Philosophie Politique
Note de Recherches : Philosophie Politique. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar vistaloche • 17 Mai 2014 • 811 Mots (4 Pages) • 852 Vues
Selon Leo Strauss, toute tentative de définir la philosophie politique suppose de contourner deux erreurs2:
La première consiste à ne considérer la philosophie politique que comme une dépendance subalterne de la philosophie dans son ensemble. Cette généralisation abusive pose problème, dans la mesure où elle fait l'économie des divergences profondes entre l'histoire de la philosophie politique, et celle de la philosophie3.
La seconde consiste à n'y voir qu'un simple prolongement de l'analyse politique. En effet, si la philosophie politique ressort de la pensée politique, toute pensée politique n'est pas une philosophie politique : « un penseur politique qui ne serait pas un philosophe s'intéresserait ou s'attacherait avant tout à un ordre ou à une législation politique spécifique ; le philosophe politique s'intéresse et s'attache avant tout à la vérité »4.
Par-delà ces deux écueils, la philosophie politique pourrait se définir « par un rapport à la fois nécessaire, indépassable, et indéfiniment problématique avec les expériences et les opinions effectivement présentes dans la vie réelle de la cité »3. Parce que son objet est fortement enraciné dans la réalité humaine, la philosophie politique se caractérise par une tension constante entre la théorie et la pratique : tout en assumant une portée universelle, elle se doit de faire la part de l'existant3.
Historique[modifier | modifier le code]
Antiquité[modifier | modifier le code]
Socrate est généralement tenu pour le fondateur de la philosophie politique. Il semble en effet avoir été le premier à formuler une critique globale et absolue d'un système politique existant5, bien qu'un discours relevant de la science politique se retrouve également chez son contemporain Thucydide, et qu'une philosophie politique se trouve à l'état fragmentaire dans ce qu'il reste de l'œuvre d'Héraclite.
Le débat initial qui fonde la philosophie politique comme un domaine essentiel de la philosophie se trouve dans le dialogue Le Phédon de Platon, lorsque Socrate indique que dans sa jeunesse, il a été conduit à abandonner les sciences de la nature pour s'intéresser aux opinions de la Cité. Ce qu'il est convenu d'appeler, avec Socrate sa seconde navigation, signe le point de départ de la Philosophie comme Philosophie Politique. Ce point de départ est déjà porteur d'une ambiguïté, que l'on peut trouver au début des œuvres d'Aristote, la Métaphysique et la Politique. En effet, chacune est dite science première. La première des tâches de la philosophie politique va être ainsi de justifier son prima sur les choses qui sont au-delà de la Nature (méta ta phusikè).
Pour Aristote, l'homme est un animal politique. Il écrit dans Politique :
« La cité est au nombre des réalités qui existent naturellement, et (...) l'homme est par nature un animal politique. Et celui qui est sans cité, naturellement et non par suite des circonstances, est ou un être dégradé ou au-dessus de l'humanité. Il est comparable à l'homme traité ignominieusement par Homère de : Sans famille,
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