pensante et la substance étendue, entre l’esprit et la matière, le sujet est désormais compris comme un être où l’esprit comme le non esprit participerait à son édification.

Avant son invention par Freud, l’inconscient se présentait non pas comme une partie de l’esprit ou du psychisme mais comme un exemple de faits non conscients. D’après Leibniz, nous comprenons déjà que « les petites perceptions » ou « les perceptions insensibles » constituaient l’inconscient. En écrivant dans Nouveaux Essais sur l’entendement humain « qu’il y a à tout moment, une infinité de perceptions en nous, mais sans aperception et sans réflexion, », il explique que ces changements qui s’opèrent même sans que l’on s’en rendent compte, ont tout de même une influence sur notre volonté et notre partie consciente : par exemple, celui parle du fait que l’on ne se rende plus compte du mouvement d’un moulin ou d’une chute d’eau, ceci étant du à l’accoutumance ou le fait d’y avoir habité pendant un long moment.

Une autre partie de l’inconscient est décrite par les philosophes : lorsque l’on dort, notre inconscient analyse des informations et lors de notre réveil, ses informations sont traitées par notre conscience : on parle d’inconscience naturelle.

Dans Anthropologie du point de vue pragmatique, Kant explique que les perceptions claires ne sont qu’une infime partie de notre conscience, ce qui signifie que l’on peut avoir des perceptions inconscientes. En effet, les scientifiques ont montré par le biais d’expériences que l’on prend conscience de quelque chose d’inhabituel plus rapidement que quelque chose d’habituel, cela signifie que certaines informations sont intégrées indépendamment de notre conscience ; par exemple un individu se rappelle plus facilement de quelque chose d’anormal et donc un fait qui la marqué, que quelque chose de normal et qu’il considère comme la routine : ceci étant du en majorité à l’accoutumance.

Enfin, dans Cinq leçons sur la psychanalyse, Freud explique qu’il est possible de prendre conscience de son inconscient, à travers sa méthode dite de « libre association », où il laisse le patient s’exprimer librement sur des choses qui lui viennent à l’esprit mais qui dépendent indirectement des choses oubliées, c’est à dire latente dans l’inconscient du patient, qu’ils recherchent. Ainsi, selon Freud, l’inconscient est donc le résultat d’une opposition au sein de l’individu, entre des forces qui veulent se satisfaire et d’autres qui s’y refusent et sont refoulées. Toutefois, ces idées refoulées ne peuvent être détruites et continue d’agir sous d’autres formes : c’est le retour du refoulé.

Seulement, on s’en vient à se poser des questions sur l’organisation du processus de prise de conscience et sur ses différents effets sur l’individu.

Le processus de prise de conscience est un phénomène nécessaire pour l’homme. Il lui permet de comprendre ses actes et bien sur ses pensées. Car comme le dit Pascal, « Toute notre dignité consiste donc en la pensée ». Cela signifie que notre capacité à penser est ce qui nous permet d’agir, que ce soit en bien ou en mal : la prise de conscience est de ce fait entièrement liée à notre réflexion. C’est pourquoi, prendre conscience de ses actes nous aide à distinguer le bien du mal : ce processus découle d’une remise en question. On peut dire que la prise de conscience a pour effet de révéler son identité propre à l’individu, de comprendre qui il est.

D’autre part, selon Nietzsche, « La conscience n’est qu’un réseau de communication entre hommes », ce qui signifie que celle-ci s’est développé dans l’optique de cette utilité qu’à l’homme de parler. Prendre conscience de cela a obligé l’individu à savoir dire ce besoin et à se rendre intelligible. Mais Nietzsche affirme que la conscience n’appartient pas essentiellement à l’existence individuelle de l’homme mais au contraire à la partie qu’il a en commun avec les autres : la conscience n’est donc qu’un produit de la vie en société. Et lorsque l’on prend conscience de cela, on apprend à agir en conséquences et à se démarquer des autres.

Pour finir, la conscience étant synonyme de pensée, est à l’origine de nos actes et donc de décisions spontanées: ainsi les organismes ne pouvant faire de décisions spontanément ne disposent pas de conscience : on peut voir cela à travers deux exemples précis. Il y a le cas de animaux qui ne sont pas amenés à prendre des décisions ; mais également le cas où nous dormons et que nous n’avons plus de mouvements spontanées, alors la conscience disparaît et l’inconscient prend le pas. Cela signifie que lorsqu’il n’y a plus de spontanéité, il n’y a plus de conscience. Ainsi, tout acte découle d’une décision, spontanée ou anticipé, or les décisions implique des choix alors on peut dire que la conscience est synonyme de choix. Par exemple, une personne qui as toujours agi méchamment avec les gens, peut un jour prendre conscience de ses actes passés et faire le choix de faire un trait sur tout sa. On peut en conclure que la prise de conscience nous aide à relativiser les conséquences d’expériences vécus.

Prendre conscience? Nous avons essayé tout au long de notre travail de donner une définition à cette expression.

Qu’est-ce que prendre conscience? Les travaux effectués nous ont permis de montrer qu’il existe différentes prises de conscience, d’affirmer par Freud que l’inconscient participe également à ce processus et enfin d’expliquer que la prise de conscience est révélateur de l’identité d’un individu et l’aide à faire ses choix.

Une ouverture s’ouvre nous : dans quelles mesures la prise de conscience peut-elle s’avérer dangereuse pour l’individu?

...

Télécharger au format  txt (11.2 Kb)   pdf (116.3 Kb)   docx (12 Kb)  
Voir 7 pages de plus »