Puis-je être Heureux Sans Autrui ?
Note de Recherches : Puis-je être Heureux Sans Autrui ?. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar CloDe • 10 Février 2015 • 1 225 Mots (5 Pages) • 4 776 Vues
Dissertation de Philosophie : Puis-je être heureux sans autrui ?
La fameuse citation de Huis Clos, « L'enfer, c'est les autres », donne une vision très négative des relations entre les hommes : elles seraient source de malheur plutôt que de bonheur. Pourtant, on a tendance à penser aussi que le bonheur ne peut pas se trouver dans la solitude. En effet, l'homme a besoin des liens sociaux pour se sentir pleinement humain et pour se développer intellectuellement.
Pourquoi la relation avec autrui semble-t-elle nécessaire au bonheur de chacun ? N'est-elle pas aussi source de malheur, source de contrainte et de peur ? Un monde sans autrui ne serait-il pas plus souhaitable ? Si non, comment s'assurer que la relation avec autrui reste une relation heureuse ?
D'une part, il semble qu'autrui soit une condition nécessaire au bonheur de l'homme. Cependant, c'est également une source de malheur : on peut même penser qu'un monde serait plus heureux sans autrui. C'est pourquoi certaines conditions doivent être mises en place, dans le but d'assurer que la relation avec autrui soit source de bonheur plutôt que de malheur.
I. D'une part, autrui semble être une condition nécessaire à mon bonheur
A. Le besoin de la reconnaissance d'autrui
Le regard d'autrui est indispensable, à la fois pour la conscience de soi et pour la connaissance de soi. Il joue un rôle de miroir dans lequel je me définis et qui est indispensable à mon humanité.
C'est ce que défend Sartre : « Pour obtenir une vérité quelconque sur moi, il faut que je passe par l'autre » (L'existentialisme est un humanisme, 1945).
On pense ici à l'exemple des marginaux, pour qui le plus dur est souvent de ne pas ressentir la reconnaissance dans le regard des autres.
B. Le besoin du dialogue avec autrui
Tout homme a besoin de dialoguer avec autrui pour son développement intellectuel, et donc pour son bonheur. Le dialogue est riche car il permet de confronter des opinions différentes pour faire naître la vérité. C'est l'approche dialectique préconisée par Platon, qui écrit de nombreux dialogues où il met en scène Socrate avec des interlocuteurs variés.
Certains considèrent même qu'il est impossible de penser seul. C'est pourquoi le philosophe allemand contemporain Jurgen Habermas écrit que la raison est « communicationnelle ». Un monde sans autrui serait un monde sans possibilité de penser.
Même seul, l'esprit a besoin de dialoguer pour clarifier ses pensées. Pour Platon, penser seul revient d'ailleurs à un « dialogue intérieur de l'âme avec elle-même ».
C. L'impossibilité d'un monde sans autrui
Il semble donc qu'il soit impossible pour l'homme de vivre heureux sans une altérité, à la fois pour son développement intellectuel et pour la reconnaissance de son humanité.
On développe ici l'exemple de Robinson Crusoë, qui illustre l'impossibilité d'un monde sans autrui. Daniel Defoe mais surtout Michel Tournier montrent qu'il est indispensable pour l'homme de pouvoir dialoguer avec un Autre et de vivre en société : « Autrui, pièce maîtresse de mon univers » (Vendredi ou les limbes du Pacifique, 1967).
Autrui serait donc important à mon bonheur, mais il n'en est pas moins vrai que les relations mutuelles peuvent être aussi source de malheur : ce paradoxe conduit à se demander si l'on ne peut pas être heureux (voire encore plus heureux) sans autrui.
II. Cependant, autrui est aussi source de malheur : un monde heureux sans autrui ne semble pas inimaginable
A. Un être humain autosuffisant
Pour certains, la reconnaissance d'autrui n'est pas nécessaire. En effet, du point de vue de Descartes, l'homme est un être autosuffisant. On développe ici le Cogito et la pensée de Descartes, pour qui la conscience de soi est une certitude absolue qui ne nécessite pas autrui (Discours de la méthode, 1637).
On peut même voir l'homme solitaire comme un homme heureux. On développe ici l'homme à l'état de nature, tel
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