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Mise En Abyme

Mémoires Gratuits : Mise En Abyme. Recherche parmi 300 000+ dissertations

Par   •  2 Mai 2015  •  812 Mots (4 Pages)  •  822 Vues

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L'expression utilisée dans le sens sémiologique remonte à André Gide, lequel note dans son Journal en 1893 :

« J'aime assez qu'en une œuvre d'art on retrouve ainsi transposé, à l'échelle des personnages, le sujet même de cette œuvre par comparaison avec ce procédé du blason qui consiste, dans le premier, à mettre le second en abyme. »

Fleur de lis en abîme (blason de Berchères-sur-Vesgre).

Or, en héraldique, « en abyme » (ou « en abysme ») ne s'utilise que pour qualifier une petite pièce ou un petit meuble lorsqu'il est en position centrale de l'écu et qu'il ne touche ni ne charge aucun autre ; à l'opposé d'une pièce ou d'un meuble « sur le tout », il est réputé être au fond (« abîmé ») et est nommé en dernier. Il n'y a toutefois pas d'exemple en héraldique classique que cet élément reprenne le motif de l'écu, et il semble donc que l'origine de l'expression ne soit pas à rechercher dans l'héraldique.

Il semble plus probable que Gide fasse référence au genre poétique du « blason », en vogue au XVIe siècle, dans lequel l'auteur fait une description détaillée d'une personne ou d'un objet. Cependant il applique ce principe dans son roman Les Faux-Monnayeurs construit sur une mise en abyme puisque l'oncle Édouard, écrivain, est présenté en train d'écrire un roman intitulé Les Faux-Monnayeurs, dans lequel il cherche à s'éloigner de la réalité, et qui a pour personnage principal un romancier.

Bien qu'attestée par l'Académie française dans la dernière édition de son « Dictionnaire »1, l'orthographe « abyme » — dernier vestige de l'ancienne graphie — a été discutée par certains grammairiens :

« Les théoriciens de la littérature […] ont ressuscité la vieille graphie abyme dans la formule en abyme servant à désigner un procédé évoquant le jeu des miroirs. […] Littré mentionne l'emploi d'abîme en héraldique, mais sans lui conférer une graphie particulière. Certains estiment, non sans raison, que, même dans ce sens, la graphie ordinaire peut convenir : « Qui sait si le but d'un tel jeu de miroirs n'est pas de nous donner, par cette réflexion en abîme de Hegel sur Genet, de Genet sur Hegel, le vertige de l'indéfini ? » (C. Delacampagne, in Le Monde, 3 janvier 19752) »

— Maurice Grevisse, Le Bon Usage, §96(a)1º.

Procédé artistique[modifier | modifier le code]

Giacomo Stefaneschi portant le triptyque même sur lequel il est représenté (Giotto).

En littérature, la mise en abyme est un procédé consistant à placer à l'intérieur de l'œuvre principale (récit ou pièce de théâtre) une œuvre qui reprend de façon plus ou moins fidèle des actions ou des thèmes de l'œuvre principale, comme dans la pièce Hamlet (voir exemples ci-dessous). Il ne faut pas confondre la mise en abyme avec le récit enchâssé, qui consiste à faire raconter par le personnage

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